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Aujourd'hui l'économie

Venezuela: le patronat en quête d’appuis à l’étranger

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Toujours pas d’issue politique en vue au Venezuela où la population endure une grave crise humanitaire et économique. Pour sortir de cette impasse, le patronat vénézuélien cherche des appuis à l'étranger. Son président achève ce lundi à Paris une tournée de quelques jours en Europe.

Ricardo Cusanno (C), président de Fedecamaras, le Medef vénézuélien de passage à Paris, accompagné par Jérôme Lellouche (D) conseilleur du commerce extérieur basé à Caracas et Francisco Lopez (G), president de la Fédération de l’immobilier.
Ricardo Cusanno (C), président de Fedecamaras, le Medef vénézuélien de passage à Paris, accompagné par Jérôme Lellouche (D) conseilleur du commerce extérieur basé à Caracas et Francisco Lopez (G), president de la Fédération de l’immobilier. RFI/Dominique Baillard
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Ricardo Cusanno, le président de la Fedecamaras, quitte ce lundi la capitale française avec le bon espoir de revenir rapidement. Il a été agréablement surpris par l’intérêt pour son pays exprimé par le Medef et par les entreprises françaises rencontrées. Quasiment tous les grands groupes français ont conservé des bureaux à Caracas, mais leur activité est aujourd'hui en sommeil, témoigne Jérôme Lellouche, le conseiller du commerce extérieur qui accompagne Ricardo Cusanno dans l'étape française de sa tournée européenne.

Le président du Medef vénézuélien s’est aussi rendu en Italie, en Espagne, et à Genève en Suisse pour reprendre langue avec les organisations internationales, l’Office des migrations, l’OMC et l’Organisation internationale du travail. Son combat : trouver des partenaires institutionnels et privés pour diversifier l’économie en s’inspirant du modèle social européen. Ce chef d'une entreprise familiale spécialisée dans l'hôtellerie est convaincu que le secteur privé, avec des entreprises qui paient des impôts, doit être le socle de la reconstruction de l'économie et d'un État vraiment protecteur pour tous les citoyens.

Le pétrole n’est pas sa priorité ?

L’exploitation des fabuleuses réserves en or noir de l'Orénoque est aujourd'hui quasiment l’unique pourvoyeur de richesse, mais pour Ricardo Cusanno, ce sera le secteur le plus difficile à faire redémarrer, en raison de la gestion catastrophique de cette poule aux œufs d'or contrôlée par l'État. Pour sortir de la dépendance au pétrole l'urgence pour lui est la relance des entreprises privées ; 60% d'entre elles ont disparu. Les survivantes ne travaillent qu’au quart de leur capacité. Avec des bouts de chandelles : le crédit à la production comme à la consommation a quasiment disparu, la capacité des prêts bancaires est au maximum de 200 millions de dollars pour l'ensemble du pays, des moyens ridicules selon Ricardo Cusanno. « Grâce à Dieu il y a le dollar », a déclaré récemment le président Nicolas Maduro. Ricardo Cusanno en rit jaune: « Le dollar peut même convertir un athée au christianisme ».

Car la monnaie américaine est devenue incontournable au Venezuela

Avec l'inflation à 200 000 % pour cette année, le bolivar n'est plus qu'une monnaie fictive. Dans les échanges en cash, il est progressivement remplacé par le billet vert. Grâce à la libéralisation des changes, et grâce surtout aux dollars envoyés par ceux qui ont fui. Quand il évoque l'exil de ses millions de compatriotes, la voix de Ricardo Cusanno s’étrangle. Il voit cependant dans la diaspora une opportunité pour le Venezuela. Ces hommes et ces femmes qui vivent « dans un pays normal » dit-il, là où l’état de droit est respecté, où le marché fonctionne correctement, seront d'après lui un vecteur idéal pour répandre chez eux les technologies, les investissements qui manquent, et surtout la culture de la démocratie libérale que vingt ans de chavisme ont totalement étouffée.

Comment le patronat vénézuélien envisage l’avenir politique du pays ?

Officiellement la Fedecamaras souhaite l’organisation d’une élection présidentielle équitable. En réalité les patrons vénézuéliens savent que cet objectif n’est pas très réaliste, ils misent plutôt sur un accord de transition entre le régime en place et l’opposition. Ricardo Cusanno dit parler avec tout le monde, avec le gouvernement parce que son organisation veut jouer la carte de la légitimité et du respect des institutions et avec l’opposition dont il se sent le plus proche. Le grand absent de ces échanges plus ou moins formels : l’armée. Cet acteur clé est partout et nulle part, très présent dans l’économie, souligne Ricardo Cusanno mais trop opaque pour apparaitre au grand jour.

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