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TPIY/Ex-Yougoslavie

La Haye: Ratko Mladić condamné à la prison à perpétuité

L'ancien chef militaire des Serbes de Bosnie, Ratko Mladić, a été condamné ce mercredi 22 novembre à la prison à perpétuité par le Tribunal pénal international de La Haye. Celui qui a été surnommé «le boucher des Balkans» a été reconnu coupable de dix chefs d'accusation pour génocide, crimes de guerre et crimes contre l'humanité. Son fils a annoncé que Ratko Mladić allait faire appel de la condamnation.

Bosnie: des femmes pleurent de joie à l'énoncé du verdict dans le procès de Ratko Mladic, «le boucher de Srebrenica», ce mercredi 22 novembre: elles ont suivi l'audience à la télévision dans le Centre mémoriel de Potocari, près de Srebrenica.
Bosnie: des femmes pleurent de joie à l'énoncé du verdict dans le procès de Ratko Mladic, «le boucher de Srebrenica», ce mercredi 22 novembre: elles ont suivi l'audience à la télévision dans le Centre mémoriel de Potocari, près de Srebrenica. REUTERS/Dado Ruvic
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Ce n’était pas une audience de tout repos pour les juges et l’assistance, ce mercredi matin, pour ce dernier jugement du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie, rapporte notre envoyé spécial à La Haye, Pierre Benazet.

Ratko Mladić a réclamé une pause au milieu de la lecture du jugement, au prétexte de problèmes de pression sanguine, puis il est revenu à l'audience. Ses avocats ont demandé que l’audience soit suspendue, ce que les juges n’ont pas accepté. L'accusé a alors fait un scandale et il a été évacué de l’audience. Il était environ 11h30 et c'est juste après son départ que les juges ont fini la lecture du jugement. L'accusé n'était pas présent lors de l'énoncé du verdict qu'il a entendu dans une salle adjacente. 

Génocide, crime contre l'humanité et crime de guerre

Celui qui avait été surnommé « le boucher de Srebrenica » est donc condamné pour crime de guerre, crime contre l’humanité, en particulier pour le très long siège de Sarajevo, quarante-quatre mois - 1 425 jours - au cours desquels plus de 5 000 victimes civiles sont mortes sous les bombes, à priori en grande partie des forces serbes qui entouraient la ville.

Surtout, Ratko Mladić a été condamné pour le génocide, le massacre de Srebrenica à l’été 95, où plus de 7 000 hommes musulmans ont été tués après la chute de l’enclave et sa prise par les forces serbes. C’est le jugement qu’attendaient les victimes, quasiment près d’un quart de siècle après les faits.

Ratko Mladic, avec son alter ego politique Radovan Karadzic déjà condamné en 2016 à 40 ans de prison pour ce même massacre de Srebrenica, est considéré comme un «architecte de la politique de nettoyage ethnique» d'une partie de la Bosnie, selon le procureur Serge Brammertz.

Lui est également reproché l'enlèvement d'employés des Nations unies. Arrêté en mai 2011 dans sa famille, au terme d'une cavale de seize ans et transféré à La Haye, son procès aura duré plus de cinq ans.

«Une victoire capitale pour la justice»

C'est « une victoire capitale pour la justice » a déclaré le Haut-Commissaire aux droits de l'homme de l'ONU, Zeid Ra'ad Al Hussein, qui appartenait à la Force de protection de l'ONU dans l'ex-Yougoslavie entre 1994 et 1996. Il a par ailleurs qualifié Radko Maldic de « quintessence du mal ».

Ratko Mladić, photographié ce mercredi 22 novembre 2017 à son entrée en salle d'audience, à La Haye.
Ratko Mladić, photographié ce mercredi 22 novembre 2017 à son entrée en salle d'audience, à La Haye. REUTERS/Peter Dejong/Pool

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