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Union européenne / Cybercriminalité

Cyberattaque: Europol sur le pied de guerre

La cyberattaque déclenchée vendredi 12 mai avec le « rançongiciel » WannaCry est désormais décrite comme mondiale. Selon Europol, l'agence européenne de police établie aux Pays-Bas, elle a fait plus de 200 000 victimes, essentiellement des entreprises, dans au moins 150 pays. Les polices de la planète sont donc en alerte. Dans un communiqué publié samedi, Europol évoque une attaque « d'un niveau sans précédent ». Et déjà, la question des responsabilités d'une telle cyberattaque se pose et la NSA est pointée du doigt.

Les victimes se voient demander 300 dollars sous trois jours, sinon la rançon double. Selon Europol, il y a eu peu de paiements jusque-là.
Les victimes se voient demander 300 dollars sous trois jours, sinon la rançon double. Selon Europol, il y a eu peu de paiements jusque-là.
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De notre bureau à Bruxelles,

A La Haye, Europol se garde de décrire les actions déjà entreprises par ses agents mais affirme que le niveau de la cyberattaque est tel qu'il va nécessiter une enquête internationale complexe.

L'Office européen de police est donc sur le pied de guerre pour remonter la piste du « rançongiciel » WannaCry, même si on peut dire qu'Europol est de toute façon désormais sur le qui-vive en permanence.

Au cours de cette décennie, le cyberespace est devenu un des terrains d'enquête majeurs pour les policiers européens. Au point que c'est désormais une des neuf priorités d'Europol et que l'agence s'est dotée depuis janvier 2013 d'une unité spécialisée, le centre européen de lutte contre la cybercriminalité ou EC3.

Initialement, les enquêtes ont à plusieurs reprises porté d'une part sur les fraudes à la carte de crédit et aux paiements sur internet et d'autre part sur la pédophilie en ligne. Mais l'unité EC3 souligne que les réseaux criminels sont désormais totalement investis dans les formes multiples de cybercriminalité : les « rançongiciels » comme WannaCry, mais aussi le hameçonnage, les chevaux de Troie, les vers informatiques, les mouchards ou espiogiciels.

Il est clair que c’est une grande difficulté pour arriver à trouver ces pirates informatiques…

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Denis Jacopini, expert judiciaire spécialisé en cybercriminalité

Emmanuelle Raybaut


La responsabilité de la NSA dans les cyberattaques

Le piratage informatique sans précédent qui a touché des dizaines de pays dans le monde depuis vendredi entraîne en premier lieu une urgence logistique, mais déjà la question des responsabilités d'une telle cyberattaque se pose. Au vu du logiciel utilisé, de nombreux experts mettent en cause la NSA, l'agence de sécurité américaine, qui avait la première découvert les failles dans les systèmes d'exploitation Windows, mais des hackers se seraient emparés du résultat de ces recherches pour semer aujourd'hui la zizanie dans les systèmes informatiques du monde entier.

Avec notre correspondant à New York,  Grégoire Pourtier

Edouard Snowden est à la tête de ceux qui dénoncent l'Agence nationale de la sécurité des Etats-Unis comme responsable, au moins indirectement, de la gigantesque opération de piratage cybernétique qui ébranle de nombreux pays. L'ancien informaticien des services secrets américains, réfugié en Russie après ses révélations sur la surveillance de masse exercée par son pays, a publié depuis vendredi 12 mai une série de tweets ravageurs.

Pour lui, comme pour d'autres experts informatiques, il ne fait pas de doutes que le logiciel utilisé pour attaquer administrations, entreprises et organisations, est la conséquence des recherches de la NSA, qui a, ensuite, elle-même été hackée.

Alors il enchaîne les questions : pourquoi développer de tels outils « offensifs » ? Comment est-ce possible qu'ils tombent entre des mains malveillantes ? Pourquoi la NSA ne prévient pas les potentielles victimes quand elle réalise qu'il y a un risque sur leurs systèmes informatiques ? Pourquoi des informaticiens indépendants semblent souvent plus efficaces pour lutter contre ces attaques ?

Snowden n'est pas le seul à réclamer aujourd'hui que le Congrès américain se penche sur tous ces problèmes, qui pourraient conduire à une « cyberapocalypse ».
Hasard du calendrier, Donald Trump avait en tout cas signé dès jeudi un décret pour encourager la protection de l'État fédéral américain contre les cyberattaques.

→ A lire aussi : Renault, première entreprise française victime de la cyberattaque massive

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