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Chronique des matières premières

Les premiers volumes de gaz israélien arrivent en Egypte

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L'Egypte a reçu mercredi les premiers volumes de gaz israélien. Un retournement de l'histoire énergétique dans la région, puisque le gazoduc sous-marin entre les deux pays fournissait autrefois du gaz égyptien à Israël.

Une vue aérienne de la plate-forme de fondation du champ de gaz naturel du Leviathan, dans la mer Méditerranée, au large de Haïfa, en Israël.
Une vue aérienne de la plate-forme de fondation du champ de gaz naturel du Leviathan, dans la mer Méditerranée, au large de Haïfa, en Israël. REUTERS/Marc Israel Sellem
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Les premiers volumes de gaz israélien sont arrivés mercredi en Égypte, par le gazoduc long de 90 km sous la Méditerranée qui relie Ashkelon et El-Arich au nord du Sinaï. Le même gazoduc qui envoyait, dans l’autre sens, du gaz égyptien vers Israël jusqu’à ce que l’Égypte n’en ait plus assez pour sa propre consommation, au milieu des années 2000.

Prix du gaz au plus bas

Les péripéties politiques autour de la manne gazière israélienne, qui ont abouti à ce que 38,5 % de ce gaz, lorsqu’il sera produit à plein régime, reste en pays hébreu, en ont retardé la commercialisation. De ce fait, Israël commence à exporter son gaz alors que l’Égypte a découvert de nouveaux gisements géants, dont Zohr, et alors que les prix du gaz sont au plus bas sur le marché mondial (moins de 2 dollars le MBtu aux États-Unis, 4 dollars en Europe, 5 en Asie).

L’Égypte, un débouché naturel

« Comment faire pour qu’il soit rentable d’exporter ce gaz israélien ? » C’est la question que se sont posés, d’après le spécialiste Thierry Bros, les consortiums qui exploitent les gisements israéliens de Leviathan et de Tamar, dirigées par les compagnies privées Noble et Delek.

L’Égypte était le débouché naturel, d’autant que le gazoduc est là, sous la mer, et que « cela évite à Israël de coûteux investissements dans un terminal de liquéfaction, qui serait en outre devenu une cible » côtière, souligne l’expert Philippe Sébille-Lopez.

Opacité côté égyptien

Une fois en Égypte, il n’est pas du tout sûr, poursuit ce spécialiste, que le gaz israélien soit liquéfié afin d’être exporté en Europe. Le contrat a été conclu avec une petite société égyptienne Dolphinus. Il lui faudrait négocier avec les grandes compagnies étrangères comme Shell qui ont des terminaux de liquéfaction en Égypte, pour, somme toute, un petit volume de gaz, 5 millions et demi de m3 en moyenne par an, soit moins de 10 % de la consommation annuelle égyptienne actuelle, qui est en progression. « Il est fort à parier, estime Philippe Sébille-Lopez, que le gaz israélien sera destiné au marché égyptien ». Ce sera plus rentable pour Dolphinus, « une société on ne peut plus opaque », avec une base enregistrée aux Iles vierges britanniques, et des filiales en Suisse et aux Pays-Bas.

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