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Allemagne

G20: l'ouverture du sommet de Hambourg perturbée par les manifestations

De nouveaux heurts ont éclaté à Hambourg quelques heures avant l'ouverture du sommet du G20, ce vendredi 7 juillet 2017 dans le nord de l'Allemagne. La police fédérale allemande, sur les dents, a dû demander des renforts à la mi-journée, alors que les chefs d'Etat et de gouvernement des principaux pays industrialisés et émergents du monde sont sur place. Certains comme Donald Trump ont dû emprunter un itinéraire de secours pour rejoindre l'enceinte du sommet. Face aux risques d'attentat et de débordement, quelque 20000 policiers venus de toute l'Allemagne ont été déployés dans la grande cité portuaire.

Hambourg, le 7 juillet: les manifestants avaient prévu des incidents et sont venus manifester en marge du sommet munis de parapluies et de coupe-vent, raconte l'un de nos envoyés spéciaux à Hambourg, Achim Lippold.
Hambourg, le 7 juillet: les manifestants avaient prévu des incidents et sont venus manifester en marge du sommet munis de parapluies et de coupe-vent, raconte l'un de nos envoyés spéciaux à Hambourg, Achim Lippold. REUTERS/Fabrizio Bensch
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[Direct] Le bilan de la journée de manifestations avec notre envoyé spécial, Achim Lippold

A la mi-journée ce vendredi, la police, craignant pour la sécurité de ses agents, a demandé des renforts. Car les personnes opposées à la tenue de ce G20 ont réussi leur pari : faire passer le contenu du sommet au second plan en perturbant l'organisation par tous les moyens.

Sur Twitter, tôt ce vendredi matin, la police allemande a signalé une « opération en cours » contre des « personnes violentes » lançant des cocktails Molotov et incendiant des « voitures de patrouille » dans le quartier d'Altona, près d'un commissariat de Hambourg.

Donald Trump contraint de changer d'itinéraire et Melania bloquée

Sur plusieurs jours, les autorités ont estimé à 100 000 le nombre de manifestants qui pourraient accompagner le sommet du G20 à Hambourg, l'un des bastions anticapitaliste en Allemagne. Des manifestants entendaient par exemple bloquer l'accès des chefs d'Etat et de gouvernement au centre des congrès.

Ils sont notamment parvenus à contraindre le président américain Donald Trump à changer d'itinéraire pour se rendre au sommet ce vendredi. Et à la mi-journée, sa compagne Melania s'est retrouvée dans l'incapacité de quitter la résidence où elle se trouvait dans le centre-ville, car des manifestants en bloquaient les accès.

Des hélicoptères de la police survolaient le port en début de matinée, alors que la nuit a été marquée par des affrontements entre plusieurs milliers de manifestants anti-G20 et les forces de l'ordre - 111 policiers blessés et 15 gardes à vue.

La police de Hambourg a évoqué « un panache de fumée noire » dans l'ouest de la ville. Des voitures ont été incendiées dans différents quartiers et des manifestants auraient bloqué plusieurs intersections et « corridors de transfert », perturbant les déplacements des délégations.

Cette voiture, complètement calcinée, a nécessité l'intervention des pompiers en marge du G20 de Hambourg, vendredi 7 juillet.
Cette voiture, complètement calcinée, a nécessité l'intervention des pompiers en marge du G20 de Hambourg, vendredi 7 juillet. REUTERS/Hannibal Hanschke

« Nous ne reconnaissons pas le monopole de la violence de l’Etat »

Le syndicat de la police allemande s'est exprimé ce vendredi, condamnant des « attaques massives de groupes d'extrémistes violents ». Il estime que « les auto-proclamés Black Blocks » ont « détourné les manifestations pacifiques de dizaines de milliers de personnes pour s'en prendre délibérément » aux policiers.

Les « Black Blocks », à l'origine des violences qui secouent le sommet du G20 de Hambourg, sont des groupuscules autonomes ou anarchistes européens dont la tactique est issue du mouvement autonome allemand des années 1980. Masqués, ils ont, selon la police, infiltré plusieurs manifestations anti-G20 pacifiques afin d'en découdre avec les forces de l'ordre.

Jeudi, la manifestation organisée par l'extrême gauche radicale et baptisée « Welcome to hell » (bienvenue en enfer) avait rapidement donné lieu à des violences et des interventions de la police. Environ 20 000 policiers sont mobilisés pour la sécurité du G20, rappelle notre correspondant Pascal Thibaut.

Et de préciser qu'il s’agit tout bonnement de la plus grande mobilisation de forces de l’ordre de l’histoire de Hambourg. Beaucoup d’experts se demandent comment un tel choix a pu être fait pour un tel sommet, en pleine ville, dans une métropole connue pour abriter une extrême gauche particulièrement radicale.

« Le mouvement autonome a toujours dit, depuis les années 1970, que nous ne reconnaissons pas le monopole de la violence de l’Etat, que des interventions militantes constituent pour nous une option », rappelle Andreas Blechschmidt, porte-parole du projet « Rote Flora » (la flore rouge).

Opération blocage pour ces activistes en marge du sommet du G20 à Hambourg, vendredi 7 juillet 2017.
Opération blocage pour ces activistes en marge du sommet du G20 à Hambourg, vendredi 7 juillet 2017. REUTERS/Pawel Kopczynski

Le succès du sommet du G20 à Hambourg « sur la sellette » ?

Autrement dit, la police fédérale allemande s'attendait à des actions violentes. D'autant qu'elles s'attendaient avant même le sommet à ce que les autonomes hambourgeois bénéficient du renfort d’autres militants radicaux d’Allemagne et de l’étranger, comme l'explique Timo Zill, porte-parole de la police de Hambourg.

« Nous estimons le nombre de manifestants violents entre 7 000 et 8 000 personnes. C’est pourquoi nous avons créé un centre de détention durant le G20, qui peut accueillir jusqu’à 400 personnes. Des juges sont présents sur place et peuvent prendre des décisions », explique-t-il.

L’enjeu est énorme. Le succès du G20 proprement dit est « sur la sellette ». Des violences en grand nombre noirciraient un peu plus le bilan de ce sommet. Pour rappel, l'avenir de l'accord de Paris y est notamment discuté, et il s'agit par ailleurs de la première rencontre entre Donald Trump et Vladimir Poutine.

Manifestation d'hostilité à la tenue du G20, ce vendredi 7 juillet 2017 à Hambourg, en Allemagne.
Manifestation d'hostilité à la tenue du G20, ce vendredi 7 juillet 2017 à Hambourg, en Allemagne. REUTERS/Hannibal Hanschke

 

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