Accéder au contenu principal
Ukraine / Etats-Unis

Plusieurs sénateurs américains veulent livrer des armes à Kiev

Alors que des combats auraient éclaté lundi autour de l'aéroport de Lougansk entre chars russes et parachutistes ukrainiens, plusieurs sénateurs américains souhaitent que les États-Unis fournissent des armes à Kiev.

Un stock d'obus dans un camp militaire ukrainien, près de Donetsk, le 29 août 2014.
Un stock d'obus dans un camp militaire ukrainien, près de Donetsk, le 29 août 2014. AFP PHOTO / OLEKSANDR RATUSHNIAK
Publicité

Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet

Le président des Etats-Unis Barack Obama s’est jusqu’à présent opposé à la fourniture d’armes létales aux Ukrainiens, estimant que la solution à la crise devait être politique et non militaire. Il refuse même de parler d’une invasion russe en Ukraine. Mais sur les plateaux de télévision, dimanche, plusieurs sénateurs des deux partis n’ont pas hésité à le contredire.

Le sénateur démocrate Robert Menendez, qui préside la commission des affaires étrangères, a ainsi estimé sur la chaîne CNN que les Etats-Unis devraient « fournir aux Ukrainiens le type d’armes défensives qui empêcheraient [le président russe Vladimir] Poutine de poursuivre toute agression » car « nous en sommes arrivés au point où la Russie a envahi l’Ukraine avec des milliers de soldats, des missiles et des chars. » Selon Kiev et l'Otan, au minimum un millier de soldats russes seraient présents dans l'est de l'Ukraine, en appui aux séparatistes pro-russes. Lundi matin, le ministre ukrainien de la Défense a affirmé que des troupes russes étaient présentes « à Donetsk, mais aussi dans la zone de l'aéroport de Lougansk ».

Le même appel à fournir des armes à Kiev a été exprimé, côté républicain, par le président de la commission des affaires étrangères de la chambre Mike Rogers, et par le sénateur John McCain. « Donnez-leur les armes dont ils ont besoin. Donnez-leur les moyens dont ils ont besoin pour se battre. Ils se battront », a exhorté John McCain, qui s’exprimait sur la chaîne CBS, « et en ce qui concerne Vladimir Poutine, imposez-lui des sanctions fortes. »

Barack Obama n’a pas encore donné son accord à l’envoi d’armes létales, mais la Maison Blanche s’est félicitée de l’annonce par l’Union européenne de nouvelles sanctions contre la Russie si elle ne cesse pas son soutien militaire aux séparatistes.


« Vladimir Poutine sait très bien jouer sur les divisions des pays occidentaux »

La question d'un « statut étatique » pour l'est de l'Ukraine doit être abordée dans les discussions sur la fin du conflit dans ce pays, a déclaré dimanche le président russe Vladimir Poutine, évoquant pour la première fois un tel statut pour les régions ukrainiennes où s'affrontent loyalistes et rebelles pro-russes.

Jusqu'à présent, la Russie avait seulement demandé que les régions orientales de l'Ukraine, majoritairement russophones, aient davantage d'autonomie dans un système fédéral moins centralisé. Que penser des déclarations du président russe ? Moscou « souffle un peu le chaud et le froid », estime Bruno Drweski, maître de conférence à l'Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco) à Paris, « parce qu’en même temps, le porte-parole du gouvernement russe, monsieur Dmitri Peskov, a dit qu’on a mal interprété les paroles de monsieur Poutine, qu’il n’appelait qu’à la négociation pour que les régions du sud-est de l’Ukraine trouvent un moyen de continuer à vivre dans le cadre de l’Ukraine. »

« Tout dépendra en fait de savoir comment les puissances occidentales – l’Union européenne et les Etats-Unis – vont vouloir interpréter ces paroles, analyse Bruno Drweski. Les pays occidentaux sont loin d’avoir une stratégie très claire vis-à-vis de Kiev et de Moscou en ce moment, et monsieur Poutine est un joueur d’échecs qui sait très bien jouer sur les divisions des pays occidentaux. »

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Partager :
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.