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Grèce

En Grèce, le premier Conseil des ministres d'Alexis Tsipras

Mardi, le nouveau Premier ministre a annoncé la répartition des portefeuilles de son gouvernement, un jour à peine après avoir trouvé un partenaire de coalition, le parti souverainiste des Grecs indépendants. Cette équipe doit ainsi s'attaquer le plus rapidement possible à la renégociation de l'énorme dette grecque. Cette mission incombera au nouveau ministre des Finances. Un tout premier Conseil des ministres s'est tenu ce matin. Avec beaucoup de déclarations et réactions à la sortie.

Alexis Tsipras, Premier ministre grec, avec des membres de son cabinet, arrivant pour la cérémonie d'intronisation, le 27 janvier 2015, au palais présidentiel à Athènes.
Alexis Tsipras, Premier ministre grec, avec des membres de son cabinet, arrivant pour la cérémonie d'intronisation, le 27 janvier 2015, au palais présidentiel à Athènes. REUTERS/Alkis Konstantinidis
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Avec notre correspondante à AthènesCharlotte Stiévenard

Un premier Conseil des ministres pour le gouvernement d’Alexis Tsipras, une équipe resserrée autour de treize grands portefeuilles. A la sortie, le ministre des Affaires étrangères, Nikos Kotzias, a déclaré que la Grèce est un membre égal et qu'elle n'est pas un partenaire de deuxième catégorie en Europe. Il fait ici référence à la volonté d’Alexis Tsipras de négocier un allègement de la dette. Alexis Tsipras a lui-même précisé qu’il ne veut pas d’affrontements destructeurs avec les créanciers d’Athènes, l'objectif étant de trouver « une solution viable, juste et mutuellement utile ». « Nous sommes prêts à verser notre sang pour rétablir la dignité des Grecs », a-t-il ajouté, qualifiant le nouvel exécutif de gouvernement de « salut national ».

Autre point abordé lors du Conseil des ministres, une priorité même, en début de réunion : le Premier ministre a appelé son gouvernement à ne pas décevoir les attentes des électeurs. En plus de la dette, il parle ici des mesures sociales qui doivent permettre d’alléger un peu le fardeau de l’austérité. Parmi les priorités d’Alexis Tsipras, il a cité la lutte contre le chômage et la fin du clientélisme en Grèce. C’est un programme qui a été présenté à Thessalonique à l’automne par la gauche radicale. Il est chiffré à 12 milliards d’euros et devrait être financé par les fonds européens. Mais cela risque de rendre les négociations avec la Troïka sur la fin du mémorandum plus difficiles.

Le nouveau ministre des Finances Yanis Varoufakis a de son côté plaidé pour un « nouveau pacte », un « pont » entre les précédents programmes d'aide à la Grèce et « l'accord définitif » que la nouvelle équipe au pouvoir appelle de ses vœux.

Enfin, le ministre adjoint chargé des Transports a évoqué une mesure très concrète : « Nous allons arrêter la privatisation du port du Pirée et de celui de Thessalonique », conformément au programme de Syriza qui vient de remporter les élections, a indiqué Théodoros Dritsas.

François Hollande invite Tsipras

Le ministre allemand de l'Economie Sigmar Gabriel, vice-chancelier social-démocrate du gouvernement d'Angela Merkel, a appelé le nouveau gouvernement grec à être « juste » envers « les gens en Allemagne et en Europe [...] qui se sont montrés solidaires » par le passé.

Quant à François Hollande, il a invité le nouveau Premier ministre grec Alexis Tsipras à se rendre à Paris avant le prochain Conseil européen, prévu le 12 février, a annoncé mercredi le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll.

Une double visite européenne

Martin Schultz, le président du Parlement européen, rencontrera Alexis Tsipras à Athènes ce jeudi. Ce sera donc la première visite officielle du nouveau gouvernement. Au cœur des discussions, il y aura bien sûr les négociations sur la fin du mémorandum et sur la dette.

Le lendemain, ce sera au tour du président de l'Eurogroupe, la réunion qui rassemble chaque mois les ministres des Finances de la zone euro. Les contacts ont déjà été pris dès lundi, puisque Jeroen Dijsselbloem a appelé le nouveau ministre des Finances grec, avant même sa prise de fonction.

La gauche radicale a donc déjà pris le rythme des négociations avec en ligne de mire la réduction du fardeau de la dette grecque qui représente plus de 175 % du produit intérieur brut.


Analyse d'un journaliste grec sur les priorités du nouveau gouvernement

Editorialiste au quotidien Ethnos  (La Nation, journal classé centre gauche) et au journal économique Imerissia  (Le Quotidien, journal économique favorable à la coalition Samaras), Georges Kapopoulos essaie de définir les priorités du nouveau gouvernement grec.

« Le gouvernement doit adopter une tactique assez souple : d’un côté, ce sont ses promesses pré-électorales et de l’autre côté, c’est le réalisme de l’équilibre européen. Cela veut dire qu’après les grands tournants économiques qui constituent les déclarations de Mario Draghi [le président de la Banque centrale européenne], il y a une semaine, je crois que le gouvernement va adopter une politique souple évolutive en attendant aussi un meilleur climat et environnement dans la dynamique de l’évolution politique de l’Europe du Sud. »

Pour Georges Kapopoulos, l'enjeu de la gauche grecque reste la modernisation du pays : « La gauche arrive au pouvoir avec une première priorité : mettre de l’ordre dans une économie qui a des phénomènes parasitaires, des phénomènes de corruption qui parfois rappellent l’étirement et non les chiffres de l’Europe. Alors la gauche doit faire un travail de modernisation que d’autres forces politiques ont voulu ou ont essayé de faire mais ils n’ont pas réussi. »

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