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Revue de presse des hebdomadaires français

À la Une: la politique française d’immigration mise à plat

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Le président Macron ne veut plus laisser le champ libre au Rassemblement national sur le thème de l'immigration.
Le président Macron ne veut plus laisser le champ libre au Rassemblement national sur le thème de l'immigration. Ludovic Marin/Pool via REUTERS
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Confirmation de ce qu’annonçait Le Parisien hier matin : le gouvernement va présenter ce mercredi une vingtaine de mesures sur l’immigration. Le Figaro précise : « pour le contrôle des flux, les reconduites à la frontière doivent être rendues plus effectives. Et l’attribution de visas, plus contrôlée. Le gouvernement se dit prêt à assumer une politique migratoire de travail, avec des quotas régulant les arrivées économiques. En revanche, il entend serrer la vis sur l’attribution de deux prestations. Il devrait annoncer, d’une part, une période de carence de trois mois pour l’aide médicale destinée aux demandeurs d’asile. Il promet, d’autre part, de faire la chasse aux "abus" qui concernent l’aide médicale d’État (l’AME). »

Commentaire du Figaro : « Macron affiche son réalisme. [...] Comme hier Nicolas Sarkozy, le chef de l’État sait la puissance du verbe, la force du mot juste. Les quotas installent immédiatement la notion de régulation, donc de maîtrise. Or, sur l’immigration, l’opinion publique considère dans sa très grande majorité que l’État ne maîtrise plus rien. Qu’il habille son impuissance du beau mot "d’accueil". Établir des quotas, c’est reprendre la main, choisir qui entre et qui sort : ne plus subir. Gouverner. »

Toutefois, tempère Le Figaro, « si l’on regarde les choses de plus près, le message malheureusement se brouille : il s’agit ici d’immigration économique, c’est-à-dire entre 10 % et 15 % de l’immigration totale. Cette décision a pour objet de faciliter l’obtention de visas plutôt que de la réduire. »

Et attention, prévient le quotidien de droite, « à force d’être réduite aux discours et aux incantations, la réalité de l’immigration en France prend un tour tragique : communautarisme, séparatisme, archipelisation. Tout le monde y perd. Sous nos yeux, la République se démembre. Les Français sont inquiets. Ils n’attendent ni discours, ni débat mais un État qui tienne, sans trembler, la poignée de la porte. »

Pas assez ou trop ?

Pour Le Figaro, donc, Macron n’en fait pas assez. Pour L’Humanité, à l’autre bout de l’échiquier politique, il en fait trop…

« En banalisant la réaction identitaire, Macron porte à son tour une responsabilité historique. Il flétrit la République, dénonce le quotidien communiste. Quant aux mesures annoncées, elles s’avèrent cyniques et honteuses au regard de la protection des droits humains, et même irresponsables du strict point de vue de la santé publique. [...] Ainsi, s’indigne encore L’Humanité, 28 pays et 500 millions d’Européens seraient dans l’incapacité d’accueillir dans la dignité quelques dizaines de milliers d’êtres humains ? Pire, en France, il conviendrait de les trier en fonction des besoins du Medef ? Macron se présente comme l’ultime fortification contre l’extrême droite : il en est (en fait) le pont-levis. »

Des perches à l’électorat de droite ?

Libération pour sa part est plus nuancé… Le délai de carence de trois mois exigé aux demandeurs d’asile avant qu’ils puissent accéder aux soins est « une nouvelle règle franchement choquante », estime le journal. En revanche, pour ce qui est des quotas, « le principe existe déjà, pointe Libération : il est réaffirmé et mis à jour. Il implique une reconnaissance de l’utilité de l’immigration pour l’économie (pour certains secteurs en tout cas). Mais, pointe le journal, il peut déboucher, comme en Australie, sur un féroce durcissement des procédures d’expulsion. Ou bien organiser plus efficacement l’accueil de la main-d’œuvre étrangère. Le diable est dans les mesures d’application… Au total, l’affaire est surtout politique, conclut Libération. Il s’agissait de tendre quelques perches à l’électorat de droite. Sous cet angle, le macronisme est dans la continuité… »

Les musulmans de France se disent discriminés

À la Une du Parisien, cette enquête sur les musulmans de France…

« Le grand malaise », titre le journal. Le Parisien dévoile les résultats d’une enquête commandée par la Dilcrah, l’agence gouvernementale de lutte contre le racisme et les discriminations, et la Fondation Jean Jaurès. Enquête destinée à connaître le ressenti des musulmans qui représentent, selon les estimations, entre 5 et 6 millions de personnes en France. Le fait saillant cette étude est que « les musulmans en France sont soumis à un niveau très élevé de discriminations, du fait de leurs origines mais aussi, spécifiquement, de leur religion, la deuxième de France. Ils sont au total 40 % à déclarer avoir subi, ces cinq dernières années, des comportements racistes. Près du quart (23 %) affirment "avoir été traité défavorablement" dans leur carrière du fait de leur confession, contre 5 % pour l’ensemble des Français. Un sur quatre (24 %), également, a déjà essuyé ces cinq dernières années des insultes ou injures liées à l’islam. [...] Mais, pointe encore Le Parisien, c’est le détail de l’enquête qui inquiète le plus les pouvoirs publics. Il révèle que ce racisme antimusulmans touche davantage des citoyens français que des étrangers, qu’il atteint les femmes davantage que les hommes, et qu’il s’exerce en priorité dans les villes moyennes et les territoires où la proportion d’immigrés est très modérée, inférieure à 8 % de la population. »

Commentaire de Marlène Schiappa, secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations : « C’est un constat d’échec de notre modèle d’intégration. C’est aussi ce qui nourrit le communautarisme. Quand des personnes se sentent exclues de la République, elles sont attirées par ceux qui s’organisent en marge de la République. »

Trump conspué

Consternation dans la presse après la décision de Donald Trump de se retirer des Accords de Paris sur le réchauffement climatique.

« C’est un vrai désastre pour la planète, soupire La Presse de la Manche, mais aussi pour le peuple américain, dont beaucoup de ses membres sont catastrophés. »

« Viendra peut-être un jour où Trump, sa clique et les gens comme lui seront considérés comme des criminels contre l’humanité, s’exclame Sud-Ouest. Ces morts, ces déplacés, ces miséreux qui se multiplieront par milliers parce que l’on n’aura rien fait contre le réchauffement climatique, l’actuel locataire de la Maison-Blanche en portera une large responsabilité. »

Envoûtant ou lourdingue ?

Enfin, mercredi jour des sorties cinématographiques : quasi-unanimité pour La Belle Epoque, dernier film de Nicolas Bedos…

L’histoire : un homme retourne dans le décor reconstitué de sa première rencontre avec sa future femme et revit cette journée particulière.

« Envoûtant », lance Le Parisien.

La Croix est enthousiaste : « pour son deuxième film, Nicolas Bedos signe une merveille de comédie sentimentale et romanesque, une réussite totale ».

Le Figaro enchaîne : « Nicolas Bedos ravive les années 1970 avec lyrisme et romanesque. Une rhapsodie des sentiments. »

Mais non, pas du tout, rétorque Libération : « Nicolas Bedos signe là une satire lourdingue et roublarde sur un homme à la poursuite de sa jeunesse perdue. »

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