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Biélorussie

Biélorussie: nombreuses arrestations d'opposants et de manifestants à Minsk

En cette journée commémorant la naissance de la République biélorusse, l'opposition organise traditionnellement des manifestations. Mais cette année, l'opposition appelait aussi à protester contre la loi qui oblige les chômeurs à payer une taxe, loi dite contre les «parasites», qui a provoqué un mouvement de colère qui dure depuis un mois. Le pouvoir a interdit la manifestation d'aujourd'hui dans la capitale et a procédé à de nombreuses arrestations.

Les forces de l'ordre déployées dans les rues de Minsk pour empêcher la manifestation de l'opposition, le 25 mars 2017.
Les forces de l'ordre déployées dans les rues de Minsk pour empêcher la manifestation de l'opposition, le 25 mars 2017. REUTERS/Vasily Fedosenko
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Avec notre correspondante régionale, Muriel Pomponne

Le président Loukachenko a fait un geste en suspendant la mesure. Mais la population veut sa suppression définitive. Le 25 mars est en Biélorussie la Journée de la Liberté. Le pays commémore la naissance de la République en 1918. Traditionnellement, l'opposition défile ce jour-là. Cette année, l'opposition a suivi le mouvement de colère de la population qui n'a pas attendu les mots d'ordre pour sortir.

Le gouvernement du président Loukachenko n'a autorisé les manifestations que dans deux villes de province, interdisant notamment le rassemblement prévu dans la capitale, Minsk.

En guise d'avertissement, environ 300 personnes ont été arrêtées hier vendredi, dont plusieurs journalistes. Parmi les personnes interpellées, Vladimir Nekliayev, l'un des leaders de l'opposition qui revenait de Pologne en train. Il a été sorti de son wagon à la frontière et emmené en prison.

Des perquisitions ont eu lieu ce samedi matin, notamment dans les locaux d'une organisation de défense des droits de l'homme. Au moins une cinquantaine de personnes ont été interpellées d'après les ONG.

Ce samedi, les transports en commun, en particulier les métros n'ont pas circulé dans la capitale biélorusse. Les véhicules anti-émeutes ont bloqué les accès à la place où se trouve l'Académie des sciences où devait se tenir la manifestation, et le quartier a été bouclé. 

Armées jusqu'aux dents, les forces de l'ordre se sont déployées en masse au centre de Minsk et ont procédé à l'arrestation de dizaines de personnes s'approchant du lieu du rassemblement, y compris des observateurs étrangers. Des arrestations parfois violentes, comme en témoignent les images filmées par des témoins.

Des témoins parlent de centaines d'arrestations, parfois violentes, comme celle de cette femme retraitée qui explique à un journaliste les raisons de sa colère et qui se retrouve plaquée au sol. Comme cette dame, les Biélorusses voulaient dire aujourd'hui qu'ils n'en peuvent plus des difficultés économiques, et que cette taxe, équivalent pour certains d'un mois de salaire, à payer si l'on travaille moins de six mois par an, non, ce n'est pas possible !

Jusqu'à maintenant, le président Loukachenko a joué sur la crainte de la population de subir le même sort que l'Ukraine face à la Russie, pour éviter une trop forte contestation. Et l'opposition a canalisé le mécontentement pour éviter une trop forte répression. Mais l'équilibre est fragile.

Les forces de l'ordre ont procédé à de nombreuses arrestations dans les rangs des manifestants et de l'opposition ce samedi 25 mars 2017 alors que l'opposition
Les forces de l'ordre ont procédé à de nombreuses arrestations dans les rangs des manifestants et de l'opposition ce samedi 25 mars 2017 alors que l'opposition Law enforcement officers detain a man during a gathering, denoun

 

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