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Turquie / Politique

Référendum en Turquie: le camp du «oui» passe à l'offensive

La campagne référendaire est lancée en Turquie. Les électeurs vont devoir dire le 16 avril prochain s’ils acceptent le changement de système politique et le passage à un régime présidentiel, selon le souhait du président Recep Tayyip Erdogan. Ce 25 février, le camp du « oui » mené par le Premier ministre Binali Yildrim a lancé sa campagne devant plusieurs milliers de personnes à Ankara. Mais si le « oui » bénéficie du soutien de la machine administrative et de la plupart des médias, pour l'instant, les résultats s’annoncent plus serrés que prévu.

Le Premier ministre turc Binali Yildrim lors d'un meeting des partisans du «Oui» au référendum présidentiel, à Ankara, le 25 février 2017.
Le Premier ministre turc Binali Yildrim lors d'un meeting des partisans du «Oui» au référendum présidentiel, à Ankara, le 25 février 2017. AFP/Hakan Goktepe
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Avec agences et notre correspondant à Istanbul, Alexandre Billette

Le Premier ministre turc a exhorté ce 25 février ses concitoyens à dire « oui » à une réforme controversée qui renforcerait considérablement les pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan. « Pour une Turquie forte, une stabilité durable, notre décision est "oui". C'est notre voeu, il se réalisera », a déclaré Binali Yildirim lors du premier meeting de campagne du Parti de la justice et du développement (AKP, au pouvoir) à Ankara.

La Turquie se dirige vers un référendum, le 16 avril, sur une révision constitutionnelle qui vise à transférer la totalité du pouvoir exécutif au président, ce qui renforcerait considérablement les prérogatives du président Erdogan.

Mais les opposants à cette réforme estiment qu'elle accorderait trop de pouvoirs au président turc, accusé de dérive autoritaire, notamment depuis le putsch manqué du 15 juillet qui a été suivi de purges d'une ampleur inédite.

« Non au système d'un seul homme »

La Turquie vit toujours sous état d’urgence. Des députés de l’opposition sont emprisonnés pour soutien au terrorisme et des milliers de personnes ont été licenciées ou arrêtées. Le contrôle de Recep Tayyip Erdogan sur le pays n’a jamais semblé aussi fort.

Pourtant à Istanbul, même dans des quartiers plutôt favorables au président comme à Esenyurt, les avis sont très partagés, avec notamment cet électeur sensible aux arguments du camp du « non » : « Regardez au Proche-Orient, ce qui se passe dans les régimes d’un seul homme, c’est la division. Ce pays est celui de tous, et pour nous tous. Le système parlementaire est au service de tous. Je dis "non" au système d’un seul homme ».

Le camp du « oui » joue pour sa part la carte de la stabilité sous l’autorité de Recep Tayyip Erdogan, un discours qui fait mouche quelques mois après le coup d’État raté de juillet dernier : « Oui, je vais dire "oui" pour la Turquie. Sans unité, nous ne pourrons pas venir à bout de cette période de troubles. Nous vivons dans une époque dangereuse, et c’est pourquoi je vais voter "oui". Que Dieu nous vienne en aide et sauve nos âmes ».

Les premiers sondages indiquent que le « non » pourrait l’emporter. Avec cette campagne qui démarre, le camp du « oui » entend bien se rassurer sur le sort du système présidentiel.

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