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Suède

Attentat de Stockholm: les habitants rendent hommage aux victimes

Stockholm est en deuil ce samedi 8 avril, au lendemain de l'attentat au camion bélier qui a fait quatre morts et quinze blessés. Toujours sous le choc, les habitants de la ville rendent hommage aux victimes.

Le Premier ministre suédois, Stefan Lofven, est venu se recueillir sur la scène de l'attaque, samedi 8 avril.
Le Premier ministre suédois, Stefan Lofven, est venu se recueillir sur la scène de l'attaque, samedi 8 avril. TT News Agency/Jonas Ekstromer via REUTERS
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Avec notre envoyé spécial à Stockholm, Daniel Vallot

Le périmètre où la course meurtrière a débuté hier est toujours bouclé par les forces de police à Stockholm, mais les habitants de la ville sont nombreux à se rendre sur les lieux depuis ce matin, pour y déposer des bouquets de fleurs ou des bougies.

Les visages sont graves, les regards empreints de tristesse. Tous se disent sous le choc. « Nous pensions que nous étions un petit pays du Nord, pas un grand pays, comme la France, le Royaume-Uni, ou l'Allemagne. Mais en fait, cela peut arriver n'importe où. C'est tellement facile de voler un véhicule et d'écraser des innocents.
La prochaine fois ce sera une autre ville, un autre pays. Et peut-être de nouveau ici, dans quelques mois ou dans quelques années. Je ne sais pas, mais c'est terrible
 », témoigne un habitant de Stockholm.

Ici, la plupart disent vouloir reprendre rapidement une vie normale. Devant les lieux de l'attaque, une jeune femme, les yeux perdus dans le vague, reste sidérée par ce qui s'est déroulé en plein coeur de la capitale. « Bien sûr je suis sous le choc. Je n'arrive pas à y croire. Une attaque terroriste en Suède ? Cela paraît inimaginable, irréel.
Mais nous allons continuer à vivre normalement. Sinon la peur nous rendra malade, nous empêchera de vivre. Donc d'une certaine façon, il faut aller de l'avant
 », déclare-t-elle.

Autour de la rue piétonne, le silence et le calme continuent de régner, comme un ultime hommage aux victimes de l'attentat.

L’enquête avance

Ce matin, la police a affirmé avoir arrêté l’auteur de l’attentat. Il n’y a pas encore de précision officielle sur l’identité et sur la nationalité du suspect, mais plusieurs journaux suédois affirment qu’il s’agirait d’un Ouzbek de 39 ans, sympathisant de l’organisation Etat islamique.

Selon la télévision suédoise, qui cite des sources policières, une bombe artisanale aurait été retrouvée dans la cabine du camion utilisé dans l’attaque. Cette bombe aurait explosé en partie, et peut-être blessé le chauffeur, mais cette information est à prendre avec prudence, car elle n’a pas encore été officiellement confirmée par la police suédoise.

La Suède fait partie de la coalition internationale sous commandement américain en Irak. Elle participe depuis août 2015 à des missions de formation dans le nord de l'Irak où les forces pro-gouvernementales tentent de reprendre Mossoul à l'Etat islamique depuis octobre.

REPORTAGE

Nous sommes fiers d'appartenir à une société ouverte et je pense que tous ceux qui vivent ici en sont fiers également. "Ils ne nous diviseront pas", ça fait tellement cliché, mais c'est vraiment important aujourd'hui. Peu importe son origine ou son lieu de naissance, être ici c'est faire partie de la démocratie.

01:26

Recueillement et hommage après l'attentat de Stockholm

Daniel Vallot


« Il y a une présence ancienne jihadiste en Suède »

Ce n'est pas la première fois que la Suède est visée par le terrorisme. En 2010, une attaque jihadiste s'était déjà produite dans le royaume qui connait depuis les années 90 une forte présence d'islamistes radicaux, comme l’explique Yves Trotignon, spécialiste du terrorisme islamiste radical et consultant dans un cabinet d'analyse stratégique à Paris.

« Il y a une présence ancienne jihadiste en Suède, comme d’ailleurs au Danemark, il n’y a pas que l’Angleterre, ou la France, le Benelux ou l’Allemagne dans le jihad européen, il y a aussi toute la Scandinavie. Il y avait des cellules jihadistes qui étaient liées à al-Qaïda, à Stockholm, à Malmö, à Lund, qui étaient elles-mêmes au cœur du réseau européen entre le Royaume-Uni, le Benelux, bien sûr toute la Scandinavie, l’Allemagne et l’Afrique du Nord, le Pakistan, le Moyen-Orient. »

« Il y avait souvent des ressortissants suédois qui avaient été naturalisés et qui étaient issus d’Afrique du Nord ou des réfugiés du Moyen-Orient. Par exemple, il y avait le chef d’al-Qaïda au Kurdistan irakien dans les années 2005-2006, c’était quelqu’un qui arrivait de Suède. Le chef des volontaires arabes en Afghanistan avant 2001, c’était quelqu’un qui arrivait de Suède. Donc la Suède n’est pas un pays qui a été tenu à l’écart du phénomène jihadiste. En revanche effectivement, par rapport à l’attentat d’hier, d’un côté il y a cette profondeur historique, d’un côté il y a cette espèce de ligne rouge qui continue depuis 93-94. Et en même temps, on n’est plus sur des terrorismes manifestement qui seraient originaires d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Si on a affaire effectivement à un Ouzbek, à ce moment-là, on reste sur du jihad, mais on revient sur les réseaux jihadistes turcophones qui sont un autre phénomène très complexe, qui alors là en l’occurrence sont très peu étudiés en France. »

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