L’Allemagne gèle des livraisons d'armement à la Turquie

Après la déclaration jeudi du ministre des Affaires étrangères allemand Sigmar Gabriel qui a durci sensiblement le ton à l'égard d'Ankara et proposé des mesures négatives pour l'économie turque, l’annonce de l’Allemagne ce vendredi sur les exportations d'armes va dans la même direction.

Le bras droit d'Angela Merkel à la chancellerie allemande, Peter Altmaier, n'a pas exclu vendredi de nouvelles mesures de rétorsion contre la Turquie. Bloomberg / Contributeur / Getty Images

Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut

« Nous allons à tout moment examiner si de nouvelles mesures sont nécessaires ». La déclaration ce vendredi matin du patron de la chancellerie Peter Altmaier n’était pas une formule creuse.

Quelques heures après, le ministère de l’Economie, compétent pour autoriser les exportations d’armes des fabricants allemands, annonçait un réexamen des livraisons à la Turquie. Le quotidien Bild Zeitung parlait lui d’un gel déjà entré en vigueur de ces exportations.

Berlin a souligné que ces derniers mois les demandes avaient déjà fait l’objet d’un examen plus approfondi et que onze d’entre elles avaient été bloquées depuis un an et demi. Cela concernait d’après les médias allemands des armes de poing, des munitions et des composants d’armement susceptibles d’être utilisés pour réprimer des manifestations hostiles au régime turc.

Cette annonce ne concerne pas les projets déjà conclus. Cela ne pourrait se justifier que si des sanctions internationales avaient été adoptées contre la Turquie.

Mais même valable pour l’avenir, la décision concerne un domaine sensible. Elle a aussi une portée politique et symbolique dans la mesure où la Turquie est membre de l’Otan. Les exportations d’armements dans des pays de l’organisation atlantique ne sont en principe soumis à aucune restriction.

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