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Turquie/Russie

Survols russes en Turquie: l’Otan doute de la thèse de l’incident

Après le message très ferme du secrétaire général de l'Otan lundi 5 octobre aux autorités russes, Jens Stoltenberg est revenu sur le sujet ce mardi matin, au siège de l'Alliance, à Bruxelles : « Non, les deux violations de l'espace aérien turc par la Russie ce week-end ne ressemblent pas à un accident. » Une déclaration qui intervient deux jours avant la réunion des ministres de la Défense de l'Alliance. L'Otan semble douter de la bonne foi des Russes.

Un avion russe Su-25 sur une base aérienne syrienne (capture d'écran d'une vidéo réalisée par le ministère de la Défense russe), le 5 octobre.
Un avion russe Su-25 sur une base aérienne syrienne (capture d'écran d'une vidéo réalisée par le ministère de la Défense russe), le 5 octobre. REUTERS/Ministry of Defence of the Russian Federation/Handout
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Avec notre correspondante à Bruxelles, Joana Hostein

Difficile de croire à la thèse de l'incident, selon Jens Stoltenberg, et pour cause, les appareils russes ont pénétré dans l'espace aérien turc, ce week-end, et ce à deux reprises. Cette double incursion a duré « trop longtemps », précise le Secrétaire général de l'Otan, pour que cela puisse être un accident.

S'il préfère ne pas s'étendre, ouvertement, sur les motifs d'une telle violation de l'espace aérien turc, l'intention des Russes paraît claire pour les experts de l'Alliance. Il s'agit d'un avertissement lancé à la Turquie et à l'ensemble de la communauté internationale.

Moscou ne veut pas de l'initiative défendue par Ankara pour contrôler les flux migratoires, cette idée d'instaurer une zone protégée, à l'intérieur de la Syrie, pour les déplacés syriens. En volant le long de la frontière syro-turque, Moscou n'hésite pas à le faire savoir. Une montée en puissance militaire de la Russie qui inquiète les Alliés, parce qu'elle a lieu tant au niveau aérien que terrestre et naval détaille Jens Stoltenberg.


Jean-Claude Juncker : « Il faut politiser les négociations entre l’Union européenne et la Turquie »

S'adressant ce mardi matin au Parlement européen réuni en séance plénière à Strasbourg, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, est revenu sur ses entretiens avec le président turc Recep Tayyip Erdogan, lundi 5 octobre à Bruxelles. Suite à ses discussions, un mémorandum sur la coopération turco-européenne en matière des migrations a été remis au chef de l'Etat turc. Son contenu, a annoncé Jean-Claude Juncker, sera publié aujourd'hui.

« La Turquie fait un effort extraordinaire puisque la Turquie abrite sur son territoire 2,2 millions de réfugiés venant notamment d’Irak et de Syrie. Il est évident que nous avons besoin de la Turquie pour protéger nos frontières extérieures. Et la Commission fera le maximum pour venir en support aux efforts appréciables de la République turque. Nous ne pouvons pas seulement nous concentrer sur nos propres affaires internes. Nous devons aussi prendre soin des problèmes qui existent dans la périphérie de l’Europe. En fait, c’est le même problème. J’ai soumis à la médiation du président turc un mémorandum sur la coopération qu’il s’agit d’instaurer entre la Turquie et l’Union européenne en matière de réfugiés. Cette politique commune entre la Turquie et l’Union européenne, ce n’est pas une affaire qui concernerait exclusivement les fonctionnaires et les hauts fonctionnaires bien qu’ils soient d’une extraordinaire compétence. Je crois qu’il faut au sens noble du terme, politiser les négociations entre l’Union européenne et la Turquie. »

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