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Royaume-Uni / Transports

Royaume-Uni: la société Uber perd sa licence à Londres

La compagnie de voitures avec chauffeurs Uber ne pourra plus opérer dans les rues de Londres à partir de l'expiration de sa licence le 30 septembre. L'autorité des transports de Londres a finalement décidé de révoquer son droit d’exploitation, car la compagnie américaine n’est, selon l’autorité, « pas apte à détenir une licence ». Un sérieux désaveu pour Uber qui a immédiatement annoncé qu’il allait faire appel de cette décision.

Après le 30 septembre 2017, Uber ne pourra plus opérer dans les rues londoniennes.
Après le 30 septembre 2017, Uber ne pourra plus opérer dans les rues londoniennes. REUTERS/Toby Melville
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Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix

C’est un gros revers pour Uber, mais la décision était dans l’air depuis quelque temps alors que la compagnie fait face à un nombre grandissant de critiques. Les syndicats, des députés et les conducteurs de taxis traditionnels, les fameux Black Cab comme ceux des petites compagnies privées estiment qu’Uber a aggravé les embouteillages dans les rues de Londres et ne fait rien pour améliorer les conditions de travail de ses conducteurs.

La compagnie compte désormais plus de 40 000 chauffeurs à Londres et quelque 3 millions et demi d’utilisateurs mais sa rapide expansion dans la capitale a suscité un rejet et une hostilité sans précédent contre un des grands champions de l’économie dite de partage.

TFL, l’autorité des transports londoniens était déjà sous la pression de différents syndicats qui menaçaient d’intenter des poursuites et avait décidé en mai dernier de ne renouveler la licence d’Uber que pour une durée de quatre mois. TLF invoque le manque de responsabilité de l’entreprise avec des implications pour la sécurité des Londoniens et sa décision vient de recevoir le soutien très public de Sadiq Khan, le maire travailliste de Londres, un opposant de longue date à la société américaine.

Différend financier et déficit sécuritaire, selon Londres

Le géant des voitures avec chauffeurs privés veut faire appel pour suspendre la décision et engrange des soutiens. Le géant basé à San Francisco en Californie a lancé une pétition sur change.org auprès des Londoniens pour obtenir leur soutien, qui avait déjà engrangé plus de 250 000 signatures en cinq heures.

« Trois millions et demi de Londoniens utilisent notre application, et 40 000 conducteurs gagnent leur vie grâce à Uber », a réagi la Californienne. Ils sont « abasourdis par cette décision », poursuit le communiqué.

Dans son communiqué, Uber ne mâche pas ses mots et tente d’abord de mettre en avant les conséquences économiques du non renouvellement de sa licence, annoncé par les transports en commun de Londres.

Pour s’assurer un sursis malgré l’expiration de sa licence le 30 septembre, la compagnie californienne annonce faire appel de cette décision devant un tribunal pour « protéger le niveau de vie des conducteurs et des consommateurs ». L’appel lui permet de continuer à exercer jusqu’à ce que la justice britannique se prononce.

En plus d’un différend financier avec la régie des transports autour du prix de la licence, Uber a également été mis en cause par le maire de la ville de Londres, Sadiq Khan, sur le terrain de la sécurité. La compagnie de transport américaine répond que ses utilisateurs sont passés par les mêmes contrôles que les taxis britanniques, et grâce à l’application, les trajets de chaque véhicule sont tracés et enregistrés.

Enfin, le transporteur met en garde la ville de Londres pour les conséquences de cette décision peut avoir sur son image de capitale des affaires en Europe : « Nous sommes présents dans 400 villes dans le monde, dont 40 autres au Royaume-Uni. Si l’interdiction était confirmée, elle montrerait au monde que Londres, loin d’être une ville ouverte, est au contraire fermée aux entreprises innovantes », précise Uber.

Avant Londres, d'autres villes européennes en Allemagne, Belgique, Danemark et Italie ont interdit Uber.  A Paris, comme ailleurs, le groupe s'est mis à dos les chauffeurs de taxis.

«Paris devrait suivre le train en marche […] Il est un fait que maintenant Uber s’en lave les mains et ce sont les chauffeurs qui doivent se débrouiller avec l’Etat et tout le monde. Uber, tout ce qu’il fait c’est d'ouvrir le tiroir-caisse.» [...] «C’est une bonne chose, on attend la même chose de la mairie de Paris.»

01:16

Reportage: réactions à Paris sur l'interdiction d'Uber à Londres

Ariane Gaffuri

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