Accéder au contenu principal
Italie / Ebola

Ebola: la Vénétie refuse d'être «un lazaret»

La Vénétie, région du Nord-Est de l’Italie, accueille des bases américaines, notamment aux portes de la ville de Vicenza. Et c’est dans une de ses casernes que le Pentagone a décidé de placer à l’isolement, pendant trois semaines, les soldats américains de retour de mission pour combattre l’épidémie Ebola en Afrique de l’Ouest. Cela provoque la colère du gouverneur de la Vénétie, Luca Zaia - membre de la Ligue du Nord - et de la population locale.

Entraînement au Texas sur un soldat américain aux procédures pour traiter Ebola, le 24 octobre 2014 (image d'illustration)
Entraînement au Texas sur un soldat américain aux procédures pour traiter Ebola, le 24 octobre 2014 (image d'illustration) REUTERS/Darren Abate
Publicité

Un premier contingent de 11 hommes a déjà été placé en surveillance renforcée. Pour le moment, aucun des soldats américains ne présente de symptômes, comme l’a confirmé le général William, ancien chef de la mission au Liberia, également en isolement. Mais ces nouvelles rassurantes ne calment pas la colère du Gouverneur de la Vénétie, Luca Zaia. D’autant que mercredi 29 octobre, une trentaine d’autres soldats sont arrivés à la base de Vicenza et que l’on attend un nouveau contingent d’ici la fin de la semaine.

Luca Zaia a notamment déclaré que « la Vénétie ne veut pas devenir un avant-poste du Liberia. » Il a ajouté: « La Vénétie accueille des bases militaires et non des établissements où peuvent être isolées des personnes susceptibles d’avoir été contaminées par un virus. » Et de préciser : « Si les Américains veulent faire un geste d’amitié envers les Italiens, ils doivent faire rentrer au plus vite leurs soldats aux États-Unis. »

Psychose et discriminations

Il existe des accords historiques sur l’utilisation des bases américaines en Italie. Et, à ce jour, Rome n’a pas exprimé de réactions hostiles à la décision prise par l’état-major de l'armée de Terre américaine. Toutefois, dans la mesure où elle devra s'appliquer à tous les soldats de retour de mission au Liberia et au Sénégal, le gouvernement Renzi ferait bien d’expliquer la situation aux Italiens. Car, évidement, en Italie aussi le virus Ebola fait peur. Or il faut éviter que la psychose s’installe dans le pays.

La peur du virus Ebola a déjà entraîné des actes discriminatoires en Italie. Certaines écoles ont envoyé des courriers aux parents d’élèves précisant que les enfants d’origine africaine devraient se munir d’un certificat médical spécial pour la rentrée. Et, tout récemment, un groupe de mères a fait barrage devant une école maternelle de Fiumicino, près de Rome, pour empêcher l’accès d’une petite fille de trois ans, de retour d’Ouganda (pays non touché par le virus) où elle avait séjourné avec ses parents. Cela, au prétexte qu’elle allait « transmettre Ebola » à leur progéniture. Il a fallu l’intervention musclée du maire de Fiumicino pour que la fillette rentre en classe. Cette dernière est en parfaite santé.

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Partager :
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.