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Royaume-Uni / Brexit

Royaume-Uni: travaillistes et conservateurs veulent de nouveaux leaders

Cinq jours après le référendum en faveur du Brexit, le parti travailliste britannique a voté ce mardi 28 juin une motion de défiance contre leur chef Jeremy Corbyn. Dans le camp adverse, les conservateurs cherchent un successeur à David Cameron.

Jeremy Corbyn est sur la sellette. Les députés travaillistes lui reprochent de ne pas avoir défendu avec assez d'ardeur le maintien du Royaume-Uni dans l'UE.
Jeremy Corbyn est sur la sellette. Les députés travaillistes lui reprochent de ne pas avoir défendu avec assez d'ardeur le maintien du Royaume-Uni dans l'UE. REUTERS/Neil Hall
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C’est un vote de défiance sans précédent. Plus de 80 % des députés travaillistes ont désavoué ce mardi leur dirigeant, rapporte notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix. Ils accusent Jeremy Corbyn de ne pas avoir défendu avec assez d'ardeur le maintien du Royaume-Uni au sein de l'Union européenne, et l'estiment incapable de diriger efficacement leur parti. Ils lui demandent donc de se retirer pour éviter au Labour d’être laminé lors des prochaines élections législatives.

Une cinquantaine de membres de son cabinet et de son équipe ont déjà déserté. Les personnalités travaillistes, anciens ministres comme responsables municipaux, appellent Jeremy Corbyn à partir pour préserver l’avenir d’un Labour qu’ils estiment au bord de l’extinction. Mais ces appels restent sans aucun écho ; le leader travailliste a catégoriquement exclu de démissionner. Il estime avoir été élu démocratiquement avec le soutien de 60 % des membres et sympathisants du Labour et dit ne pas vouloir les trahir.

Face à cette impasse, il ne reste plus qu’une solution : déclencher une élection interne et opposer un ou une adversaire à Jeremy Corbyn. Ce dernier a déjà prévenu qu’il se porterait candidat à sa succession et compte sur le soutien de ses sympathisants pour être réélu. Rien ne dit cependant qu’il bénéficie de la même vague d’enthousiasme inconditionnel que l’an dernier.

Les conservateurs divisés pour désigner le successeur de Cameron

Si le Labour est au bord de l’implosion, le parti conservateur est lui aussi plongé dans l’une des plus grandes crises de son histoire. Le Premier ministre David Cameron a annoncé sa démission au lendemain du référendum sur le Brexit. Le nouveau chef des Tories doit être investi le 9 septembre, a indiqué le parti ce mardi. Mais les conservateurs sont divisés. Deux personnalités très différentes sont pressenties : Boris Johnson, figure charismatique qui a fait campagne pour le Brexit, et Theresa May, l'austère ministre de l'Intérieur qui a soutenu le « in » par pragmatisme économique, mais qui connait bien le sérail politique.

Si Boris Johnson bénéficie d’un soutien populaire, il accuse un handicap de taille. « Il a une certaine légitimité beaucoup plus dans le pays que dans le parti. Parce que dans le parti, il est perçu comme un traître, comme le responsable du dilemme, pour ne pas dire le désastre, dans lequel nous nous trouvons actuellement », indique Jeremy Stubbs, représentant des conservateurs en France.

Les cadres du parti lui préfèrent ainsi l'actuelle ministre de l'Intérieur, Theresa May. « [Elle] a toutes les qualifications pour unir le parti et pour mener les négociations très complexes qui nous attendent dans les mois, peut-être dans les années à venir », estime Jeremy Stubbs. « Pour moi, le danger, c’est que beaucoup de députés auront peut-être envie de sacrifier le "traître" Boris Johnson sans voir quelle pourrait être son utilité dans le dispositif. »

Pour Jeremy Stubbs, l'idéal serait une direction à deux têtes : Johnson, en tant que Premier ministre pour assumer le vote, et May, son adjointe, pour obtenir le meilleur accord possible avec l'Union européenne.

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