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Revue de presse des hebdomadaires français

À la Une: la réforme des retraites, tergiverser ou assumer?

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Le président français Emmanuel Macron lors du 102ème Congrès des maires à Paris, le 19 novembre 2019.
Le président français Emmanuel Macron lors du 102ème Congrès des maires à Paris, le 19 novembre 2019. AFP/Ludovic Marin
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À un peu plus d’une semaine maintenant de la manifestation du 5 décembre contre la réforme des retraites, on ne sait toujours pas de quoi cette fameuse réforme sera faite…

Alors à quoi joue le gouvernement ? « Les voies de la communication gouvernementale sont impénétrables, déplore Le Courrier Picard. La réforme des retraites vient encore de donner une illustration de son incapacité à expliquer simplement sa politique ou pire, de son talent à obscurcir ce qui à l’origine paraissait clair. [...] Il se murmure que le gouvernement attend désormais de connaître le niveau de mobilisation le 5 décembre pour abattre son jeu. Une situation ubuesque où plusieurs centaines de milliers de personnes manifesteront donc contre une réforme dont on ne connaît pas le moindre détail. Emmanuel Macron souhaitait faire de la politique autrement en affichant clairement ses intentions. Avec cette politique de Gribouille, prévient Le Courrier Picard, il pourrait bien réussir à remobiliser les syndicats, poussés par leur base, et peut-être même remettre de l’essence dans le moteur des Gilets jaunes. »

Incroyable, s’exclame La Presse de la Manche : « en général, chez nos voisins, la grève est la conséquence d’un échec du débat social. C’est le moyen de pression ultime. C’est pourquoi on recherche sérieusement un accord pour l’éviter. Nous, en France, nous préférons commencer une bonne discussion par une bonne grève solide et déterminée pour montrer sa force et sa capacité de nuisance. »

Pourtant, « le choix est simple, estime Le Figaro : soit l’exécutif tergiverse encore et il récoltera la défiance et la défaite, soit il assume clairement sa volonté d’équilibrer notre système de retraite. Il peut promettre, s’il y tient vraiment, une refondation du système vers 2060 (et même au-delà) mais sans omettre la véritable urgence. Dans six ans nous a prévenus le Conseil d’orientation des retraites, le déficit pourrait s’établir à plus de 17 milliards d’euros. [...] Dans la bataille qui s’annonce, il n’y aura qu’un seul arbitre, prévient Le Figaro : l’opinion publique. Elle semble se méfier chaque jour un peu plus de cette insaisissable réforme. S’il ne veut pas que le poison lent de la suspicion continue de se propager, le gouvernement doit redoubler de constance et de cohérence : contre la confusion, la clarté. »

Ce qui est sûr en effet, c’est que les Français sont grognons…

Selon un sondage Viavoice pour Libération, « près de neuf personnes sur dix estiment que la France traverse actuellement une "crise sociale". Réforme des retraites, hôpital public, précarité étudiante… Un an après le début de la crise des gilets jaunes et peu avant la grève du 5 décembre, les sujets de mécontentement ne manquent pas à mi-mandat. Mauvaise nouvelle pour le sommet de l’État, alors qu’Emmanuel Macron a mis sur la table quelque 17 milliards d’euros pour répondre aux Gilets jaunes et que le storytelling élyséen martèle que le quinquennat est entré dans un acte II moins clivant dont la réforme des retraites serait l’illustration. S’il a affirmé plus d’une fois avoir changé depuis la crise des Gilets jaunes et le grand débat national dont il fut l’initiateur et le personnage principal, une large majorité de Français considèrent que le chef de l’État n’a évolué ni sur la forme (66 %) ni sur le fond (70 %). Pire, 75 % affirment qu’il doit "changer de politique". »

Et Libération de s’interroger : « Est-il encore possible d’éviter l’affrontement ? » Réponse du journal : « On en doute. »

À la Une également : Hongkong, avec un nouveau camouflet pour Pékin…

« Les démocrates de Hongkong infligent une gifle électorale cinglante à Pékin », s’exclame Le Figaro. En effet, « une vague "jaune" s’est abattue sur Hongkong, dimanche soir, ­offrant un bol d’air démocratique à la révolte anti-Pékin, après des mois d’escalade dans la rue. Le camp démocrate a remporté par KO l’élection ­locale, infligeant une déroute spectaculaire aux "bleus" des partis pro-establishment favorables à Pékin. Les ­démocrates ont pris le contrôle de 17 des 18 conseils de districts en jeu, et raflé près de 90 % des sièges. »

Pour Sud-Ouest, ce « raz-de-marée électoral de dimanche est un puissant signal envoyé à l’exécutif local et à son maître chinois. [...] Xi Jinping n’a bien sûr aucune intention d’autoriser le suffrage universel à Hongkong que réclament les manifestants. Mais le message que lui ont envoyé les électeurs de l’enclave a encore augmenté le coût d’une action militaire éventuelle. »

« Aujourd’hui, pointe La Charente Libre, Hongkong et la Chine, ce n’est plus une cohabitation hypocrite. C’est une contradiction insoluble qui se révèle encore un peu plus dans un même week-end avec la fuite de documents internes au PC chinois dans nombre de journaux internationaux. Parce que la Chine préfère le silence à l’agitation, le "système" concentrationnaire à l’œuvre contre sa minorité ouïghour, que le suffrage universel exprimé en force dans les urnes d’une ville trop inspirée par la démocratie de l’ancien colon britannique. Et l’on voit mal Pékin laisser Hongkong faire sa révolution sans réagir. »

La Chine pointée du doigt pour sa répression envers la minorité ouïghour dans l’ouest du pays…

Un consortium de 17 médias internationaux, dont le journal Le Monde, « révèle les directives secrètes pour placer des pans entiers de la minorité musulmane dans des camps de rééducation. »

Ce sont les China cables, des directives internes à l’État-Parti chinois obtenues donc par la presse internationale. Des directives qui « jettent une lumière inédite sur la politique de répression systématique et de détention de masse menée par Pékin au Xinjiang : rétention arbitraire, conditions de détention extrêmes, autocritiques et lavage de cerveau… »

Ces China cables, poursuit Le Monde, « confirment le caractère hautement coercitif des camps d’enfermement de la population ouïgoure, mis en place depuis 2017, et ce en contradiction directe avec le discours public de la Chine sur ce qu’elle nomme "centres de formation et d’éducation". Au moins un million de Ouïgours, sur une population totale de 11,5 millions, et d’autres membres de minorités musulmanes auraient été internés les trois dernières années, selon le décompte d’ONG repris par l’ONU. »

Pour sa part, « le gouvernement chinois a qualifié ces documents de "pure invention" et de "fake news". »

Seulement voilà, pointe encore Le Monde, « la plupart de ces instructions ont été corroborées par certains des détenus qui ont été libérés, ont gagné l’étranger et ont choisi de parler. »

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