Russie: les médias étrangers dans le collimateur du Parlement

La Russie réplique aux contraintes imposées aux Etats-Unis à la chaîne de télévision Russia Today. Après avoir dénoncé l’obligation faite à cette chaîne de s’enregistrer comme « agent de l’étranger » sur le territoire américain, Moscou répond ce mercredi. Le Parlement russe a en effet adopté une loi qui pourrait contraindre tous les médias étrangers opérant en Russie à s’enregistrer à leur tour comme « agent de l’étranger ».

Des parlementaires russes en session plenière à la Douma, le Parlement de Russie. Fotobank.wikimedia.org/ER

Avec notre correspondant à Moscou, Daniel Vallot

Pour l’instant aucune liste des médias qui pourraient être visés par la nouvelle réglementation russe n’a été donnée. Selon le vice-président de la Douma, c’est le ministère russe de la justice qui va décider quels médias seront obligés de s’enregistrer en tant qu’agent de l’étranger. Plusieurs noms sont toutefois déjà cités, notamment Voice of America et Radio Free Europe, deux médias financés par le Congrès américain.

La loi qui va être utilisée pour sanctionner les médias étrangers existe déjà : c’est celle qui a permis de qualifier d’indésirables de nombreuses organisations non-gouvernementales, au motif qu’elles reçoivent des financements extérieurs à la Russie. Plusieurs ONG visées par cette législation adoptée en 2012 – et durcie en 2015 – ont été contraintes d’abandonner leurs activités.

Avec ce nouvel amendement de la loi, élargie pour s’appliquer aux médias, Moscou entend répliquer aux ennuis de Russia Today aux Etats-Unis. Vladimir Poutine avait qualifié le traitement de la chaîne de télévision russe « d’attaque contre la liberté d’expression » et avait promis une riposte adéquate et similaire.

Après les ambassades et les consulats, c’est donc au tour des médias d’être touchés par l’atmosphère de guerre froide qui s’est installée au cours des derniers mois entre la Russie et les Etats-Unis.