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Revue de presse des hebdomadaires français

À la Une: J-3 pour la grève

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Un cheminot en grève dans une manifestation contre la réforme de la SNCF, le 19 avril 2018, à Nantes.
Un cheminot en grève dans une manifestation contre la réforme de la SNCF, le 19 avril 2018, à Nantes. REUTERS/Stephane Mahe
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Une grève qui « sera massive », pronostique Libération. Et « le gouvernement ne fait rien pour minimiser l’ampleur de la menace. Bien au contraire, pointe le journal : au risque de laisser paraître une certaine fébrilité, il multiplie les réunions de crise pour préparer le pays au choc du 5 décembre. De quoi convaincre ceux qui en doutaient encore que la bataille qui s’engage porte bien sur 'la mère de toutes les réformes', celle qui pourrait décider du succès ou de l’échec du quinquennat d’Emmanuel Macron. »

En fait, analyse Libération, « si Emmanuel Macron avait voulu provoquer la mobilisation sociale du 5 décembre et des jours suivants, il ne s’y serait pas pris autrement. Depuis la fin août et ses atermoiements sur l’âge pivot, la durée de cotisation, la clause du grand-père puis celle du père, plus personne ne comprend rien à cette réforme des retraites présentée comme le temps fort de ce quinquennat. »

Qui plus est, poursuit le journal, les leaders syndicaux sont remontés comme des pendules… « Humiliés par un chef de l’État qui, pendant les seize premiers mois de son mandat, ne voyait pas l’intérêt de les prendre en considération, les leaders syndicaux ont une revanche à prendre, pointe Libération, et notamment Philippe Martinez, le leader de la CGT, dont les dernières mobilisations n’ont guère été un succès et qui s’est fait doubler par le mouvement des « gilets jaunes ». L’exécutif a même réussi la prouesse de se mettre à dos Laurent Berger, le patron de la CFDT, grand partisan de la réforme des retraites ! Enfin, l’ensemble du climat social est détestable, de nombreux secteurs clés se montrant sous tension, à commencer par celui des hôpitaux. »

Pour autant, Emmanuel Macron ne devra pas « se dérober », estime Le Figaro. « Il lui faudra tenir. » Car, poursuit le journal, « qu’il soit à points ou non, le prochain régime des retraites doit être juste et équilibré. La justice consiste à abolir les privilèges des régimes spéciaux que payent (8 milliards par an !) ceux qui n’en bénéficient pas. L’équilibre impose de sortir du déficit notre régime de retraites pour qu’il ne pèse pas sur nos enfants. La solution est connue, pointe Le Figaro : repousser l’âge légal de départ ou étendre la durée de cotisation. C’est la matrice : sans elle plus de véritable réforme mais un trompe-l’œil, un simulacre… »

Oui à quelle réforme ?

Reste que les Français ne sont pas à une contradiction près, relève L’Est Républicain : en effet, « les Français sont, majoritairement favorables à une révision du système des retraites. Ce qui ne les empêche pas de considérer que le mouvement de grève de jeudi prochain est justifié. Résultat : syndicats et gouvernement peuvent se targuer l’un comme l’autre d’aller dans le sens de l’opinion. »

« Simplifions, résume L’Éclair des Pyrénées : dans le sondage IFOP-JDD d’hier, 76 % des Français soutiennent donc un mouvement qui s’oppose à une réforme qu’ils souhaitent… C’est l’un des symptômes de ce grand n’importe quoi, déplore le journal, qui, à force de tout confondre, menace la France. »

L’Humanité, pour sa part, retient l’autre grand chiffre de ce sondage : « les Français ne sont pas dupes : 64 % ne font pas confiance à Emmanuel Macron pour changer le système de retraites. 'Nous n’échouerons pas, la réforme se fera', s'avance pourtant Gérald Darmanin, dont l’arrogance cache mal l’inquiétude de la majorité qui sent le pays se lever. »

