Mouvement social en Biélorussie: les «parasites» dans la rue
Depuis la mi-février, les manifestations se succèdent en Biélorussie et notamment à Minsk, la capitale, pour protester contre la décision du gouvernement de taxer ceux qui travaillent moins de six mois par an. Pour le président Loukachenko, il s'agit de lutter contre le parasitisme, mais cette décision est mal acceptée dans un pays qui connaît une dure crise économique. Une nouvelle manifestation -autorisée- est prévue ce mercredi.
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Depuis le 17 février, la Biélorussie connaît une série de manifestations spontanées, rapporte notre correspondante à Moscou, Muriel Pomponne. Plus de 2000 personnes ont participé au premier rassemblement à Minsk contre le décret dit des « parasites » qui prévoit que les individus travaillant moins de six mois par an s’acquittent d’une taxe annuelle de 235 euros.
Et d'autres manifestations ont eu lieu ensuite dans des villes de province. Un succès inattendu qui traduit l'exaspération d'une population durement touchée par la crise, comme l'explique l'opposant Ales Lahviniec. « Ce décret est seulement un prétexte… C’est la première fois depuis le début des années 90, que les gens sortent dans la rue pour montrer leur mécontentement ».
Rapidement les manifestants ne se sont pas contentés d'exiger la suppression de cette taxe, qui a d'ailleurs été suspendue le 9 mars par le président Loukachenko. Ils ont commencé à demander le départ du président lui-même, au pouvoir depuis 1994, et l'organisation de nouvelles élections.
Pour désamorcer la crise, Alexandre Loukachenko utilise la carotte et le bâton. S'il a suspendu le décret contesté, il a fait aussi fait condamner trois opposants à quinze jours de prison. Cette crise intervient dans un climat de tension avec la Russie, dont la Biélorussie est très dépendante économiquement.
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