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Italie / Union Européenne

Matteo Renzi rêve de s’imposer parmi les leaders d’une nouvelle Europe

Ce n’est pas seulement le couple franco-allemand qui se retrouvera lundi 27 juin à Berlin. Matteo Renzi a également été convié à cette réunion en prévision du sommet européen de mardi et mercredi. Le président du Conseil italien, qui a rencontré François Hollande samedi soir, à Paris espère faire peser de tout son poids sa vision d’une Europe « plus juste, plus humaine », capable de construire une barrière anti-europhobie.

Le Premier ministre Manuel Valls, le président français Francçois Hollande et le Premier ministre Italien Matteo Renzi à l'Elysée, le 25 juin 2016.
Le Premier ministre Manuel Valls, le président français Francçois Hollande et le Premier ministre Italien Matteo Renzi à l'Elysée, le 25 juin 2016. REUTERS/Christophe Saidi
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de notre correspondante à Rome,

L’Italie, on le sait, demeure un des maillons faibles de l’Europe, notamment en raison de sa difficulté à produire une croissance solide. Dans ce contexte, Matteo Renzi espère pouvoir influencer le tandem Hollande-Merkel.

Pour ce faire, le chef du gouvernement et secrétaire du Parti démocrate estime qu’il faut partir des thèmes suivants : l’emploi des jeunes, l’immigration, le développement économique, la sécurité, le partage de valeurs culturelles. Il soulève aussi la question des procédures de l’Union européenne « trop techniques, trop opaques ». Pour lui, l’Europe doit être moins eurocrate, plus flexible, plus sociale.

L’Europe, « une maison commune »

Son rêve : une « maison commune » qui reprenne de l‘oxygène en s’inspirant du Manifeste de Ventotene intitulé « Pour une Europe libre et unie ». Rédigé au début des années 40 par trois militants antifascistes (dont Altiero Spinelli) déportés sur l’île homonyme par Mussolini, ce manifeste est considéré comme un texte précurseur de l’idée de fédéralisme européen.

La presse italienne en kiosque ce dimanche matin rapporte qu'à l’issue de sa rencontre informelle avec François Hollande hier soir à Paris, Matteo Renzi aurait déclaré : « Nous sommes d’accord sur l’urgence de trouver une solution pour sauver l’Union européenne », soit six mois de délai.

Mais l’euroscepticisme gagne du terrain, y compris en Italie. Le chef de la Ligue du Nord, par exemple, emboîte le pas à son alliée française, Marine Le Pen, et se déclare prêt à organiser un référendum.

Le leader de la Ligue du Nord, Matteo Salvani, durant son discours le 28 février 2015.
Le leader de la Ligue du Nord, Matteo Salvani, durant son discours le 28 février 2015. REUTERS/Max Rossi

Vers un « Ital-exit » ?

Matteo Salvini, plus que jamais fidèle à son europhobie a déclaré lors d’un congrès de son parti : « J’aimerais que l’Italie puisse à nouveau contrôler ses frontières, sa monnaie, ses banques, son agriculture, parce qu’être dirigé par le monde de la bureaucratie et de la finance ne nous a rien apporté de bon. »

Mais, attention, il faut savoir que la Constitution italienne interdit tout référendum ayant comme objet des traités internationaux. Or, l’entrée de l’Italie en Europe a été décrétée comme un accord entre États. Donc pour qu’un référendum « Ital-exit » puisse se tenir, il faudrait que le Parlement adopte une loi constitutionnelle à très large majorité. Ce qui semble improbable à ce jour.

La progression du Mouvement 5 étoiles bloque l’euroscepticisme

L’alternative d’une nouvelle loi constitutionnelle semble improbable à ce jour, d’autant que le Mouvement 5 étoiles, deuxième force politique du pays derrière le Parti démocrate, semble avoir changé d’orientation. Un changement de position qui fait suite aux brillants résultats obtenus par ce mouvement anti-système au second tour des élections municipales partielles du 19 juin.

« Pas question d’abandonner l’Europe. Ce n’est que grâce à un engagement institutionnel constant que le Mouvement 5 étoiles pourra réformer l’Union européenne de l’intérieur », voilà pour la ligne de conduite du mouvement. Cela étant, on sent une certaine confusion au sein des élus du mouvement et l’on peut s’attendre à de nouvelles pirouettes. Tout va dépendre des conséquences du Brexit sur l’Italie.

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