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L'Autriche fait marche arrière sur l'interdiction du glyphosate

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L’Autriche a annoncé qu’elle ne mettrait pas en œuvre l’interdiction totale du glyphosate, malgré un vote en ce sens au Parlement cet été.

Système d'épandage du glyphosate (image d'illustration).
Système d'épandage du glyphosate (image d'illustration). REUTERS/Christian Hartmann
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L'interdiction totale du glyphosate a été adoptée en juillet 2019 : les députés d’extrême droite et sociaux-démocrates avaient voté ce texte, lui assurant ainsi une majorité. La loi devait entrer en vigueur en janvier prochain et faire de l’Autriche le premier pays européen à interdire totalement cet herbicide controversé. Mais cette semaine, le gouvernement d’experts qui assure l’intérim depuis juin dernier en Autriche, a annoncé qu’il ne pourrait pas mettre en œuvre l’interdiction car le texte de loi aurait dû, dit-il, faire l’objet d’une notification à la Commission européenne « afin que celle-ci et les États membres puissent formuler des observations », ce qui n’a pas été fait « en bonne et due forme ». La chancelière, Brigitte Bierlein, a donc expliqué qu’elle ne promulguerait pas la loi car si elle le faisait, cela exposerait l’Autriche à des risques juridiques.

Une décision qui a été très critiquée

Les ONG ont vivement critiqué cette décision. Si la chancelière a souligné qu’il s’agissait d’une décision juridique formelle et non d’une appréciation du contenu de la loi, cela n’a pas convaincu les associations comme Greenpeace, qui dénonce un recul face aux « pressions » du groupe allemand Bayer et de sa filiale Monsanto ainsi que de la Chambre d’agriculture autrichienne. Greenpeace rappelle que dans un avis adressé à l’Autriche fin novembre, la Commission européenne n'émettait pas d'opposition formelle à l'application de cette loi. Elle évoquait toutefois un risque d'infraction.

Les partis qui avaient voté le texte ont eux aussi vivement critiqué cette décision, l’extrême droite et les sociaux démocrates notamment. Ces derniers ont déposé le mercredi 11 décembre un nouvel amendement au Parlement pour bannir le glyphosate. Car tout est à refaire désormais : les députés vont devoir, de nouveau, se prononcer dans les semaines à venir sur cet amendement. Les sociaux-démocrates espèrent que le texte obtiendra, une deuxième fois, une majorité.

Des débats suivis de près par les conservateurs et les Verts

Les deux partis négocient depuis un mois pour peut-être former ensemble un gouvernement, ce qui serait une première au niveau fédéral. À les entendre, les discussions sont positives, malgré les nombreuses différences de programme. Or le glyphosate est l’une de ces divergences : les Verts sont favorables à une interdiction totale tandis que les conservateurs avaient voté pour une interdiction partielle, s’opposant au texte adopté en juillet au Parlement. Le sujet pourrait donc s’inviter dans les négociations actuelles.

L’Autriche illustre en tout cas les débats nourris que suscite le glyphosate et la mise en œuvre de son interdiction, alors que la licence d’utilisation du glyphosate dans l’Union européenne court jusqu’à décembre 2022.

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