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Chronique des médias

Le deuxième sexe dans les médias

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La question des femmes dans les médias a eu une place importante dans l’année écoulée et marque l’entrée dans une nouvelle ère de sensibilisation à ce que Simone de Beauvoir appelait le « deuxième sexe ».

Sandra Muller accusait sur Twitter son ex-patron de harcèlement sexuel, en octobre 2017. Elle a été l'initiatrice du mouvement #BalanceTonPorc.
Sandra Muller accusait sur Twitter son ex-patron de harcèlement sexuel, en octobre 2017. Elle a été l'initiatrice du mouvement #BalanceTonPorc. Angela WEISS / AFP
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Et si la critique de Simone de Beauvoir était enfin en train de gagner les médias ? L’écrivaine fustigeait dans le Deuxième Sexe un éternel féminin, une représentation immuable de la femme au second rang, inférieure par rapport à l’homme. Aujourd’hui, le modèle patriarcal ou machiste des médias est en train de craquer. L’année 2019 été particulièrement éclairante en France.

Elle a commencé avec la « ligue du lol » ; le harcèlement en ligne et en bande de jeunes journalistes geeks à l’encontre de militantes féministes a fini par éclater neuf ans plus tard. Une affaire qui a abouti à des mises à pied et des licenciements.

2019 a aussi fait ressurgir le mouvement #MeToo, qui a incriminé plusieurs personnalités du cinéma pour viol ou attouchement sexuel, de Harvey Wenstein à Roman Polanski, en passant par Christophe Ruggia - dénoncé par l’actrice Adèle Haenel dans Mediapart.

Le mouvement s’est poursuivi dans la publicité avec le #MeToo pub, où des dirigeants d’agences et des directeurs de création ont été mis en cause après un article du Monde sur le sexisme et le harcèlement sexuel dans la publicité. Là, toutefois, les articles sont restés sans conséquence pour les harceleurs.

Plus globalement, la prise de conscience est partout. À France Télévisions, la présidente Delphine Ernotte a annoncé des quotas dès 2020 pour « les femmes réalisatrices pour commencer puis pour l’ensemble des créateurs ». L’idée est d’arriver à la parité alors que les femmes représentent la moitié des élèves des écoles de cinéma mais le quart des réalisateurs d’un premier long métrage.

Dans les rédactions, aux Échos par exemple, une grève des signatures féminines a fini par susciter la promotion de femmes à la rédaction en chef. Dans les médias toutefois, les écarts entre salaires restent importants tant les carrières ont différé en termes d’avancement.

Qu’en est-il de la représentation des femmes dans les médias africains ? Une conférence de CFI, le 11 décembre, a levé le voile sur cette question sensible. Aissata Sankara, du Burkina Faso, a par exemple souligné à quel point il est difficile de donner une place aux femmes sur les plateaux ou devant les micros.

Il faut donc inciter les rédacteurs en chef à leur laisser une place, dans un pays où moins d’un quart des filles vont au collège. Pourtant, comme le souligne cette journaliste pour la BBC ou Droits libres TV, « plus les femmes voient les autres femmes parler, plus cela les encourage à parler ». Aissata Sankara dit son refus de la polygamie et met en valeur « chaque parcelle de phrase » des femmes. Une autre voix, vraiment, s’ouvre sur les antennes.

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