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Grèce

Grèce: les conséquences d'un défaut de paiement ou d'une faillite

C'est la dernière ligne droite vers ce qui semble inévitable : à moins d'un accord de dernière minute, la Grèce n'a ni l'argent ni le temps pour rembourser 1,6 milliard d'euros au Fonds monétaire international avant ce mardi 30 juin à minuit. Elle sera donc placée en défaut de paiement. Quelle différence avec la faillite d'un Etat ? Et quelle peut être la suite des évènements ? Eléments de réponse.

Le ministre grec des Finances Yanis Varoufakis et Christine Lagarde, la directrice du FMI, à qui la Grèce doit rembourser 1,6 milliard d'euros.
Le ministre grec des Finances Yanis Varoufakis et Christine Lagarde, la directrice du FMI, à qui la Grèce doit rembourser 1,6 milliard d'euros. REUTERS/Francois Lenoir
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Le premier couperet sera automatique : la Grèce sera déclarée en arriérés de paiement et privée d'accès aux ressources financières du Fonds monétaire international (FMI). Il faut en principe un mois avant que le pays ne soit placé officiellement en défaut de paiement, soit le 30 juillet. Ce qui permettrait de prolonger les négociations avec la Grèce. « Ce qui est assez salutaire », estime Christopher Dembik, économiste à Saxo Banque.

Et même si la Grèce ne rembourse pas le FMI, « les agences de notation ne considèrent pas qu’il s’agit de défaut de paiement puisque c’est un créancier public », détaille Christopher Dembik, qui se veut rassurant : « très concrètement pas d’inquiétudes dans l’immédiat. On a encore des perspectives assez importantes de négociations qu’on démarrera très certainement à l’issue du référendum qui aura lieu dimanche. »

Pour autant, déclarer un pays en défaut de paiement n’est pas sans conséquences. L'Etat peut, notamment, être exclu du FMI. Mais cela n'impose pas forcément une sortie de la zone euro. La Grèce pourrait rester, mais avec « un contrôle des changes, sans être alimenté par la Banque centrale européenne...ou en l’étant », explique l’économiste Benjamin Coriat. Problème : Athènes doit rembourser 3,5 milliards d'euros à cette institution d'ici au 20 juillet.

La Grèce pourrait aussi se déclarer en faillite. Ce qui signifie l'incapacité ultime de payer ses dettes et qu’elle se « retire de ses obligations vis-à-vis de ses créanciers », selon Benjamin Coriat. C'est ce qu'a fait notamment l'Argentine, en 2001. Mais il ne suffit pas de ne pas payer ses dettes pour augmenter ses recettes. A court d'argent, la Grèce entrerait alors dans un scénario dont le dénouement est difficile à prévoir. Athènes risque de se retrouver isolé. Quatorze ans après sa faillite, l'Argentine n'a toujours pas d'accès aux marchés financiers.

Si c’est ce scénario qui se présente, Benjamin Coriat considère que l’incertitude la plus totale régnera. « On va rentrer dans une zone d’instabilité générale et à partir de ce moment là, on ne sait plus du tout ce qui va se passer. » Mais dans l'immédiat, Christophe Dembik, de Saxo Banque, rappelle que « l’enjeu c’est de prévoir si déjà la Grèce a les capacités et souhaite payer le FMI ». Ce qui semble compromis à quelques heures de la date butoir.

La Grèce est à la Une de la revue de presse française ce mardi 30 juin

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