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Russie

Attentat de Saint-Pétersbourg: l'enquête avance à grands pas

L'enquête sur l'attentat dans le métro de Saint-Pétersbourg avance à grands pas. Les enquêteurs pensent avoir identifié le kamikaze qui serait responsable de l'explosion. Il s'agirait d'un jeune homme originaire du Kirghizstan, une république d'Asie centrale.

L'intérieur de la station de métro Tekhnologichesky Institut, à Saint-Pétersbourg, le 4 avril 2017, au lendemain de l'attentat.
L'intérieur de la station de métro Tekhnologichesky Institut, à Saint-Pétersbourg, le 4 avril 2017, au lendemain de l'attentat. REUTERS/Grigory Dukor
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Avec notre envoyée spéciale à Saint-Pétersbourg, Muriel Pomponne

Le comité d'enquête russe pense avoir identifié l'auteur de l'attentat qui serait lui-même mort dans l'explosion. Il s'agirait d'un citoyen russe d'origine kirghize. Les enquêteurs ont comparé les traces d'ADN trouvées sur une bombe qui n'a pas explosé avec l'ADN des personnes décédées dans l'attentat.

L'expertise génétique correspond à un jeune homme de 22 ans, originaire de la ville de Och au sud-ouest du Kirghizstan, une région où sévissent des mouvements islamistes. Si le suspect, qui ferait partie de la minorité ouzbèke du pays, est bien l'auteur de l'attentat, il serait le premier ressortissant d’Asie centrale à commettre un tel acte sur le sol russe. Un fait à nuancer puisque l'individu était citoyen russe et semble ne pas avoir vécu dans son pays d’origine.

Les services de renseignement kirghize ont en tout cas confirmé son identité. Il vivait à Saint-Pétersbourg avec son père et se serait rapproché de militants syriens depuis deux ans. Néanmoins, il n'avait pas été identifié comme radicalisé et aucune trace d'explosifs n'a été trouvée lors de la fouille de son appartement par les enquêteurs.

Il reste de nombreuses zones d'ombre dans cette enquête. La bombe qui a été désamorcée à temps a-t-elle été abandonnée par un kamikaze qui a paniqué ? Ou bien, comme le suggère une agence de presse russe, est-ce que le porteur de la bombe qui a explosé a déclenché son engin par accident, alors qu'il devait être déposé ailleurs ? Une hypothèse qui expliquerait pourquoi l'explosion a eu lieu à 14h40 heure locale et non à un horaire de forte affluence, ce que préfèrent habituellement les kamikazes.

Les enquêteurs cherchent également à savoir si le suspect avait des complices. D'après un journal, les autorités auraient été informées par un ancien jihadiste des risques d'attentat, mais n'ont pas eu le temps de démanteler le réseau.

Des fleurs et des bougies en hommage aux victimes de l'attentat de Saint-Péterbourg. Ici devant la station de métro Spasskaïa, station de la ligne 4, correspondance avec la station de Sennaïa Plochtchad de la ligne 2, où a eu lieu l'attentat le 3 avril.
Des fleurs et des bougies en hommage aux victimes de l'attentat de Saint-Péterbourg. Ici devant la station de métro Spasskaïa, station de la ligne 4, correspondance avec la station de Sennaïa Plochtchad de la ligne 2, où a eu lieu l'attentat le 3 avril. REUTERS/Anton Vaganov

A Saint-Pétersbourg, la réaction des usagers 

A lendemain de l'attentat qui a fait 14 morts et 45 blessés, les autorités font tout pour montrer que la vie a repris son cours normal. Dans le métro, les fleurs et bougies sont les seules traces visibles de la tragédie. 

Saint-Pétersbourg est toujours en deuil, mais déjà les panneaux municipaux n'affichent plus le numéro d'urgence qui était destiné aux victimes de l'attentat. Le métro fonctionne, notamment la ligne 2, celle où a eu lieu l'explosion. Les passagers étaient ce mardi moins nombreux que d'habitude, mais la plupart affichaient une certaine confiance, comme Irina, croisée dans la station « Institut technologique ».

« Non, je n'ai pas peur. Il y a des forces de la police qui veillent, il y en a beaucoup en faction dans le métro. Il y a des mesures de sécurité nouvelles. Je suis descendue dans le métro, j'ai vu qu'ils ont installé des barrières assez solides. Pour entrer dans le métro, il faut passer par le détecteur de métaux, c'est un portique spécial, et je trouve ça rassurant », confie-t-elle.

Dimitri n'a pas peur non plus. Il a même pris le métro juste après l'attentat : « C'est au travail à la mi-journée que j'ai appris ce qui est arrivé. Et le soir, comme le métro était fermé, j'ai pris d'autres transports. Mais dès que j'ai appris qu'il était de nouveau ouvert, je suis monté dedans et j'ai fait une partie de trajet en métro. J'ai vu qu'il avait peu de monde, mais je fais partie de ceux qui y étaient ! »

Mais tout le monde n'est pas aussi serein. Dana, étudiante en langue française, croisée à l'entrée de la station, a voulu prendre le métro, mais elle y a renoncé. Dana estime que les autorités n'ont pas réagi assez vite le jour de l'attentat. Elle n'est pas la seule à Saint-Pétersbourg, dont la tristesse est teintée de colère. Mais les autorités semblent vouloir tourner la page rapidement.

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