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Bonjour l'Europe

Espagne: un groupe militaire russe accusé d'interférence en Catalogne

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L’Audience nationale enquête depuis septembre sur trois présumés espions russes, qui auraient voyagé à plusieurs reprises entre 2016 et 2017 à Barcelone. À l'époque, le conflit avec les indépendantistes catalans étaient à son apogée, sur fond de référendum illégal le 1er octobre 2017.

Le Premier ministre par intérim, Pedro Sanchez, ne s’est pas prononcé sur l’implication présumée de trois agents russes dans le conflit catalan.
Le Premier ministre par intérim, Pedro Sanchez, ne s’est pas prononcé sur l’implication présumée de trois agents russes dans le conflit catalan. REUTERS/Sergio Perez
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Avec notre correspondante à Madrid,  Diane Cambon

L'enquête menée par la justice espagnole est classée secrète, donc on ne sait que ce qui est publié par la presse. Le quotidien espagnol El País a eu accès à certaines informations du dossier. On sait par exemple que l'enquête vise trois membres d'un groupe militaire russe, constitué par le général Denis Sergueïev, alias Sergueï Fedotov, qui s'est déplacé à deux reprises en Catalogne entre novembre 2016 et décembre 2017, et deux autres agents.

Ce qui semble attirer l'attention du juge espagnol, c'est que leur déplacement coïncide juste avec le moment où les indépendantistes catalans au pouvoir déstabilisent la politique espagnole en organisant un référendum sur l’autodétermination de la catalogne, totalement interdit par la Constitution espagnole. Sergueïev par exemple, un vétéran du centre d’intelligence des forces armées russes, le GRU, s’est rendu à Barcelone deux jours avant la tenue du référendum le 30 octobre durant 19 heures.

Pour l'instant, aucune preuve de l’implication de ces agents russes dans le conflit entre la Catalogne et Madrid

Le gouvernement intérimaire de Pedro Sanchez a refusé d’émettre tout commentaire sur les révélations publiées dans El País et sur l'implication de ces trois agents dans le conflit catalan. Le mouvement indépendantiste s'est aussi démarqué de toutes relations possibles avec des espions russes. Cela lui semble même grotesque, il accuse Madrid de vouloir délégitimiser sa cause.

Toutefois, des sources diplomatiques ont admis que depuis longtemps, ils existent des doutes sur les pratiques de certains agents russes en Espagne. Ces informations proviendraient des services secrets américains et britanniques concernant diverses actions de déstabilisation russes en Europe, et notamment avec le conflit catalan.

Et la réaction de la diplomatie russe ne s’est pas fait attendre ? 

Effectivement, l’ambassade russe d’Espagne a réagi aussitôt à ces nouvelles informations, qui l’accusent de vouloir déstabiliser la Catalogne et le reste de l’Espagne. Dans un tweet chargé d’ironie, l’ambassade a chargé la procédure judiciaire, en la ridiculisant : « effectivement, il faut se méfier de la supposée unité russe d’espionnage 29 155, car il existe une suspecte coïncidence avec l’article 155 de la Constitution espagnole. »

Cet article avait été appliqué par le gouvernement de l’époque pour reprendre les rênes du pouvoir en Catalogne après la tentative de déclaration d’indépendance du gouvernement catalan. La diplomatie russe a poursuivi alors sur le même ton, en encourageant la plus haute instance judiciaire du pays, l'Audience nationale espagnole, à suivre cette piste.

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