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Aujourd'hui l'économie

NBA, Apple ou Nutella... les entreprises face aux pressions politiques

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La tension n’est toujours pas retombée entre la NBA et la Chine. Les fans de baskets comme les autorités de Pékin sont fous de rage depuis le tweet pro Hong Kong publié par un entraîneur américain. Les entreprises sont de plus en plus souvent confrontées à ce dilemme : se soumettre aux choix politiques du marché convoité ou s’en démettre.

Fans chinois patientant devant l’hôtel des joueurs de la NBA en prévision du match de pré-saison NBA entre les Brooklyn Nets et les Los Angeles Lakers, le 9 octobre 2O19 à Shanghai.
Fans chinois patientant devant l’hôtel des joueurs de la NBA en prévision du match de pré-saison NBA entre les Brooklyn Nets et les Los Angeles Lakers, le 9 octobre 2O19 à Shanghai. HECTOR RETAMAL / AFP
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Pour conserver l’accès à cet immense marché chinois la plupart des entreprises étrangères préfèrent en général se tenir à l'écart de tout commentaire politique et se conforment prestement aux exigences du régime communiste. Apple par exemple vient de retirer l'application mise à la disposition des manifestants de Hong Kong pour les avertir des mouvements de la police. Le fabricant de sneakers Vans a récemment fait disparaître de la Toile un dessin sélectionné par les internautes parce qu’il faisait référence au parapluie jaune, un symbole de la lutte pro démocratie à Hong Kong. Le bijoutier Tiffany a lui retiré une photo publicitaire qui pouvait être interprétée comme un soutien tacite aux manifestants de l’ancienne colonie britannique.

Il n'y a pas qu'en Chine que les entreprises ferment les yeux sur le régime politique du pays où elles sont présentes

C’est même une des règles de l’économie libérale : le client avant tout. Et cette règle est aussi vieille que le commerce. Les entreprises sont revenues très vite en Arabie Saoudite un an après le meurtre de Jamal  khashoggi. En Syrie, le groupe hôtelier français, Le Louvre Hotels Group, a conclu un accord pour rouvrir deux établissements à Damas alors que le pays est encore en guerre et sous sanctions internationales. Ce qui choque aujourd’hui avec la Chine, c’est de voir à quel point ce pays non démocratique est en mesure de dicter ses choix à ses fournisseurs occidentaux. Et peut-être de les imposer demain au reste du monde.

Pourquoi la ligue américaine de basket a-t-elle rompu avec cette règle tacite et finalement soutenu le tweet critique ?

Son patron Adam Silver a dit son attachement à la liberté d’expression, comme si c’était un principe intangible de la NBA. C’est vrai, et cela fait même partie de son fonds de commerce ; la liberté d’expression est inscrite dans l’ADN du basket américain, avec les prises de positions des joueurs noirs contre le racisme. Renoncer à cette liberté d’opinion risque de froisser le public américain, il est certes en perte de vitesse, mais il constitue encore le cœur de son business. Et puis la NBA est quasiment en situation d’hégémonie dans le monde du basket, pas sûr que le boycott de ses partenaires Chinois ne dure trop longtemps. Le match prévu aujourd'hui à Shangaï sera finalement maintenu.

En France aussi la politique devient un terrain miné pour les entreprises

Sous la pression des réseaux sociaux plusieurs annonceurs ont décidé cette semaine de couper leur encart publicitaire diffusé dans l’émission télé co-présentée par Éric Zemmour. Ce polémiste proche de l’extrême droite vient de provoquer un tollé d’indignation en rapprochant islam et nazisme. Le groupe Ferrero a donc supprimé la publicité pour le Nutella, une diffusée au début de l'émission. Les assureurs MAIF, Groupama lui ont emboité le pas, ainsi que la banque en ligne Monabanq. La soudaine vertu démocratique de ces marques sera-t-elle durable ? La dernière fois qu’une émission télé a entrainé le boycott des annonceurs, c'était l'émission jugée homophobe de Cyril Hanouna ils sont tous revenus au bout d'un an et demi.

► EN BREF

Le Nigeria veut revoir les contrats passés avec les compagnies pétrolières. Le gouvernement espère obtenir ainsi 62 milliards de dollars de revenu supplémentaire. Le président Buhari veut ainsi récupérer ce que son pays a perdu à cause de la chute des cours et de la production.

La Grèce à peine sortie de la crise de la dette emprunte désormais à un taux négatif. L'État a levé 487 millions d'euros à trois mois au taux de -0,02 %. Une première pour la Grèce. Cela confirme que l'État a retrouvé une bonne santé financière et aussi que le marché de la dette publique est bien installé dans un territoire inconnu. Un monde étrange dans lequel un État reçoit une prime quand il emprunte, au lieu de payer des intérêts. Un monde à l'envers.

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