Migrants: le tunnel sous la Manche, source de tensions diplomatiques

En déplacement à Singapour, le Premier ministre britannique, David Cameron, a déclaré ce mercredi vouloir tout faire pour régler une situation «très préoccupante». La ministre de l’Intérieur britannique a annoncé le déblocage de 10 millions d’euros destinés à renforcer la sécurité autour du tunnel sous la Manche. Elle a également admis que certains migrants avaient réussi à rentrer en Angleterre via l’Eurotunnel mardi.

Des migrants accèdent au tunnel sous la Manche par un trou dans une clôture, près de Calais, le 29 juillet 2015. REUTERS/Pascal Rossignol

Avec notre correspondante à Londres,  Rebecca Suner

Dernière promesse en date du gouvernement britannique pour répondre à la situation à Calais : la mise en place de deux kilomètres de barrières autour du site d’Eurotunnel. Une mesure qui s’ajoute aux 15 millions d’euros déjà promis en septembre dernier par le Royaume-Uni. « Cela ne sert à rien d’essayer de se rejeter la faute », a déclaré le Premier ministre britannique David Cameron mercredi, jugeant la situation « très préoccupante ».

Le Royaume-Uni et la France affichent un front commun. Le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve et son homologue Theresa May multiplient les réunions depuis un an. Mais Calais est en réalité un point de crispation entre les deux pays.

Fin juin, David Cameron avait dénoncé des « scènes de chaos totalement inacceptables » au lendemain d’une action des marins de MyFerryLink. Entre mouvements sociaux et intrusions de migrants côté français, le trafic du tunnel sous la Manche a plusieurs fois été suspendu cet été.

Le gouvernement britannique essuie aussi les critiques de Nigel Farage, le leader du parti xénophobe et anti-européen Ukip, qui réclame l’intervention de l’armée. Face à la montée en puissance du parti populiste pendant la campagne électorale en mai dernier, le conservateur David Cameron s’était emparé du sujet de l’immigration. Londres s'apprête à durcir encore ses lois. David Cameron tente aujourd'hui de ne pas perdre la face au risque de tendre les relations avec Paris.