Accéder au contenu principal
Revue de presse des hebdomadaires français

À la Une: menaces sur la sécurité intérieure

Publié le :

Une attaque au couteau a été commise le jeudi 3 octobre à la préfecture de police de Paris, située en plein cœur de la capitale.
Une attaque au couteau a été commise le jeudi 3 octobre à la préfecture de police de Paris, située en plein cœur de la capitale. REUTERS/Philippe Wojazer
Publicité

« L’attentat au couteau perpétré au sein même de la préfecture de police de Paris jeudi dernier qui a causé la mort de cinq personnes, dont l’assaillant, cet attentat, estime La Croix, met au défi les forces de sécurité et les moyens qui leur sont donnés. »

En effet, s’interroge Le Figaro, « comment est-ce possible ? Comment un terroriste islamiste a-t-il pu se lover ainsi dans l’appareil d’État, au cœur même de la structure policière précisément censée lutter contre les menées islamistes, pour perpétrer - en pleine préfecture de police - le massacre que l’on sait ? Mais comment avons-nous pu ignorer, ou négliger, ces signes de radicalisation sans équivoque dont on découvre a posteriori qu’ils jalonnent le parcours de ce converti à l’islam, qui s’était ­notamment désigné à l’attention de ses collègues en applaudissant, en 2015, à la tuerie de Charlie Hebdo ? »

« C’est un véritable séisme qui secoue l’appareil politico-sécuritaire français, soupire pour sa part Libération. Et l’on n’en a sans doute pas fini avec les répliques, tant au sein de l’institution elle-même qu’à l’échelon politique. Leur ampleur dépendra de la réponse apportée à cette question qui taraude les enquêteurs et jusqu’au sommet de l’État depuis la tuerie de jeudi à la préfecture de police de Paris : le tueur s’est-il radicalisé seul ou au sein d’une cellule qu’il aurait alimentée en renseignements confidentiels et stratégiques sur la lutte antiterroriste et sur les hommes chargés de la mettre en œuvre ? S’il apparaît, poursuit Libération, que Mickaël Harpon a tranquillement siphonné, plusieurs années durant, les données de la direction du renseignement de la préfecture de police au profit d’une nébuleuse jihadiste, on serait face à un problème sécuritaire et politique majeur qui s’ajouterait au drame humain de jeudi. »

Castaner sur le gril

Alors, Christophe Castaner est une fois de plus sur la sellette… Le ministre de l’Intérieur « est accusé d’avoir parlé trop vite, pointe Le Parisien, en donnant l’impression d’écarter de prime abord la piste islamiste, voire suspecté d’avoir dissimulé les faits par l’opposition, qui réclame sa démission et évoque une "affaire d’État". Demain, le ministre sera entendu à huis clos par la délégation parlementaire au renseignement sur les "dysfonctionnements" qui ont mené à la tuerie. »

Et on revient au Figaro qui s’interroge : « Comment Christophe Castaner a-t-il pu soutenir publiquement que cet individu, en relation avec un imam salafiste, et qui ne souhaitait plus avoir de contact avec les femmes, n’avait ­"jamais présenté de signe d’alerte ni de difficulté comportementale" ? Lui a-t-on menti ? Nous a-t-il menti ? Le pouvoir politique a-t-il fait pression sur l’administration ou la justice, ce qui serait gravissime, afin de conserver à cet attentat terroriste les apparences d’un tragique fait divers ? »

Pour L’Opinion, « les déclarations du ministre de l'Intérieur et les approximations qu’il a couvertes, sont du pain bénit pour les tenants de la théorie du complot : à trois jours d’un grand débat sur l’immigration, c’est trop tentant de voir dans cette communication abracadabrantesque une manœuvre pour cacher la vérité aux Français. Naturellement, Christophe Castaner ne démissionnera pas, estime L’Opinion. Mais, une nouvelle fois mis en cause, déstabilisé par les manifestations de policiers, le ministre de l’Intérieur est devenu un vrai problème pour le président. »

Castaner dans le rôle du paratonnerre

Non, rétorquent Les Échos, « à défaut de toujours tenir les rênes de la maison Beauvau, Christophe Castaner tient les rôles qu’Emmanuel Macron lui octroie. Et dans son répertoire, il y a celui du paratonnerre. Quand l’attention politique est focalisée sur un homme, quand l’attention médiatique décidément l’amplifie, les yeux ne regardent pas ailleurs. Du côté de ces services de renseignement, aujourd’hui mis en cause, qui n’ont pas vu arriver l’impensable. Un homme habilité secret-défense devenant terroriste au cœur de l’antiterrorisme. »

En effet, renchérit Nice Matin, « les polémiques politiques nées autour de ce drame sont secondaires par rapport à la terrible réalité : le mal était, et est toujours peut-être, au cœur du système. Il faut l’en expulser, et vite. En revoyant de fond en comble un système qui a révélé ses failles, et en acceptant, pourquoi pas, la désignation d’une commission d’enquête parlementaire. »

Manif' contre la PMA : des interrogations légitimes ?

À la Une également, la manifestation hier à Paris des opposants à la PMA, la procréation médicalement assistée : 600 000 personnes d’après les organisateurs, 42 000 selon la préfecture de police et 74 500, d’après le décompte du cabinet indépendant Occurrence. Ce qui est sûr, c’est qu’il y avait moins de manifestants hier que lors des manifestations de 2013 contre le mariage pour tous.

Alors, affirme La Croix, « on pourra discuter longtemps sur le nombre des manifestants. Mais au fond, quel que soit le chiffre exact, il n’est pas si important. Ce que l’on peut dire avec certitude, c’est que, de nos jours, les défilés de cette ampleur ne sont pas fréquents dans la capitale. (…) Et cette affluence témoigne des inquiétudes de nombreux citoyens sur les conséquences sociales des avancées scientifiques. »

« Ils ne sont pas majoritaires, sans doute. Mais est-ce une raison pour ignorer les questions qu’ils soulèvent ?, s’interroge le quotidien catholique. Les disqualifier en les étiquetant comme rétrogrades ou homophobes est une solution de facilité. Nous vivons à une époque où se développe, à juste titre, une approche critique du progrès technologique et de la toute-puissance économique. Pourquoi les interrogations devraient-elles s’arrêter dès lors qu’il s’agit de la procréation humaine ? »

Autre son de cloche pour Le Courrier picard : « Dans ce monde formidable où nous vivons, celui d’une société qui partirait en vrille, au bord de la catastrophe environnementale et bientôt soumis aux intelligences artificielles, il faut surtout s’interroger sur ces femmes qui ont quand même envie de faire des enfants ! Qui plus est, seules ou en couple lesbien, acte bien moins évident qu’en version hétérosexuelle. Plus que crier d’horreur, estime Le Courrier picard, il faut plutôt saluer ces femmes et leur courage. Elles croient assez dans le futur et sont assez fortes pour le geste d’amour ultime qui est de donner la vie. De quoi donner des leçons de courage et d'optimisme à tous les prêcheurs de l’Apocalypse, si en vogue aujourd’hui. »

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Voir les autres épisodes
  • 05:15
  • 05:09
  • 05:22
  • 05:30
  • 05:15
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.