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Turquie / Allemagne

Législatives en Allemagne: Erdogan appelle à voter contre les principaux partis

Recep Tayyip Erdogan a appelé ce vendredi 18 août les Turcs d'Allemagne à ne voter ni pour le parti chrétien-démocrate (CDU), ni pour le parti social-démocrate (SPD), ni pour les Verts, lors des législatives de septembre. Le président turc qualifie ces partis d'« ennemis de la Turquie ».

Le président turc Recep Tayyip Erdogan, ici lors d'une conférence de presse après le sommet du G20 à Hambourg, en Allemagne, en juillet 2017.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan, ici lors d'une conférence de presse après le sommet du G20 à Hambourg, en Allemagne, en juillet 2017. Reuters/Wolfgang Rattay
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« Je le dis à tous mes compatriotes d'Allemagne : (...) ne soutenez pas les chrétiens-démocrates, le SPD ou les Verts. Ce sont tous des ennemis de la Turquie », a déclaré à la presse Recep Tayyip Erdogan, sur fond de tensions entre Ankara et Berlin. « Apportez le soutien nécessaire à ceux qui ne font pas preuve d'hostilité à l'encontre de la Turquie. Peu importe que ce soit le premier ou le second parti, votez pour eux », a-t-il poursuivi, sans nommer de formation politique. « Il s'agit d'une lutte pour l'honneur de tous nos citoyens vivant en Allemagne. »

Les relations entre la Turquie et l'Allemagne se sont particulièrement tendues depuis le putsch manqué du 15 juillet 2016, imputé au prédicateur Fethullah Gülen, installé aux Etats-Unis et qui nie les faits. Ankara accuse Berlin de faire preuve d'indulgence envers des « terroristes », en abritant des séparatistes kurdes et des putschistes présumés.

Le gouvernement turc a notamment envoyé une note diplomatique à Berlin cette semaine, demandant à ce qu'Adil Öksüz, considéré comme le chef opérationnel des putschistes, actuellement en fuite et que certaines rumeurs situent en Allemagne, soit recherché et extradé en Turquie.

Berlin condamne les purges

L'Allemagne de son côté condamne fermement l'ampleur des purges entreprises en Turquie après le putsch manqué, au cours desquelles plus de 50 000 personnes ont été arrêtées.

Il y a actuellement 10 citoyens allemands, certains ayant la double-nationalité, détenus en Turquie, a affirmé mercredi 16 août le porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères, Martin Schaefer. Parmi eux, Deniz Yücel, un journaliste germano-turc, correspondant du quotidien allemand Die Welt, détenu depuis février.

Le SPD, dont le candidat à la chancellerie est l'ancien président du Parlement européen Martin Schulz, et la CDU d'Angela Merkel s'opposent dans les élections à venir, mais ont une position commune sur la Turquie au sein de la coalition actuellement au pouvoir. Les Verts quant à eux appellent à une ligne beaucoup plus dure à l'encontre de la Turquie. Leur co-président, Cem Özdemir, lui-même d'origine turque, est extrêmement critique du président Erdogan.


■ Les réactions en Allemagne ne se sont pas fait attendre

Avec notre correspondante à Berlin,  Nathalie Versieux

« Cette immiscion dans la campagne allemande prouve que M. Erdogan veut dresser les gens les uns contre les autres », s'est indigné le ministre des Affaires étrangères Sigmar Gabriel. Angela Merkel de son côté a souligné que l'Allemagne s'interdit toute immiscion dans les affaires intérieures de la Turquie.

Les tensions entre l'Allemagne et la Turquie ont dégénéré l'été dernier, lorsque la quasi-totalité des députés du Bundestag a adopté une motion condamnant le génocide arménien.

Traditionnellement, les Turcs d'Allemagne issus de la classe ouvrière votent pour le SPD. Les déclarations du président turc ne devraient pas avoir de conséquence sur le vote, alors qu'Angela Merkel dispose d'une confortable avance sur son challenger social-démocrate.

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