Ukraine: guerre des chefs dans les régions séparatistes?
Les bruits de botte s’intensifient dans l’Est de l’Ukraine, dans un contexte de remilitarisation de certains points des 450 kilomètres de la ligne de front et d’échauffourées quotidiennes. Un des chefs séparatistes de la République populaire de Louhansk, Alexeï Mozgovoy, a été assassiné, samedi 23 mai, ce qui pourrait enclencher de nouvelles vagues de violence.
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Avec notre correspondant à Kiev, Sébastien Gobert
C’est une étape de plus de la centralisation du pouvoir dans les territoires séparatistes. Alexeï Mozgovoy tenait d’une main de fer la grande ville industrielle d’Alchevsk. Il y avait tenu des tribunaux populaires qui avaient restauré la peine de mort. A la tête de sa brigade militaire « Fantôme », il représentait un contre-pouvoir sérieux au chef de la République autoproclamée de Lougansk, Igor Plotniski. Celui-ci accuse les forces spéciales ukrainiennes de l’attentat, mais beaucoup le soupçonnent de faire disparaître ses opposants.
Le chef de guerre Alexander Biednov, alias Batman, avait aussi perdu la vie cet hiver dans une embuscade. Sa mort avait unifié un peu plus la république autoproclamée et ses forces armées. Elle avait été suivie par le déclenchement de sérieuses offensives, notamment sur la ville de Debaltseve.
La disparition d’Alexeï Mozgovoy pourrait entraîner les mêmes conséquences. Les combats ne sont jamais arrêtés dans le Donbass, où l’on dénonce une concentration militaire accrue. La plus grande usine de coke d’Ukraine, située sur la ligne de front, vient d’arrêter son activité en raison de bombardements intensifs. Entre meurtres et échauffourées quotidiennes, le Donbass résonne encore une fois du tumulte des tambours de guerre.
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