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Afrique économie

Algérie: l’économie du pays plombée par l’incertitude politique

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Le nouveau président algérien n’aura pas la tâche facile dans le domaine économique. Les neuf mois de « Hirak », ce mouvement de contestation qui ont entrainé la chute du président Bouteflika ont impacté une économie déjà fortement handicapée par le manque de diversification.

Les manifestants dans la rue pour protester contre l'élection présidentielle, le 12 décembre 2019.
Les manifestants dans la rue pour protester contre l'élection présidentielle, le 12 décembre 2019. REUTERS/Ramzi Boudina
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Cette année, la croissance économique algérienne atteindra à peine 1,3%. Fortement handicapée par le ralentissement des secteurs gazier et pétrolier. Mais surtout, la paralysie du pouvoir politique, consécutive au mouvement de contestation populaire, a entrainé des retards dans les commandes d’État. Or ces commandes sont vitales pour certains secteurs comme le bâtiment.

« Les entreprises sont déstabilisées, nous vivons une période où il n’y a pas de commandant de bord sur le plan économique, et il y a une vraie inquiétude des chefs d’entreprise concernant l’avenir, sachant que ces dernières années, le BTPH, les bâtiments et travaux publics et hydrauliques, parle d’une perte d’emploi de 280 000 postes. C’est énorme », explique Abdelkrim Boudra, analyste au cercle de réflexion Nabni.

Autre handicap, malgré les récentes condamnations de responsables politiques et économiques, le clientélisme n’a pas disparu, selon le chercheur Brahim Oumansour. « Cette fusion malsaine entre le monde politique et le monde des affaires, continue malheureusement à peser sur les décisions politiques, et entrave toute prise de décisions importantes dans le sens de la lutte contre la corruption et pour encourager l’investissement et l’économie productive », estime-t-il.

Selon Abdelkrim Boudra, l’État n’a cessé de repousser depuis des années les réformes structurelles indispensables à la relance de l’économie. Parmi celles-ci, la question des subventions aux produits de base, lait, huile, semoule, essence qui coûtent chaque année l’équivalent de 15 à 20 milliards de dollars au budget de l’État. Les futurs dirigeants devront s’y atteler. Mais pour le chercheur de Nabni, il faudra du courage et du savoir-faire.

« Une réforme des subventions reste complexe. Nous avons travaillé sur des scénarii soit pour une réforme ciblée, ou bien pour l’instauration d’un revenu universel. Mais, il faut de la légitimité politique pour pouvoir l’expliquer aux citoyens et de l’ingénierie. Ingénierie qui fait défaut actuellement », déplore l'analyste.

L’Algérie n’a pas réussi non plus ses politiques de diversification, visant à rompre avec l’ultra dépendance au secteur des hydrocarbures.  « La part de l’industrie dans l’économie nationale a baissé, les services n’ont pas été développés, l’agriculture, un peu, mais pas tant que cela. Globalement, la diversification est au point mort », détaille Abdelkrim Boudra.

Quel que soit son nom, le nouveau président devra prendre des mesures fortes, mais pour les économistes le principal handicap pourrait provenir d’un manque de légitimité populaire.

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