Accéder au contenu principal
Chronique transports

Cocolis ou comment éviter de payer ses colis trop chers

Publié le :

Quel est le point commun entre une armoire, un carton de bouteilles, ou un vélo ? La réponse porte un nom :  Cocolis ! Cocolis est une jeune entreprise élue prix 2019 du Concours Canal Plus/Seat Easy Mobility. La compétition vient d’avoir lieu à Paris. Comme son nom l'indique, elle récompense une idée d'Easy Mobility, en français ça veut dire Mobilité facile mais on peut résumer le tout à la meilleure idée pour simplifier le transport !

Page d'accueil de Cocolis.
Page d'accueil de Cocolis. Cocolis.fr
Publicité

Cocolis élue championne 2019 du transport facile ! C'est parce qu'elle en avait assez de payer trop cher à la Poste, mais aussi parce qu'elle s'est souvent retrouvée sans solution pour envoyer des paquets trop fragiles ou trop volumineux qu'Eliette Vincent a fondé cette entreprise entre particuliers.

Le bla-bla-car des objets

Cocolis, parce que ça commence par Co ! Co, comme covoiturage et Co, comme coffre ! Il suffisait d'y penser. Inscrit sur le site internet de Cocolis, un voyageur partant de Toulouse, Bordeaux ou Lille pour rejoindre Marseille, Caen ou Paris rentabilise son voyage en transportant un colis dans son coffre ou les places vides de son véhicule. Avec Cocolis il n’est pas question de faire du profit, mais juste de rentrer dans ses frais de route.

4 ans d’expérience et aucun accident ni colis détournés.

Cocolis possède une assurance garantie maximale. Son réseau de conducteur est déjà étoffé et les fidèles sont des gens de confiance qui font régulièrement les mêmes liaisons au travers de la France. Quatre ans que ça dure et que ça marche ! Partie en 2015 à deux, Eliette Vincent, la fondatrice, compte aujourd’hui 200 000 inscriptions.

Un âne, une armure, des plantes, des assiettes fragiles...
Le coup de l'armure, Eliette Vincent ne l'oubliera jamais ! Le jour où on l'a appelée pour faire traverser la France à un âne non plus. Mais au quotidien, ces envois insolites restent anecdotiques. Le plus gros des demandes reste très standardisé (meubles, plantes volumineuses, cartons de vaisselles, landaus poussettes pour bébés ou vélos).

Des économies d’argent et de CO2

Eliette Vincent le confirme, chaque colis transporté via sa plate-forme constitue un gain. Le conducteur ne fait pas de bénéfices, mais rembourse largement son voyage. Mais Cocolis permet aussi de faire d'énormes économies de temps et de gaz carbonique ! Tous les sondages réalisés indiquent que les demandeurs auraient loué une voiture, une camionnette ou pris leur propre véhicule pour faire la route. De l'étudiant qui a soudain besoin de son vélo, au collectionneur de porcelaine de Limoges, c'est un service entre Monsieur et Madame Tout le monde. De ce fait, souligne-t-elle, des rencontres inédites se produisent entre des gens qui ne se seraient jamais rencontrés dans la vie.

Chez Cocolis, le principe est simple et la transaction est faite en un minimum de temps, parfois dans la journée même. « Il suffit de s'inscrire sur notre site, et dès qu'une demande correspond à un voyage et à un coffre assez grand si l'objet est volumineux, les gens s'organisent pour se rencontrer. C'est Cocolis qui propose directement le prix. Au bas mot, par exemple, pour un vélo, comptez 30 à 40 euros pour le transport d'une ville française à une autre ville française. Mais Cocolis propose aussi des voyages jusqu'en Belgique ou en Suisse, des pays frontaliers en attendant peut-être de s'étendre vers l'Afrique et pourquoi pas beaucoup plus loin, » explique Eliette Vincent.

Un jour Cocolis en Afrique ?

Les demandes sont chaque année plus nombreuse. Voilà de quoi penser à l’avenir et au développement. C’est d’ailleurs l’une de ses stagiaires africaines qui un matin, au détour d’une tasse de café, a donné envie à Eliette Vincent d’envisager l’expansion sur d’autres continents : « cette stagiaire habitait au Burkina Faso et elle disait toujours que chez elle, Cocolis existe tous les jours ! Et c’est valable pour tous les villages africains ! La plupart du temps, là-bas, dans les petites ou les villages, les gens n'ont pas d'adresse postale, ils s'organisent entre voisins au gré des convois avec des véhicules qu'ils adaptent aux situations. »

Partage d’amitié et de frais de voyage. Le tour est joué, le jury est conquis !

Aux manettes de ce Concours Canal plus-Seat sur le transport facilité, il y a Brice Renvoizé, expert des nouvelles technologies pour le groupe Volkswagen. Au côté d’un panel d’autres professionnels du transport, il a entendu quatre autres petites entreprises défendre leur concept : « nous avons salué la qualité des d’applications et des sites internet de ces candidats, mais aucun n’était parvenue au degré d’efficacité de Cocolis. Vous voulez les connaître ? Nous avons le site proposant aux particuliers un chauffeur pour conduire leur propre véhicule ! En cas de maladie, de gueule de bois, que sais-je encore. Nous avons aussi, une place de parking trouvée en un minimum de temps aux alentours de votre lieu de rendez-vous.Enfin, l'application proposait de livrer tout le nécessaire à bébé dans n’importe quelle ville de France. Le quatrième candidat était sur les bornes électriques de voitures. Là aussi, il s'agissait de les localiser au plus près de votre position géographique. Alors pourquoi j’ai voté Cocolis ? Parce que c’est élaboré, humain, simple et en même temps hyper efficace ! Je suis père de famille et citoyen et Cocolis allie le souci de l’environnement, les rencontres amicales, les réductions de frais et fait baisser les émissions de gaz carbonique. »

Économie du partage, économie du futur ? Pas sur...

Mettre en commun un coffre ou un trajet fonde l’idée de cette nouvelle économie appelée solidaire, économie de partage, ou troc. Révolution géniale ou effet de mode ? Sur le sujet, les experts se querellent. Axel Gautier enseigne à l'Université de Liège en Belgique. Dans ses cours il expose les risques pour les petites entreprises comme Cocolis d'être rachetées par des grands groupes qui veulent rester maîtres du marché des nouvelles modes de transports Amazon ou Le Bon Coin : « vous avez des experts qui pensent que les start up, toutes ces micro-entreprises de services entre particuliers supplanteront les grandes entreprises et deviendront maîtres du marché. Moi je ne pense pas du tout cela. A l’avenir, je vois plutôt les groupes de transport comme Amazon ou de connexions entre les gens comme le Bon Coin avaler littéralement les plus petits. Ils en ont le pouvoir puisqu’ils proposent leur énorme réseau d’adresse et peuvent faire fondre ces petites structures pour conserver leur concept en y ajoutant d’autres services. Pour les start up cela peut être un risque et une chance en même temps. »

En 2020 le concours Canal Seat des nouvelles mobilités récompensera une autre entreprise de transport. D’ici là, Cocolis va profiter de son prix pour satisfaire ses 200 000 clients et à défaut d'être rachetée, n'exclue pas de devenir partenaire d'un géant français ou américain.

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Voir les autres épisodes
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.