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UE

L'UE propose d'instaurer une amende pour les pays refusant des réfugiés

La Commission européenne a proposé mercredi d'instaurer « une contribution de solidarité » pour tout pays refusant la répartition automatique des demandeurs d'asile dans l'UE. Celle-ci s'élèvera à 250 000 euros par réfugié, dans le cadre d'une révision du règlement Dublin, qui fait le plus souvent peser sur le pays de première entrée la responsabilité d'une demande d'asile. La Hongrie, qui refuse d'accueillir des réfugiés, juge cette proposition « inacceptable ».

Le vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans, a proposé mercredi 4 avril aux pays membres de l'UE d'instaurer « une contribution de solidarité ».
Le vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans, a proposé mercredi 4 avril aux pays membres de l'UE d'instaurer « une contribution de solidarité ». REUTERS/Francois Lenoir
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Avec notre correspondante à Bruxelles, Joana Hostein

Pour soulager les pays en première ligne, la Commission européenne a proposé de modifier le régime d’asile en Europe. Contrairement à ce que souhaitaient l’Italie ou la Grèce, ce sera toujours le premier pays d’arrivée du migrant qui aura la responsabilité du traitement de la demande d’asile.

Mais en cas d’afflux massif, de pression disproportionnée sur un Etat membre, la Commission européenne a imaginé un nouveau mécanisme : une répartition automatique des demandeurs d’asile dans des pays européens. Tout le monde devra jouer le jeu sous peine d’amende de 250 000 euros par réfugié non accueilli. Cette proposition fait bondir les gouvernements des pays de l’Est peu enclins à se soumettre à un système de répartition obligatoire de réfugié.

La Commission européenne propose aussi la levée du régime de visa pour les ressortissants turcs, avec une application envisagée dès le 1er juillet. Mais le Parlement européen et les Etats membres devront encore donner leur feu vert, ce qui est encore loin d’être acquis.

Nous devons davantage nous pencher sur le fardeau financier que faire peser l’accueil d'un grand nombre de réfugiés, particulièrement sur les autorités régionales et locales, et les communautés.Et je pense que si, dans des circonstances exceptionnelles, des Etats membres ne sont pas en position d'accueillir le nombre de réfugiés prévus dans une situation de crise, et qu'ils sont pris en charge par un autre Etat membre, cet Etat membre mérite qu'on l'aide à s'occuper de ces réfugiés.C'est pour cette raison que nous avons fait cette proposition : je pense qu'il ne doit pas y avoir de solidarité « à la carte » dans l'Union européenne : vous ne pouvez pas choisir les moments où vous voulez faire partie de cette union, et ceux où vous ne le voulez pas. Et je crois que c'est une manière de faire preuve de solidarité quand vous n'êtes pas capable, pour une raison ou une autre, de vous plier à la règle selon laquelle vous devez prendre en charge les réfugiés qui vous ont été attribués.

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Frans Timmermans sur la prise en charge des réfugiés par les Etats membres

Christophe Paget

La Hongrie qualifie cette proposition de « chantage »

Le chef de la diplomatie hongroise Peter Szijjarto a estimé que « le concept des quotas est une impasse ». « Je voudrais demander à la Commission de ne pas s'engager dans cette impasse », a-t-l déclaré, tout en ajoutant : « C'est contraire au bon sens, c'est inapplicable et c'est contre les régulations européennes ».

Son homologue polonais Witold Waszczykowski a déclaré qu'il « se demandait encore si cette proposition est sérieuse, car elle ressemble à un poisson d'avril ».

Les diplomates hongrois et polonais s'exprimaient à Prague à l'issue d'une réunion des ministres des Affaires étrangères du groupe de Visegrad (Hongrie, Pologne, République tchèque et Slovaquie) avec leurs homologues des pays du Partenariat oriental, auquel appartiennent l'Ukraine et la Georgie. 

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