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Revue de presse des hebdomadaires français

À la Une: la Chirac-nostalgie

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Des Français viennent rendre hommage à l'ancien président français Jacques Chirac à Nice, le 27 septembre 2019.
Des Français viennent rendre hommage à l'ancien président français Jacques Chirac à Nice, le 27 septembre 2019. REUTERS/Eric Gaillard
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C’est aujourd’hui en mi-journée que débute l’hommage populaire à Jacques Chirac aux Invalides, avant les obsèques demain en l’église Saint-Sulpice, à Paris. En ce dimanche, place, donc, à « l’émotion des Français », souligne le journal Le Parisien Dimanche.

Mais depuis avant-hier, dans les kiosques, c’est un vrai revival des années Chirac que propose la presse magazine.

« Que restera-t-il de cette pensée chiraquienne ?, se demande ainsi L’Express. Des mots, hauts et forts, aux accents bravaches et souvent généreux. Un verbe qui claque comme le drapeau français à travers le monde, de Johannesburg à Jérusalem. Mais surtout ces paroles historiques prononcées à l’occasion de la commémoration de la rafle du Vél'd’Hiv, quand Jacques Chirac lève enfin le voile sur une des pages les plus sombres de l’Histoire de notre pays. "La France, patrie des Lumières et des droits de l’Homme, terre d’accueil et d’asile, la France, ce jour-là, accomplissait l’irréparable", déclare-t-il le 16 juillet 1995. Ce jour-là, Jacques Chirac est devenu un grand président », estime L’Express.

Le magazine Le Point n’écrit pas autre chose. Car avec son discours du Vél'd’Hiv, Chirac « rompit avec à la fable gaullienne, reprise par Mitterrand, qui voulait que le régime de Vichy fût illégitime alors qu’il était issu, qu’on nous pardonne ce cruel rappel, de l’Assemblée du Front populaire », souligne Le Point.

Chirac et de Gaulle s’échappent

Et aujourd’hui, Jacques Chirac est considéré par les Français comme le meilleur président de la Ve République, à égalité avec Charles de Gaulle. Selon un sondage Ifop pour Le Journal du dimanche, 30% des Français placent Chirac et de Gaulle en tête de classement de leurs présidents préférés. Mitterrand est troisième, avec 17%. Viennent ensuite Macron et Sarkozy, à égalité avec 7%, Pompidou, 5%, Giscard, 3%. Hollande, lui, arrive bon dernier de ce hit-parade du JDD, avec 1%.

L’apaisant crépuscule de Chirac

Pourtant, cette Chirac-nostalgie ne saurait faire oublier que, durant son exercice du pouvoir, l’ancien président disparu fut longtemps impopulaire. Et Le Point n’en disconvient pas. « Certes, admet cet hebdomadaire, son tempérament radical-socialiste amena trop souvent Chirac à suivre le peuple au lieu de le mener : c’est sous son règne, par exemple, que le lamentable principe de précaution entra dans la Constitution […] Mais cela ne saurait faire oublier ses quelques fortes intuitions, surtout en politique étrangère », souligne Le Point.

« Chirac n’est plus, résume L’Obs. Et l’on en vient à apprécier les défauts et les faiblesses même de cet homme qui ne s’est jamais livré […] La maladie, sa vie déclinante longtemps suspendue au-dessus de l’abîme et son effacement inexorable de la vie publique ont fini de le rendre touchant, car vulnérable après avoir exercé le pouvoir, médite ce magazine. Ce conquérant était un pudique que la maladie et la disparition de sa fille aînée Laurence ont secrètement dévasté. Ex-président, il n’a pas encombré la scène. Il s’est éteint dans sa dernière retraite "au milieu des siens", comme on le faisait au Grand Siècle, remarque L’Obs. C’est, avec lui, un peu de notre histoire que nous perdons et que nous célébrons. »

Petits meurtres en famille

Coïncidences dans la presse, cette semaine, la publication de quelques « bonnes feuilles » du tome II des mémoires de Jean-Marie Le Pen, l’adversaire surprise de Jacques Chirac au deuxième tour de la présidentielle de 2002. Dans les extraits publiés par l’hebdomadaire Le Point, l’ancien patron du Front national porte un regard sans concession sur sa fille Marine et sur sa petite-fille Marion Maréchal.

De Marine, Jean-Marie Le Pen estime que si elle a certes « certaine qualité pour faire de la politique. Du cran, de l’allant, de la répartie », elle n’a, en revanche, « pas confiance en elle. Cela explique ses fautes », morigène l’ex-leader frontiste, qui qualifie le changement de nom du Front national en Rassemblement national « d’erreur enfantine ».

De Marion Maréchal, Jean-Marie Le Pen trouve qu’elle a « du talent au-dessus du lot », mais s’il trouve « dommage qu’elle soit calculée, quelquefois lointaine, froide […] Ne faisant rien, elle est très populaire, constate-t-il. Mais qu’elle n’exagère pas. C’est un immense avantage de n’avoir rien fait, mais il ne faut pas en abuser », écrit Jean-Marie Le Pen dans le tome deux de ses mémoires, dont des extraits sont à lire dans le magazine Le Point.

Alertez les bébés !

Pendant ce temps, la loi bioéthique élargissant la PMA, la Procréation médicalement assistée, aux couples de lesbiennes et aux femmes célibataires a été adoptée avant-hier par les députés. Résultat, les opposants à cette réforme « se préparent à manifester » dimanche prochain à Paris, indique Le Journal du Dimanche, leur mouvement ayant été « rebaptisé Marchons enfants ! », signale encore Le JDD.

Dans la presse, ces opposants ont un porte-voix : l’hebdomadaire Le Figaro Magazine. « La société matriarcale est en route, fulmine ce journal. Les hommes sont sommés de se soumettre ou de se démettre. Les femmes elles-mêmes doivent s’adapter : le fait d’enfanter ne fait plus la mère ; l’intention vaut l’action. Une mère, explique à sa manière Le Fig Mag, c’est n’importe quelle femme qui veut un enfant. L’accouchement est superflu. La technique y pourvoira », soupire cet hebdomadaire.

Lequel y va de ses prévisions naufrageuses : « Le travail idéologique arrive à son terme. Demain, le GPA pour les homosexuels au nom de l’égalité. La route est libre pour l’eugénisme le plus cru et le plus rémunérateur. Les enfants sur catalogue comme les meubles Ikea. L’alliance politique scellée dans les années 1960 entre les groupes féministes et LGBT a gagné la guerre. Victoire totale pour une guerre totale pour une société totalitaire », prédit, très orwellien, Le Figaro Magazine.

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