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Grèce/Italie

Grèce: Matteo Renzi, coincé entre Merkel et Tsipras

La bourse de Milan a chuté de plus de 5,17% en clôture lundi soir, en écho à l'incertitude régnant à Athènes. Mais le ministre italien de l’Economie et des finances, Pier Carlo Padoan, assure que la volatilité sur les marchés financiers ne l'inquiète pas. Pour le gouvernement mené par Matteo Renzi, il semble que le mot d’ordre soit actuellement d'éviter l'alarmisme.

Le Premier ministre grec Alexis Tsipras, le président du Conseil italien Matteo Renzi et la chancelière allemande Angela Merkel à Bruxelles, le 25 juin 2015.
Le Premier ministre grec Alexis Tsipras, le président du Conseil italien Matteo Renzi et la chancelière allemande Angela Merkel à Bruxelles, le 25 juin 2015. REUTERS/Yves Herman
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De notre correspondante à Rome

Le ministre italien de l’Economie et des finances, Pier Carlo Padoan, a donné un entretien lundi 29 juin à l’un des plus grands quotidiens du pays, Il Corriere della Sera, dans lequel il s’efforce de rassurer les Italiens. Il déclare notamment que « l’Italie de 2015 n’est plus l’Italie en pleine crise de 2011 », tant au niveau de la solidité des institutions, des banques que de celle de l’Économie.

Par ailleurs, Pier Carlo Padoan a démenti certains chiffres qui circulaient, affirmant que « l’Italie n’est exposée directement en Grèce qu’à hauteur de 35,9 milliards d’euros », entre prêts et garanties. Il dément aussi les thèses selon les quelles un défaut grec produirait une augmentation de la dette publique italienne car, assure t-il, tout est déjà comptabilisé.

La nouvelle discrétion Renzi

Le président du Conseil italien a toujours fait preuve d’optimisme, et parfois imprudemment. Mais il s’est montré discret au cours de ces dernières heures. Si Matteo Renzi ne veut pas perdre son image de leader menant campagne pour une Europe plus flexible, plus sociale, il a effectivement tenu un profil bas ces derniers jours.

Il ne veut pas passer pour un bureaucrate qui enfoncerait Alexis Tsipras et, parallèlement, il ne veut pas rompre ses bonnes relations avec la chancelière allemande Angela Merkel. Donc, lundi 29 juin, le président du Conseil italien a simplement tweeté en anglais, en fin d’après-midi : « Le référendum en Grèce n'est pas un " derby " entre la Commission européenne et le Premier ministre grec Alexis Tsipras, mais celui de l'euro contre la drachme. »

Une opposition italienne pro-Tsipras

Ce profil bas laisse supposer que le gouvernement italien est en fait plus préoccupé qu’il ne le laisse apparaître publiquement. Il faut dire que Matteo Renzi doit affronter une opposition qui se range explicitement du côté du gouvernement grec. La liste pro-Tsipras s’allonge en Italie. Matteo Renzi doit faire face à deux forces qui grimpent sensiblement dans les sondages : la Ligue du Nord et le Mouvement 5 étoiles, en guerre permanente contre « l’Europe des banques, des finances, de l’austérité ».

Et puis, il y a d’autres partis très critiques sur la solution des créanciers qui sera soumise à un référendum dimanche en Grèce, le mouvement Gauche Écologie et Liberté et Forza Italia, qui est de droite. Tous demandent à Matteo Renzi d’insister à son tour pour rouvrir la porte des négociations en tenant compte des conditions réelles du peuple grec. Matteo Renzi se rendra mercredi à Berlin, pour y rencontrer Angela Merkel, une visite qui était déjà dans son agenda, bien avant ces heures de grand tourment pour l’avenir de l’Union européenne.
 

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