En fait, estime Nice-Matin, « les Français veulent bien d’une réforme des retraites, mais pas comme cela, ou pas maintenant. En réalité, le mouvement du décembre est un révélateur de la situation des forces politiques d’aujourd’hui. »

Le ressentiment envers Macron

Et finalement, ce qui anime les protestataires, relève Ouest France, c’est « le ressentiment à l’encontre du pouvoir, cristallisé autour de la personne d’Emmanuel Macron (…). Cette mécanique-là a assez peu à voir avec les enjeux de la réforme des retraites, l’intérêt général ou la solidarité entre les générations, mais elle peut s’imposer tant la défiance, les divisions et les crispations sont grandes. C’est cette convergence des colères - bien plus que des luttes - qui menace, estime encore Ouest France. Un mouvement qui ne prendra pas forcément corps le 5, une journée que les syndicats ont tout intérêt à encadrer et maîtriser. C’est autour du jour d’après, de la suite du mouvement, que tout va se jouer. La France n’a pas envie de revivre le chaos de l’an dernier, mais elle sait que le moindre incident suffirait à faire repartir notre 'société éruptive'. Le gouvernement le sait. Et c’est de cela que nous devrions tous nous inquiéter. »

L’hommage aux 13 soldats tués au Mali

À la Une également, ce lundi l’hommage de la nation aux 13 soldats morts au Mali lundi dernier…

« L’hommage aux héros », s’exclame L’Union en première page. « Des militaires qui meurent pour leur pays ne sont pas des victimes, mais des héros. Ils ont choisi librement, par amour de la France et des valeurs qu’elle incarne dans le monde, d’accepter de donner jusqu’à leur vie pour qu’elles ne soient pas ternies, abîmées, éreintées. L’accomplissement du devoir sacré de la mission au service des armes de son pays est d’une redoutable exigence. »

« En cette journée de lundi, renchérit La Croix, la France va rendre hommage aux 13 soldats morts au Mali (…). Au même moment, le Royaume-Uni pleure les victimes d’une attaque au couteau qui a fait trois morts, dont l’assaillant, vendredi à Londres. Cette triste coïncidence souligne à quel point le combat contre le terrorisme islamiste à l’échelle de toute l’Europe n’est pas près de prendre fin. (…) Les armes les plus efficaces face à ce danger sont le courage et la cohésion. »

Une nouvelle COP… pour quoi faire ?

Enfin, le coup d’envoi de la COP 25 à Madrid…

« Initialement prévue au Brésil puis au Chili, la 25e Conférence des Nations unies sur le changement climatique s’ouvre finalement ce lundi à Madrid, pointe Libération. Les discussions entre Etats devraient majoritairement porter sur des aspects techniques, avant le crucial sommet de Glasgow de 2020. »

En effet, précise Libé, « très attendue, la COP 26 sera le premier grand rendez-vous dans le cycle onusien depuis la signature de l’accord de Paris. Les États volontaires y sont appelés à présenter de nouvelles 'contributions nationales', plus ambitieuses. Pour l’instant, seuls 68 pays sur les 197 membres de la Convention cadre des Nations unies s’y sont engagés. Pas l’Union européenne. Selon un brouillon du texte obtenu par Libération, le 'Green Deal européen', promis par la nouvelle présidente de la Commission, ne prévoit pas de rehausser l’an prochain les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre pour 2030. Ursula von der Leyen se protégera des critiques en invoquant une Europe censée afficher une neutralité carbone d’ici 2050. »

Commentaire des Dernières Nouvelles d’Alsace : « le cycle des COP s’apparente de plus en plus à un défilé de faux nez. Les gouvernants lèvent les bras au ciel, ou restent à la maison. Les activistes agitent les statistiques les plus alarmantes. Et tout cela devient le spectacle médiatisé d’une reconnaissance de la nécessité d’agir. »

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