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Royaume-Uni

Journée cruciale pour le destin de l'Ecosse et du Royaume-Uni

Les Ecossais ont la journée de ce jeudi pour répondre à la question suivante : « Souhaitez-vous que l'Ecosse devienne un pays indépendant ? » Les derniers sondages ne montrent qu'une légère avance en faveur du « non ». Mais la part des indécis était encore grande à la veille du scrutin. Les bureaux ont ouvert à 7h, heure locale (6h TU) et fermeront à 22h, pour quatre millions de votants appelés à trancher.

Une jeune femme arbore le drapeau écossais lors d'un meeting en faveur du «oui» à Glasgow, le 17 septembre 2014.
Une jeune femme arbore le drapeau écossais lors d'un meeting en faveur du «oui» à Glasgow, le 17 septembre 2014. REUTERS/Dylan Martinez
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Avec notre correspondante à Londres et notre envoyée spéciale à Edimbourg, Muriel Delcroix et Béatrice Léveillé

L’émotion et la passion s'affichent à la Une de tous les journaux, ce jeudi 18 septembre, jour crucial, et potentiellement historique, pour les sujets de la couronne britannique. Et face à cette incertitude, la presse britannique lance un dernier plaidoyer pour l'union.

La Une du Times est comme enroulée dans l’Union Jack, le drapeau britannique. Elle est barrée d’un seul titre : « Jour J pour l’Union ». Autre journal conservateur, le Daily Telegraph publie une grande photo avec deux hommes brandissant côte à côte l’Union Jack et le Saltire, le drapeau écossais, symbole appuyé par quelques lignes du poète écossais Robert Burns qui célèbre une Grande-Bretagne unie.

Le tabloïd de gauche Daily Mirror fait également flotter un drapeau dans le coucher du soleil mais la couleur bleue du drapeau écossais a été gommée et la Une s’intitule : « Ne nous laissez pas comme ça. » Une exception parmi ces Unes au ton dramatique, celle du quotidien The Independent où figurent aussi les deux drapeaux, mais sous le titre : « Le cap des 307 ans » (sous entendu de mariage). Le journal se félicite, lui, que le pays ait vécu un « festival de démocratie » dont le reste du monde devrait s’inspirer.

La sélection des votants pose question

Le choix des ayants-droit au vote fait débat. Les étrangers résidents en Ecosse peuvent voter. En revanche, les Ecossais ne résidant pas en Ecosse sont privés d'urne. Si le « oui » l’emporte grâce aux électeurs étrangers sans aucune racine écossaise alors que les indépendantistes ont mis en avant, durant toute la campagne justement, la culture, les traditions et la forte identité du peuple écossais, la question de la légitimité du vote sera remise en cause.

Les jeunes électeurs sont majoritairement favorables à une émancipation totale de leur nation, quand les retraités se prononcent pour la plupart contre. Les indécis, tous critères confondus, comptaient, six jours avant le scrutin, pour 17 %. Ce sont eux qui, non convaincus par les campagnes très frontales des deux camps, feront la vraie différence.

En attendant, dans le reste du Royaume-Uni où les habitants ne peuvent pas voter, on retient son souffle. Tout le monde est conscient que les résidents écossais sont aujourd’hui face à un choix historique et que ce vote aura des répercussions bien au-delà de l’Ecosse. Car ce n’est pas seulement son avenir qui est en jeu mais celui d’un pays qui s'appelle, peut-être pour ses dernières 24 heures, « Royaume-Uni ».


 ■ REPERES : Que pèse l'Ecosse dans le Royaume-Uni ?

Avec un peu plus de 8% de la population et 32% de la surface du royaume, l’Ecosse apporte 9,2% du produit intérieur brut - la richesse produite par la population active - au Royaume-Uni. Elle joue un rôle particulièrement important dans le secteur d’hydrocarbures. Presque toute la production britannique du pétrole provient des eaux territoriales écossaises, tout comme plus de la moitié de l’extraction du gaz. Un éventuel départ de l’Ecosse pourrait donc être douloureux pour l’économie du royaume.

En revanche, ce qui resterait du Royaume-Uni en cas d'indépendance serait libéré de l’obligation de subventionner les dépenses publiques écossaises, qui, par habitant, sont en moyenne de 1600 euros plus élevées qu’en Angleterre.

Au-delà de chiffres et d'indicateurs économiques, l’Ecosse a une grande importance stratégique pour la Grande-Bretagne, car l’arsenal nucléaire militaire est actuellement basé sur la côte ouest de la province. Il est vrai que les nationalistes écossais eux-mêmes souhaitent le transférer en Angleterre, mais ce serait très onéreux et compliqué techniquement.

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