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PAYS-BAS

Pays-Bas : la police réticente à faire respecter la loi contre la burka

La police néerlandaise ne cache pas ses réticences à imposer des amendes de 380 euros aux femmes portant la burka ou un voile intégral. Pourtant une nouvelle loi, adoptée le 27 janvier 2012, le stipule.

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En débat depuis 2005, l’interdiction de la burka est désormais en vigueur aux Pays-Bas. Après la Belgique et la France, c’est le troisième pays d’Europe à proscrire ce voile intégral, porté par les femmes afghanes. En principe, toute personne portant dans la rue ou les lieux publics un vêtement qui recouvre la totalité de son visage est passible d’une amende de 380 euros. L’infraction concerne aussi ceux qui se promènent avec leur casque de moto ou en cagoule, comme le font souvent les supporters de football.

Mais le débat sur la burka est loin d’être plié aux Pays-Bas. Pieter-Jaap Aalbersberg, le chef de la police d’Amsterdam, une ville traditionnellement de gauche et réputée pour son esprit tolérant, a provoqué un tollé en affirmant qu’il faudrait laisser les agents de police décider d’imposer l’amende ou pas. A son avis, un simple « avertissement » aux femmes ayant le visage voilé ferait bien l’affaire.

Geert Wilders, le populiste de droite qui s’est battu pour faire adopter la loi, est furieux. Il veut coûte que coûte faire respecter l’interdiction de la burka, alors que d’autres responsables de la police n’ont pas caché qu’ils la trouvaient disproportionnée. « C’est une arme trop lourde pour un problème très marginal », a par ailleurs commenté le quotidien de gauche De Volkskrant, dans le déluge de critiques provoqué par l’interdiction de la burka.

L'interdiction de la burka, un enjeu politique non négociable pour la droite

Beaucoup trouvent ridicule une loi taillée sur mesure pour quelque 150 femmes portant le voile intégral ou la burka. Des élus musulmans comme Tofik Dibi, du parti écologiste Groenlinks, pensent que la mesure sera contre-performante. Elle risque de contraindre les femmes à rester cloîtrées chez elles et d’en inciter d’autres à prendre le voile intégral, en signe de protestation.

Mais les populistes de droite, qui militent contre « l’islamisation de la société néerlandaise », n’ont pas l’intention de céder. L’interdiction de la burka fait partie des compromis acceptés après les législatives de juin 2010 par les libéraux et les chrétiens démocrates, actuellement au pouvoir, en échange du soutien du Parti de la liberté (PVV) de Geert Wilders, devenu la troisième formation politique du pays. Sans lui, les libéraux et les chrétiens démocrates n’auraient pas de majorité au Parlement.

Du coup, le ministre de la Jutice Ivo Opstelten, libéral, est déterminé à ne plus voir de burka dans les rues néerlandaises. En Belgique, un poster de campagne du parti d’extrême droite Vlaams Belang (« Intérêt flamand ») fait aussi couler beaucoup d’encre : il montre la fille du chef du parti, Philip Dewinter, porter un niqab et un haut de bikini avec ce slogan : « La liberté ou l’islam ? ». Une question qui reste lancinante chez le voisin néerlandais.

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