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Aujourd'hui l'économie

Un vent de réformes souffle sur les retraites dans le monde

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C'est la semaine de vérité pour la réforme des retraites en France. Le gouvernement d'Édouard Philippe devrait enfin dévoiler cette semaine les contours du projet de retraite universelle à points. Un projet qui inquiète les Français dont beaucoup se sont mis en grève depuis jeudi dernier, craignant de voir leurs droits réduits. Ce système, ils y tiennent d'autant plus qu'il est globalement l'un des plus favorables parmi les pays de l'OCDE.

Le Premier ministre Édouard Philippe lors de sa conférence de presse concernant la réforme des retraites le 6 décembre 2019 à l'Hôtel de Matignon à Paris.
Le Premier ministre Édouard Philippe lors de sa conférence de presse concernant la réforme des retraites le 6 décembre 2019 à l'Hôtel de Matignon à Paris. AFP Photos/Bertrand Guay
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C'est l'OCDE, l'Organisation de coopération et de développement économiques elle-même qui le dit dans un classement dévoilé la semaine dernière le panorama des pensions 2019.

En France, sans prendre en compte les disparités internes, les travailleurs partent plus tôt à la retraite, conservent une bonne partie de leurs revenus d'activité et sont moins exposés à la pauvreté. Ce qui ne veut pas dire que le système n'a pas besoin de réforme. L’OCDE préconise de mieux accompagner le vieillissement de la population.

S'il y a une chose que le débat sur la réforme des retraites en France nous apprend, c'est qu'aucun modèle n'est parfait en soi.

Pour prendre l'exemple de l'Europe, il y a autant de modèles que de pays.Tous les États ont opté pour un système obligatoire par répartition où les actifs financent les pensions, en les complétant par un système par capitalisation où chacun cotise pour lui-même.

Ensuite, pour le calcul des pensions, trois options sont généralement choisies. La première correspond à un régime en annuités où l'on considère le salaire de référence, la durée de cotisation et l'âge de départ.

Seconde option : le système à point où la retraite dépend de ce que valent des points accumulés au long de la carrière. C’est ce qu'on a en Suède et c'est ce qui est envisagé pour la réforme en France. Mais on l'a vu, les effets pervers sont visibles dans le taux de pauvreté chez les plus de 65 ans qui est alarmant en Suède.

Troisième option enfin : les comptes notionnels. Cela revient à accumuler un capital - virtuel - tout au long de sa carrière, qui est converti lors de la retraite.

Mais le casse-tête est le même pour tous les États : maintenir le plus de gens au travail tout en garantissant une pension minimum.

Face au vieillissement général de la population, l'âge de départ à la retraite est quasiment partout relevé pour pouvoir assurer le financement du système à l'avenir. En France, syndicats et gouvernement se déchirent sur l'opportunité d'établir un âge pivot de 64 ans en deçà duquel on verrait le montant de sa retraite baisser.

Ailleurs, on légifère pour repousser l'âge de départ effectif. 18 États de l'UE ont décidé de le faire dans les années à venir. En Belgique, l'âge légal passera à 66 ans en 2025. Pareil au Royaume-Uni dès l'an prochain. Aux Pays-Bas, dont le système de retraites est qualifié régulièrement de meilleur au monde, l'âge de départ évolue en fonction de l'espérance de vie. Bref, partout on incite les gens à travailler et à cotiser davantage.

Et c'est le cas ailleurs dans le monde. Le Brésil a bouclé dernièrement une réforme des retraites compliquée.

Le géant d’Amérique latine a mis deux décennies à le faire. Le gouvernement populiste de Jair Bolsonaro a instauré pour la première fois de l'histoire du pays un âge minimum de départ à la retraite à 65 ans. Une réforme qui n'est pas allée sans résistance et qui doit permettre d'aider à combler son immense déficit public.

Le Chili, qui a donné son nom à un modèle vanté par la Banque mondiale, a soif de réforme. Une partie des cotisations du régime de base obligatoire se fait par capitalisation et est gérée par des sociétés privées. Il est aujourd'hui remis en cause pour n'être pas assez performant et le président Piñera a promis de le réformer.

Au Japon, le défi est immense. L'espérance de vie y est la plus importante au monde et les taux de natalité et d'immigration sont très bas. Là-bas, les réformes se font très progressivement pour inciter à travailler et à cotiser plus. Pour les États africains, beaucoup ont hérité du système de retraites des anciennes colonies, lequel n'a pas prospéré comme espéré parce qu'il implique que la grande partie de la population travaille et cotise.

Comme on le sait, dans beaucoup de pays africains, non seulement l'informel domine l'économie, mais la confiance dans les institutions n'est pas toujours au rendez-vous. Conséquence : 10 à 20 % de la population d’Afrique subsaharienne seraient cotisants ou toucheraient une retraite.

Certains États comme le Maroc et la Côte d'Ivoire ont revu complètement leur système pour l'assainir et l'adapter aux réalités du monde du travail. D'autres comme l'île Maurice ont appliqué les préconisations de la Banque Mondiale en instaurant un régime d'allocation minimale pour les retraités les plus pauvres.

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