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UE / Royaume-Uni / Brexit

Sommet de Bruxelles: les atermoiements de Cameron en agacent plus d'un

Le premier conseil européen après le vote des Britanniques pour sortir de l'Union européenne se tient ce mardi à Bruxelles. Ces derniers jours, les dirigeants européens ont multiplié les déclarations pour presser le Royaume-ni à lancer la procédure de divorce. Les atermoiements du Premier ministre britannique en agacent plus d'un. Pour David Cameron, une réforme de la libre circulation des personnes est la « clé » de la future relation avec l'UE.

Le Premier ministre britannique David Cameron (c) entouré de ses homologues : Angela Merkel, Antonio Costa, Bohuslav Sobotka, Miro Cerar, Robert Fico, Rosen Plevneliev, à Bruxelles, le 28 juin 2016.
Le Premier ministre britannique David Cameron (c) entouré de ses homologues : Angela Merkel, Antonio Costa, Bohuslav Sobotka, Miro Cerar, Robert Fico, Rosen Plevneliev, à Bruxelles, le 28 juin 2016. JOHN THYS / AFP
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Merkel ne voit pas comment le Royaume-Uni pourrait revenir sur sa décision

Angela Merkel a déclaré mardi soir qu'elle ne voyait pas de possibilité pour que le Royaume-Uni revienne sur sa décision de quitter l'Union européenne, à l'issue d'un dîner au Conseil européen à Bruxelles. « Je veux dire très clairement ce soir que je ne vois aucune manière d'inverser cela », a répondu la chancelière allemande interrogée sur la possibilité d'un retour en arrière en Grande-Bretagne, et d'ajouter : « Nous devons tous regarder la réalité de cette situation. L'heure n'est pas à prendre nos désirs pour des réalités ».

Angela Merkel a également indiqué que l'ensemble des responsables européens étaient d'accord pour dire qu'il n'y aurait pas de négociation avec le Royaume-Uni tant que Londres n'activerait pas l'article 50 du Traité européen de Lisbonne qui ouvrira les négociations sur le départ du pays de l'Union.

Pour Mario Draghi, les effets du Brexit moins négatifs que redoutés

Le président de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, a déclaré aux dirigeants européens que les effets d'un Brexit étaient moins négatifs qu'on ne le redoutait, a rapporté mardi soir le président du Conseil européen, Donald Tusk.

►Cameron veut nouer une nouvelle relation avec l'UE

David Cameron avait prévenu : il ne sera pas celui qui lancera la procédure de divorce.
Le Premier ministre britannique laisse cette tâche à son successeur qui doit être désigné le 9 septembre. En arrivant au Conseil européen ce mardi 28 juin à Bruxelles, il s’est donc présenté avec un tout autre message, souhaitant nouer une nouvelle relation avec les Européens, rapporte notre envoyée spéciale à Bruxelles, Anastasia Becchio.

« Je vais expliquer que la Grande-Bretagne va quitter l'UE, mais je veux que cette procédure soit aussi constructive que possible. J’espère bien que nous arriverons à construire une relation la plus proche possible en termes de commerce, de coopération et de sécurité parce que c’est bon pour nous et c’est bon pour eux  », a déclaré le Premier ministre britannique David Cameron à son arrivée au premier sommet européen « 27 + 1 ».

Charles Michel n'accepte pas que l'Europe soit l'otage d'une crise politique en Grande-Bretagne

Les dirigeants européens redoutent en réalité que les Britanniques ne soient tentés de commencer à négocier une nouvelle relation avec l'UE avant d'entamer le processus de sortie, une sorte de relation « à la carte », pour reprendre les mots d'Angela Merkel, et surtout, qu'ils laissent traîner les choses. C'est une crainte du Premier ministre belge Charles Michel.

« Moi, je n'accepte pas que l'Europe soit l'otage d'une crise politique en Grande-Bretagne. Je n'accepte pas que l'Europe et la Belgique paient les factures pour les décisions qui ont été prises en Grande-Bretagne », a déclaré Charles Michel. 

Et les turbulences politiques au Royaume-Uni ne risquent pas d'arranger les choses. Ce mercredi 29 juin, la Première ministre écossaise est attendue à Bruxelles pour plaider la cause de sa nation qui a voté massivement pour rester au sein de l'Union européenne. Nicola Sturgeon ira au Parlement européen, mais elle ne devrait pas rencontrer le président du Conseil : pour l'heure, « ça n'est pas approprié », dit-on dans l'entourage de Donald Tusk.

Pas d'accès au marché intérieur sans les 4 libertés, souligne François Hollande

« Pour accéder au marché intérieur, il faut respecter les quatre libertés de circulation, des biens, des capitaux, des services et des personnes et il ne sera pas possible pour le Royaume-Uni, quelles que soient les options qu'il choisira, de pouvoir accéder au marché intérieur sans l'application de cette règle, de ces libertés », a dit le président français mardi soir. « De la même manière, pour accéder au marché intérieur européen, il faut contribuer au budget européen, c'est ce que fait un pays comme la Norvège », possible modèle pour les futures relations avec le Royaume-Uni après sa sortie de l'UE, a ajouté François Hollande devant la presse.
 

Le Premier ministre britannique David Cameron (g) avec le président français François Hollande, à Bruxelles, le 28 juin 2016.
Le Premier ministre britannique David Cameron (g) avec le président français François Hollande, à Bruxelles, le 28 juin 2016. REUTERS/Francois Lenoir

►François Hollande : « Le monde nous regarde »

A peine le pied posé à Bruxelles, le président français n'a pas maché ses mots : la procédure de sortie, Londres doit l'enclencher « le plus rapidement possible », a-t-il dit. Et François Hollande d'insister « le monde nous regarde ».

Quel moyen de pression pour la Grande-Bretagne qui traîne les pieds ? « La conviction », avance le président français. 

La réalité, c'est surtout qu'il n'y en a pas d'autre, et que les discussions qui débutent sont épineuses, rapporte notre envoyée spéciale à Bruxelles, Anissa El-Jabri. Rien que sur le calendrier et les méthodes de divorce, les Vingt-Sept sont divisés. Et puis, sur ces négociations, sa capacité d'influence, sa volonté de changement, le président affaibli est déjà contesté dans son propre camp et à droite.

Son ex-ministre Arnaud Montebourg, qui pourrait l'affronter dans une primaire, voit dans l'Europe d'aujourd'hui « un projet libéral extrémiste ». Le ministre de l'Economie Emmanuel Macron regrette 10 ans perdus depuis le non au référendum de 2005. Et puis pour Nicolas Sarkozy, il n'y a plus rien à attendre du quinquennat Hollande juste « dix mois horribles ». 

François Hollande veut faire avec le si sensible sujet de l'Europe d'une faiblesse une force. Il n'a plus le choix : c'est déjà un thème de campagne présidentielle. François Hollande a laissé entrevoir sa vision de la nouvelle Europe à 27. Avant d’arriver au pouvoir il promettait une réorientation de l’Europe vers plus de croissance. Aujourd’hui il parle d’une Europe qui protège, et notamment ses frontières, un thème jusqu’ici avant tout poussé par la droite.

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