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Union euroéenne / Santé / OGM

Un flou juridique européen va-t-il profiter aux OGM?

Elles ne sont pas encore dans nos assiettes, mais poussent à vive allure dans les laboratoires de biotechnologie. Ce sont de nouvelles variétés de plantes (fruits, légumes et céréales) issues de techniques de manipulations génétique très avancées. Ces plantes sont bien des organismes génétiquement modifiés (OGM), mais elles n'en ont pas le statut et échappent pour l'instant à toute règlementation européenne. L'industrie des biotechnologies pourrait profiter de ce flou juridique pour les commercialiser, un danger selon les associations anti OGM.

Manifestation contre les OGM, le 25 mai 2013.
Manifestation contre les OGM, le 25 mai 2013. Reuters
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« Lorsque l’on dit du bien d’une technologie, on est dans l’appréciation scientifique. Lorsqu’on est critique vis-à-vis d’une technologie, on est militant », s’exclame ce manifestant. Des scientifiques qui descendent dans la rue, c'est assez rare. Ce 6 avril, ils sont là pour alerter l'opinion sur de nouvelles méthodes de modification du génome, des OGM dits « cachés » parce que, contrairement aux OGM classiques, leur transformation ne laisse pas de trace visible.

C'est ce que nous explique Daniel Evain, membre du Haut conseil des biotechnologies : « Je vais prendre l’exemple d’un chirurgien en médecine. Il va poser une prothèse donc il laisse quelque chose à l’intérieur de l’individu, ça se voit. Il dit là, effectivement, je suis intervenu. Mais s’il opère et qu’il laisse rien, par exemple des fils, juste une suture mais qui se résorbe. Le fil disparaît. Je n’ai rien fait, je n’ai rien touché ».

En clair, si les procédés sont différents, le fait est que ce sont bien des organismes génétiquement modifiés, sauf sur le plan juridique. Frédéric Jacquemart est docteur en biologie et ancien président de l'association Inf'OGM : « Là, ce qu’on nous dit, c’est que tous ces nouveaux OGM on va les sortir de la réglementation. Vous n’avez plus aucun regard. A partir du moment où vous avez aucun moyen légal de réglementer ces pratiques, comment est-ce que vous allez faire pour surveiller leur mise en œuvre par n’importe qui ».

Si l'Union européenne, sous la pression des industries des biotechnologies, estimait que ces organismes modifiés ne relèvent pas de la directive OGM, alors ils ne seront pas évalués, contrôlés et étiquetés comme tels.

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