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Allemagne / Droits de l'homme

Allemagne: un projet de loi veut réparer l’injustice faite aux homosexuels

L’Allemagne veut réparer l’injustice causée après la guerre à des milliers d’homosexuels. Une loi, qui sera débattue à partir d’aujourd’hui au Parlement – le Bundestag - prévoit leur réhabilitation tout en prévoyant leur indemnisation.

Le ministre allemand de la Justice, Heiko Maas, a présenté un projet de réhabilitation qui doit être adopté avant la fin de la législature par le Bundestag.
Le ministre allemand de la Justice, Heiko Maas, a présenté un projet de réhabilitation qui doit être adopté avant la fin de la législature par le Bundestag. Reuters
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Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut

Heinz Schmitz avait 18 ans lorsqu’il est condamné en 1961 à six mois de prison en raison de l'article 175 du Code pénal allemand réprimant l'homosexualité, adopté en 1872 et qui n'a été abrogé qu'en 1994. On lui reproche entre autre une caresse sur la cuisse d’un autre homme. La peine du jeune apprenti est commuée à deux ans avec sursis. Il doit passer quelques week-ends en prison. Il se marie plus tard, à deux filles, oublie le passé.

Sur le tard, il apprend qu’une réhabilitation est en débat. Il décide de parler. La nouvelle loi lui permettra de toucher quelques milliers d’euros. Heinz Schmitz : « C’est la satisfaction pour moi. Mais réparer, non. Ça ne va pas réparer quelque chose. Non, c’est trop tard. C’est impossible. Après mon mariage et toutes les années avec les enfants et la famille, j’ai oublié. Mais depuis trois ans, c’est revenu dans ma tête. Le procès, tout ça, ça vient dans ma tête. Je vais continuer à entendre les discussions et entendre toutes ces choses. Je vais continuer, je ne vais pas arrêter. »

Heinz Schmitz fait partie des rares personnes tombées sous le coup de l’ancien paragraphe 175 a témoigner publiquement. Il sera présent ce matin au mémorial pour les homosexuels victimes de l’Holocauste avant d’assister à la première lecture de la loi qui doit comme d’autres le réhabiliter. Mais ce combat public a brisé sa vie familiale. Son ex-femme et ses deux filles ont pris leur distance avec lui. Heinz Schmitz : « C’est extrêmement douloureux pour moi. J’ai perdu ma famille. Maintenant, on ne me parle plus. C’est une grande douleur ». Dans un sondage réalisé l’an dernier, six Allemands sur dix soutenaient le projet de loi. Un quart le rejetait.

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