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Espagne

Catalogne: les séparatistes votent pour ouvrir un «processus d'indépendance»

Le Sénat espagnol est réuni ce vendredi 27 octobre pour prendre une mesure sans précédent en 40 ans, la mise sous tutelle de la Catalogne. De leur côté, les séparatistes catalans ont répliqué en présentant une résolution pour déclarer l'indépendance de leur région. Après les débats au Parlement catalan, les élus indépendantistes catalans votent à bulletin secret sur une résolution «ouvrant un processus constituant pour proclamer la République».

Le président de la Generalitat catalane, Carles Puigdemont, arrive au Parlement régional pour une séance historique et à l'issue incertaine. Barcelone, ce vendredi 27 octobre 2017.
Le président de la Generalitat catalane, Carles Puigdemont, arrive au Parlement régional pour une séance historique et à l'issue incertaine. Barcelone, ce vendredi 27 octobre 2017. REUTERS/Albert Gea
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►► A Madrid

La séance s'est ouverte peu après 10h heure locale en présence du chef du gouvernement conservateur Mariano Rajoy, accueilli par de longs applaudissements dans l'hémicycle où les conservateurs de son parti sont majoritaires.

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Ecoutez un extrait de la déclaration du chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy aux sénateurs

RFI

Dans un discours très ferme de 45 minutes devant le Sénat, Mariano Rajoy a dénoncé « une violation de la légalité espagnole et cela doit forcément avoir des conséquences », rapporte notre correspondant sur place, François Musseau. Depuis le mois de septembre, a-t-il martelé, « nous avons dû supporter de la part des séparatistes catalans, une série continue de décisions antidémocratiques, à commencer par la tenue d’un référendum illégal le 1er octobre ».

Mariano Rajoy a demandé « la destitution » de Carles Puidgemont, mais aussi « du vice-président et des conseillers » du gouvernement catalan. Une demande formulée devant les sénateurs, en majorité membres de son parti. Il a aussi assuré que son objectif était de permettre des élections régionales dans les six mois.

Le président du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, applaudi par les sénateurs de sa majorité, après son discours sur l'activation de l'article 155. Madrid, ce vendredi 27 octobre 2017.
Le président du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, applaudi par les sénateurs de sa majorité, après son discours sur l'activation de l'article 155. Madrid, ce vendredi 27 octobre 2017. REUTERS/Susana Vera

Au sujet de l'application de l'article 155 de la Constitution, la mise sous tutelle de la Catalogne qui devrait être entérinée aujourd'hui, « c'est la première fois que l'on a recours à cet article depuis 1978 », a rappelé le chef du gouvernement. Il justifie cette décision par cette « situation exceptionnelle ».

Le leader conservateur a tenu à préciser qu’en aucun cas « ces mesures coercitives de prise de contrôle des institutions catalanes vont à l’encontre de la Catalogne, mais précisément le contraire, il s’agit d’éviter que l’on abuse de la Catalogne ».

Pour suivre le débat en direct (sur le site du Sénat)

Le Sénat doit autoriser le gouvernement à faire usage de l'article 155 de la Constitution pour destituer l'exécutif indépendantiste catalan. « C'est la première fois que l'on a recours à cet article depuis 1978 », a déclaré le chef du gouvernement qui a évoqué « une situation exceptionnelle, avec des conséquences très graves pour beaucoup de personnes ».

L'autorisation du Sénat est une étape nécessaire au gouvernement pour pouvoir administrer directement la Catalogne. Le vote à la chambre haute devrait avoir lieu aux alentours de 15h30 heure locale à l'issue des prises de paroles de tous les inscrits de la session.

Vote à bulletin secret au Sénat ?

Ce vote, qui est présenté comme une formalité parce que le parti populaire détient la majorité absolue, risque de se compliquer s'il a lieu à bulletin secret. Il suffit pour cela que deux partis ou un cinquième des sénateurs le demandent. Dans l'opposition, le Parti socialiste espagnol, le PSOE, a exprimé ses réticences.

Le PSOE se déclare dans le camp de la Constitution mais pas dans le camp du gouvernement et réclame une mise sous tutelle la moins invasive possible. Le Parti socialiste considère par exemple qui ni la radio ni la television ne doivent être sous la coupe du gouvernement. Une requête à laquelle le Parti populaire (PP) au pouvoir serait prêt à accéder.

Mariano Rajoy devrait ensuite présider un Conseil des ministres lors duquel seront adoptées les premières mesures de mise sous tutelle de la Generalitat. Elles pourraient comprendre la destitution du gouvernement régional et la mise sous tutelle directe des forces de police catalanes par Madrid.

►► Et à Barcelone

Les médias retransmettent sur internet les deux débats simultanés, au Sénat et au Parlement régional catalan, en vidéo.

Avant le vote sur l'indépendance, les élus des groupes opposés au processus d'indépendance (PSC, Ciudadanos y PP) quittent l'hémicycle. Les élus du PP catalans ont préalablement exhibé des drapeaux espagnols. Le vote (secret ou public) a fait l'objet de débats. Il est finalement décidé de procéder à un vote à bulletin secret sur un « processus constituant » afin de séparer la Catalogne de l'Espagne.

Les médias retransmettent sur internet les deux débats simultanés, au Sénat et au Parlement régional catalan, en vidéo.

C'est ce matin que les séparatistes ont présenté une résolution devant le Parlement catalan pour déclarer l'indépendance et l'avènement de la République de Catalogne, selon la coalition indépendantiste elle-même. Le débat qui devait commencer à la mi-journée (il avait été annoncé à midi) a pris plus d'une heure de retard. Il s'est ouvert vers 13h30.

Les maires indépendantistes en soutien

De nombreux maires indépendantistes catalans se sont rassemblés au Parlement en soutien aux élus du Parlement régional. L'absence de la maire de Barcelone, Aida Colau, qui tente de garder ses distances avec les deux camps, est remarquée.

Pour suivre le débat en direct (sur le site du Parlement catalan)

« Nous déclarons la Catalogne comme Etat indépendant sous forme de République » est-il inscrit dans le préambule de la résolution. Le texte propose en substance d'ouvrir un processus constitutionnel qui mette un terme à la rédaction et à l'approbation de la Constitution de la République.

La motion a été présentée par les députés de Junts pel Si (« Ensemble pour le oui ») et de la Candidature d'unité populaire (CUP, extrême gauche), qui, ensemble, sont majoritaires à l'assemblée régionale.

Le Parti populaire, la formation de Mariano Rajoy, le parti Ciudadanos, le PSOE ont d’ores et déjà fait savoir qu’ils ne voteraient pas la résolution indépendantiste soumise au Parlement.

Le Parti socialiste a quant à lui retiré son amendement dont le but était de suspendre l’application de l’article 155, si les effectifs catalans acceptaient finalement de convoquer des élections anticipées, rapporte notre envoyée spéciale à Barcelone, Leticia Farine.

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