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Justice / Finance

Procès LuxLeaks: Antoine Deltour s'explique sur ses actes

Le procès dit LuxLeaks s'est poursuivi mardi 3 mai devant la XIIe Chambre du tribunal correctionnel de Luxembourg. Dans le box des accusés, tous Français, deux anciens employés du cabinet d'audit PriceWaterhouseCoopers, dont le lanceur d'alerte Antoine Deltour, ainsi qu'un journaliste d'investigation, Edouard Perrin. Tous les deux se sont exprimés pour la première fois. « J'éprouve une certaine fierté d'avoir contribué à ces avancées importantes pour la fiscalité en Europe », a déclaré à la barre Antoine Deltour. 

Le lanceur d'alerte Antoine Deltour descend les marches du palais de justice luxembourgeois avec son avocat William Bourdon, le 26 avril 2016.
Le lanceur d'alerte Antoine Deltour descend les marches du palais de justice luxembourgeois avec son avocat William Bourdon, le 26 avril 2016. REUTERS/Vincent Kessler
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Avec notre envoyé spécial à Luxembourg,  Pierre Bénazet

Devant ses juges luxembourgeois, Antoine Deltour a longuement évoqué ce qui l'a amené à devenir lanceur d'alerte. C'était nécessaire, a-t-il affirmé, se réjouissant de ce que le débat soit désormais public. 

« Grâce à cet homme, un service gigantesque a été rendu à des centaines de millions de contribuables européens, aux responsables de l'Union européenne, aux parlementaires européens puisque, aujourd'hui, plus personne ne discute de la nécessité de réformer ce système et de la nécessité d'aller vers un système d'harmonie et un minimum de cohérence fiscale entre les Etats européens », plaide au micro maître William Bourdon, avocat d'Antoine Deltour.

Même s'il regrette que certaines entreprises aient pu être stigmatisées, Antoine Deltour a affirmé devant le tribunal qu'il referait la même chose aujourd'hui.

À ses côtés sur le banc des accusés, le journaliste Edouard Perrin craint que ce procès crée un précédent et restreigne la divulgation d'informations nécessaires. « Je ne sais pas de qui on fait le procès, s'interroge-t-il. Je pense qu'on essaie de faire peur aux lanceurs d'alerte. Peur aux journalistes, je ne sais pas. Peur aux entreprises de presse, oui, ça, c'est sûr. Vous connaissez la santé vaillante des entreprises de presse et leur état financier. Ce genre de procédure peut éventuellement conduire à réfléchir à deux fois avant de s'embringuer dans une affaire de ce type. »

La question de fond est en tout cas hors sujet pour le procureur, qui veut réduire ce procès à un vol de documents confidentiels.

Les prochaines audiences seront consacrées aux plaidoiries et au réquisitoire ; elles auront lieu ce mercredi et la semaine prochaine, avec un jugement attendu d'ici la fin du mois.

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