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Allemagne / Grèce

Angela Merkel dans l’embarras après le «non» grec

La Grèce a dit « non » dimanche soir aux propositions des créanciers. Un pied de nez à l’Europe que l’Allemagne a du mal à accepter. En s’opposant de front au point de vue allemand sur la politique monétaire à mener, la Grèce fragilise aussi la majorité d’Angela Merkel au sein même de son pays.

Angela Merkel à son arrivée à la Chancellerie à Berlin, le 6 juillet 2015.
Angela Merkel à son arrivée à la Chancellerie à Berlin, le 6 juillet 2015. REUTERS/Fabrizio Bensch
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« Alexis Tsipras a coupé les derniers ponts entre son pays et l'Europe. Après le refus des règles du jeu de la Zone euro, tel qu'il s'exprime par le vote "non", des négociations paraissent difficilement imaginables. » La déclaration a chaud du ministre de l’Economie allemand, Sigmar Gabriel, après la fermeture des bureaux de vote en Grèce, a le mérite de la clarté. Le président du parti social-démocrate reste sur la ligne dure qu’il a adoptée ces derniers temps. Il a été rejoint dimanche soir par plusieurs responsables conservateurs comme le secrétaire général des chrétiens sociaux bavarois qui estime, pour sa part, que le Premier ministre grec a menti à ses électeurs en leur faisant croire qu’on pouvait toucher des aides sans réformes.

Les milieux économiques sont tout aussi réservés. Pour le patron de la puissante fédération de l’industrie allemande, le vote grec constitue une gifle pour tous les Européens. Des experts interrogés considèrent que la probabilité d’une sortie de la Grèce de la Zone euro est plus probable depuis dimanche soir. Les commentaires de la presse reflètent une opinion publique très remontée contre Athènes et hostile à de nouvelles aides. « Vous êtes fous ? », s’interrogeait ainsi une chaîne de télé sur son site internet.

Angela Merkel s’est dès hier soir activée. Elle rencontrera lundi soir François Hollande à Paris, avant un sommet de la Zone euro mardi soir. Mais les marges de manœuvre de la chancelière allemande sont réduites, même si elle est souvent présentée comme celle qui mène la danse sur la scène européenne. D’abord, elle aura affaire à un partenaire grec qui fort de son succès exigera de nouveaux compromis de ses partenaires ; et même si de telles concessions voient le jour, certains pays ont adopté pour une position plus ferme que Berlin.

Politique intérieure allemande

Angela Merkel doit ensuite composer avec de fortes résistances sur le front intérieur. L’hostilité à l’égard du gouvernement Tsipras est allée crescendo ces derniers mois. Cela vaut pour le gouvernement même si Angela Merkel a toujours fait des déclarations mesurées contrairement à son vice-chancelier Sigmar Gabriel ou son ministre des Finances Wolfgang Schäuble pour qui un « Grexit » est envisageable.

Si de nouvelles aides devaient être accordées à Athènes, Angela Merkel aurait fort à faire pour convaincre les députés conservateurs, de plus en plus réticents. Certes grâce aux sociaux-démocrates, une majorité existerait sans doute au Bundestag, mais être lâchée par un tiers de son groupe parlementaire entamerait l’assise politique d’Angela Merkel à deux ans des prochaines élections. De plus, l’opinion publique pourrait ne pas suivre une chancelière toujours très populaire, car les Allemands sont tout aussi réticents à faire des concessions supplémentaires à l’égard d’un gouvernement grec rejeté.

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