Noura rêve, ou l’émancipation de la femme tunisienne

C’est une histoire comme il y en a tant : le désamour et la lassitude d’une femme, Noura, encore jeune, mariée à un petit escroc – Jamel, avec qui elle a eu 3 enfants, et qui est tombée amoureuse d’un autre homme, Lassad.

«Noura rêve», de Hinde Boujemaa.

Le divorce doit être prononcé dans quelques jours, à l’insu de Jamel, encore en prison.
Mais en attendant, Noura et Lassad prennent un risque, car en Tunisie, la loi punit sévèrement l’adultère.
On estime souvent que le statut de la femme en Tunisie est le plus enviable du monde arabe. Mais, le film Noura rêve révèle la difficile acceptation d’un amour adultère…
Ce premier long métrage a fait la tournée des festivals (notamment le TIFF à Toronto et les Journées cinématographiques de Carthage) et a rapporté une moisson de prix, à commencer par le Tanit d’or des JCC.
L’interprète principale Hend Sabri a également décroché moult prix d’interprétation.
Nous recevons la réalisatrice Hinde Boujemaa et son actrice Hend Sabri.

À l’affiche également de notre cinéma cette semaine, un entretien avec le grand cinéaste franco-grec Costa Gavras, qui livre, à 86 ans, son vingtième long métrage : Adults in the room, ou les coulisses des difficiles tractations qui opposèrent l’éphémère ministre grec de l’Économie Yannis Varoufakis à la Troïka européenne imposant une amère potion d’austérité pour sauver la Grèce, lors de la crise économique de 2015.

Nous évoquons également le nouveau long métrage de Roman Polanski J’Accuse, l’histoire, vraie, de l’affaire Dreyfus et de l’enquête longue et compliquée d’un haut gradé français pour faire reconnaître l’innocence d’Alfred Dreyfus, accusé de complicité avec l’ennemi allemand à la fin du XIXème siècle. Une affaire qui inspira à Émile Zola sa célèbre tribune intitulée J’Accuse, dénonçant notamment l’antisémitisme en vigueur dans la société française.

Pause musicale : Michael Kiwanuka You ain’t the problem.