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Le grand invité Afrique

Patrick Vieira: «il faut venir en aide pour soigner et guider les enfants talibés»

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Patrick Vieira, le champion du monde de football 1998, ancien footballeur international, est aujourd'hui entraîneur de l'OGC Nice. Originaire du Sénégal il a décidé de s'engager auprès des enfants talibés, ces enfants qui mendient dans les rues. Patrick Vieira est au micro de Caroline Pastorelli.

Patrick Vieira, est le parrain de l'Association « Pour une Enfance Sénégal ».
Patrick Vieira, est le parrain de l'Association « Pour une Enfance Sénégal ». © REUTERS/Action Images/Carl Recine/File Photo
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RFI : Vous avez décidé de vous engager et de devenir parrain d’une association qui s’occupe d’enfants talibés au Sénégal, ces enfants des rues qui mendient. Pourquoi ?

Patrick Vieira : Déjà, d’une, par rapport à mes origines. Le fait d’être parti au Sénégal très tôt, il est important pour moi de soutenir cette association, par rapport au message qu’elle véhicule. Venir en aide aux enfants qui ont besoin d’être soignés, qui ont besoin d’être éduqués, qui ont besoin d’être guidés tout simplement… Et par rapport à l’expérience de vie que je peux avoir, cette association représente mes valeurs. Quand je suis retourné au Sénégal, après vingt ans, ce qui m’avait vraiment choqué, c’était le nombre d’enfants qu’il y avait dans la rue en train de mendier. C’est-à-dire les talibés. Et ce sont des enfants qui sont exploités, ce sont des enfants qui ont besoin de continuer à rêver et ce sont des enfants qui ont besoin de nos aides. C’est pour cela que j’invite les gens à aller voir ce que fait l’association www.pouruneenfance-senegal.com C’est vrai qu’avec la notoriété du foot, on peut faire pas mal de bruit et à partir de là, l’objectif reste de mobiliser le plus d’enfants possible, le plus de personnes possible, avoir le plus d’aides possible, pour justement aider tous ces enfants à profiter de leur enfance et à avoir le sourire.

Vous êtes né au Sénégal. Vous y avez passé une partie de votre enfance. Quels liens gardez-vous avec votre pays d’origine ?

J’ai encore de la famille au Sénégal. J’essaie d’y retourner le plus souvent possible. C’est vrai qu’avec le métier d’entraîneur, c’est un peu plus compliqué, mais j’espère y retourner dès cet été. J’ai quitté le Sénégal à l’âge de 8-9 ans et j’y suis retourné vingt ans après, avec Bernard Lama, JimmyAdjovi-Boco et Saer Seck pour créer l’école de football Diambars, qui utilisait le foot pour moteur de l’éducation, justement. Quand j’y suis retourné, j’ai découvert le pays. Je m’y suis vraiment senti très bien et j’adore y retourner. J’aime beaucoup le Sénégal et les Sénégalais.

Est-ce que vous êtes un supporter de l’équipe du Sénégal ?

Oui, oui, je suis supporter de l’équipe du Sénégal par rapport aux copains et par rapport surtout à ce qu’ils sont en train de faire, dernièrement. Je trouve qu’ils ont un entraîneur qui correspond très bien à l’image du Sénégal et du football sénégalais.

Lors de la Coupe du monde 2002, vous étiez l’un des piliers de l’équipe de France. Est-ce que vous avez accusé le coup, après votre défaite face au Sénégal ?

Oui, cela a été digéré depuis une longue période et cela a été l’une des belles pages du Sénégal.

Vous n’avez pas été trop déçu ?

Trop déçu ? Bien sûr, on est toujours déçu de perdre un match de Coupe du monde, mais comme c’était contre le Sénégal, j’étais un peu moins déçu.

Sadio Mané, seulement 4e du Ballon d’or 2019… Est-ce que vous trouvez cela injuste ?

Je trouve cela injuste. Je trouve cela injuste par rapport à ce qu’il a fait, par rapport au nombre de matchs qu’il a joués, par rapport au nombre de fois où il a été décisif. Les implications qu’il a eues dans les buts, mais surtout la manière dont il s’est comporté sur le terrain… Je pense qu’il méritait beaucoup plus que cette 4e place.

Vous êtes le coach de l'OGC Nice, mais beaucoup de supporters d’Arsenal vous demandent de prendre en main leur équipe où vous avez joué pendant neuf ans. Est-ce que cela vous tente ?

Si cela me tente… Non, non, je ne me suis jamais sincèrement posé la question, à savoir si je dois aller ou pas, entraîner Arsenal. Je suis dans un club - sincèrement -, où je suis très content, où je suis vraiment très heureux. Il y a un projet ici, à l'OGC Nice, qui est extraordinaire. Je suis vraiment fier et heureux de faire partie de ce projet et d’être le garant de ce projet. À partir de là, tout ce qui se passe autour ou tout ce que les gens peuvent dire, oui c’est flatteur, mais à l’arrivée cela ne me disperse pas du tout.

C’est flatteur, mais aussi on pense à vous parce que c’est le club de votre cœur…

Parce que j’ai passé neuf ans là-bas, et après, on parle de moi comme on parle d’autres personnes. Mais sincèrement, je suis vraiment concentré sur ce que j’ai envie de faire et sur le projet de l'OGC Nice, qui est un projet comme je l’ai dit excitant. Après, tout ce qui se passe autour… J’écoute, je lis… Mais le reste cela passe seulement à côté.

Arsenal est très mal en point. Si on met à part l'OGC Nice, ce ne serait pas naturel que vous en preniez les rênes ?

Je ne pense pas que l’on doit faire un choix d’un entraîneur par rapport au fait qu’il ait porté le maillot ou pas. Je pense qu’un choix d’entraîneur doit être fait par rapport à ce qu’il peut apporter au club, par rapport à ses idées de jeu et sa philosophie qu’il veut mettre en place. Après, ma concentration et mon énergie, c’est pour l'OGC Nice et je suis très heureux et très content du projet que j’ai ici, à l'OGC Nice.

L'ancien footballeur est aussi le parrain de l'Association « Pour une Enfance Sénégal ».

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