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Afrique économie

Afrique de l’Est: suivi électronique des camions pour lutter contre le vol de marchandises

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La quatrième conférence internationale sur la fiscalité en Afrique s’est tenue la semaine dernière à Kampala en Ouganda. Les débats ont porté sur l’innovation, la numérisation et la technologie pour améliorer le système fiscal, qui est encore aujourd’hui largement dominé par le papier.

Dans vallée du Rift, au Kenya (image d'illustration).
Dans vallée du Rift, au Kenya (image d'illustration). TONY KARUMBA/AFP
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Mais depuis 2017, les administrations fiscales du Kenya, de l’Ouganda, du Rwanda et depuis quelques mois de la RDC, ont mis en place un système numérique conjoint unique en Afrique pour suivre les camions de marchandises transportant des produits à taxes très élevées afin de lutter contre la contrebande, véritable fléau pour l’économie africaine.

Dans cette entreprise de transport routier de Kampala, il n’est plus rare de voir, aimanté à l’arrière de certains camions de marchandises, un boîtier gris relié à un câble USB empêchant l’ouverture du container. Ce boîtier, les voleurs l’appellent " Mullika Mwiizi " nous informe Abel, chauffeur routier.

« Mullika Mwiizi, ça veut dire " montre-moi le voleur " en swahili, c’est comme une lampe torche. Lorsque les voleurs essayent de toucher le boîtier, la sécurité peut les voir ! Ils peuvent venir et les attraper facilement. »

Aujourd’hui, plus besoin d’escorte militaire pour sécuriser les convois. Dès qu’un boîtier est déconnecté au Kenya, en Ouganda, en RDC ou au Rwanda, une alerte est immédiatement envoyée aux postes de contrôle de ces 4 pays. Un des agents appelle le chauffeur et peut savoir s’il s’agit d’un vol ou d’une simple erreur. Asmani, chauffeur routier.

« Il y a un an, des voleurs ont pris 10 sacs de sucre. Les agents fiscaux ont regardé où se trouvait le boîtier dans leur système et ils l’ont localisé dans une maison d’un particulier. Ils ont pu récupérer tout le sucre et arrêter les voleurs. »

Ce système géolocalise essentiellement les camions transportant des produits importés fortement taxés comme le vin, le sucre, les spiritueux ou les cigarettes en provenance du port de Mombasa au Kenya et qui traversent ces quatre pays du corridor nord, la voie de transport la plus fréquentée et la plus importante d'Afrique centrale et orientale. Mawa Emmanuel, responsable région du système de suivi électronique des marchandises au sein de l’autorité fiscale ougandaise :

« La taxe sur les cigarettes est de plus de 300 000 dollars pour un container de 40 pieds (12 mètres x 2 mètres 30 x 2 mètres 40 environ). Imaginez si ces cigarettes se retrouvent illégalement sur le marché d’un des pays membres. C’est donc la perte fiscale que ça représente. »

Pour Davis Tashobya, chef de l’unité d’intervention rapide au sein de l’autorité fiscale ougandaise, la digitalisation des contrôles a permis de réduire la paperasse, les temps de transport mais surtout de lutter contre la contrebande.

« Ça n’a pas complètement éradiqué le problème mais sur dix containers transportant des produits à haut risque de contrebande, je peux vous dire que neuf - peut-être même neuf et demi - arriveront à leur destination finale sans problème. » 

Seuls 20% des camions de marchandises sont aujourd’hui contrôlés via ce système, l’administration ougandaise espère trouver le budget pour surveiller au moins 60% des 25 000 containers qui traversent chaque mois le corridor nord.

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