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Chine / Suisse

Le président chinois en visite d’Etat en Suisse avant le Forum de Davos

Xi Jinping est arrivé ce dimanche 15 janvier en Suisse pour participer au Forum économique mondial de Davos, une première. Il prononcera le discours d'ouverture mardi devant les quelque 3 000 personnes attendues. Avant le forum, le président chinois a pendant deux jours des entretiens avec les dirigeants suisses. La Chine est le principal partenaire commercial de la Suisse en Asie.

Le président chinois Xi Jinping (d) et la présidente de la Confédération suisse Doris Leuthard (c) au Parlement à Berne, ce dimanche 15 janvier 2017.
Le président chinois Xi Jinping (d) et la présidente de la Confédération suisse Doris Leuthard (c) au Parlement à Berne, ce dimanche 15 janvier 2017. REUTERS/Arnd Wiegmann
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Avec notre correspondant à Genève, Jérémie Lanche

Xi Jinping compte bien profiter de la scène de Davos et de son aréopage de chefs d'entreprises pour marteler son nouveau message : la Chine n'a pas peur du libre-échange. Elle est d'ailleurs même prête à reprendre le flambeau à l'heure où les Etats-Unis version Trump semblent plutôt flirter avec le protectionnisme.

Avant Davos, Xi Jinping se rendra à Lausanne, au siège du Comité international olympique. La Chine doit organiser les JO d'hiver de 2022. Il ira également aux Nations unies à Genève. Là encore, avec l'idée de renforcer la présence de la Chine sur la scène internationale.

Ciel dégagé donc pour Xi Jinping. Les autorités suisses ont tout fait pour éviter de répéter l'incident diplomatique de 1999. A l'époque, Jiang Zemin avait été conspué par des manifestants pro-Tibet. La diaspora tibétaine en Suisse est considérée comme la plus importante en Europe.

Cette fois, les manifestations ont été repoussées bien loin du cortège. Un Tibétain a tout de même tenté de s'immoler, mais la police est intervenue. La question du Tibet et des droits de l'homme ne devrait donc pas troubler la visite. Les autorités suisses devraient bien aborder le sujet, mais pas directement avec le président chinois.

A Davos, la Chine va défendre le libre-échange !

Du jamais vu en 46 ans, indique notre correspondante en Chine, Heike Schmidt : pour la première fois, un président chinois participera – dès ce mardi 17 janvier – au Forum économique mondial de Davos. Xi Jinping compte s’engouffrer dans la brèche laissée par le futur président américain, Donald Trump, qui prône l’isolationnisme. le président chinois veut, lui, profiter du Forum de Davos pour présenter son pays comme le héraut du libre-échange qui contribue à hauteur de 30% à la croissance mondiale.

« Un président antimondialisation dirigera la première puissance économique, la communauté internationale se tournera donc sûrement vers la deuxième puissance du monde, la Chine », souligne, confiant, le quotidien Global Times, alors que le China Daily renchérit : « L’ouverture apporte du progrès, alors qu’une politique des portes fermées conduit à un retour en arrière. »

Xi Jinping sera accompagné par les grands gagnants de cette ouverture au monde : Jack Ma, fondateur du géant d’internet Alibaba, et Wang Jianlin, l’homme le plus riche de la Chine. Accusés par Donald Trump d’avoir volé des millions d’emplois américains, les entrepreneurs chinois défendront une toute autre idée à Davos : celle de pouvoir créer du travail dans le monde, y compris aux Etats-Unis.

Doutes sur la volonté chinoise...

Cependant, nombreux sont les économistes qui expriment de sérieuses doutes quant à la volonté chinoise d’ouvrir son économie aux investissements étrangers. A l’instar de Christopher Balding, économiste américain basé en Chine : « La Chine reste un marché très fermé. Même ceux qu’on ne peut pas accuser de populisme notent la divergence entre ce marché largement fermé et les marchés domestiques très ouverts, que ce soit aux Etats-Unis, en Europe ou ailleurs. »

Le pays, à ce jour, indique-t-il, « garde une liste très longue appelée la "liste négative". Elle comporte les industries dans lesquelles des étrangers ne peuvent pas investir. Il ne s’agit même pas d’industries sensibles liées à la sécurité nationale, ce sont des industries aussi basiques que l’industrie du coton. Si vous êtes un investisseur étranger, il vous sera impossible de mettre de l’argent dans le coton. Donc, la Chine doit encore parcourir un long chemin si elle veut répondre aux craintes de Donald Trump, mais aussi à celles des autres pays, en faisant des concessions. Cela pourrait aussi promouvoir l’idée chinoise d’une transition économique en permettant plus d’investissements étrangers. Ces sujets seront certainement abordés par le président élu Donald Trump, mais d’autres pays perçoivent cette attitude également comme étant injuste lorsqu’ils traitent avec la Chine. »

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