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Afrique économie

Polémiques autour de l’exportation du bois rouge

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En République démocratique du Congo, l’exportation vers la Chine du bois rouge, appelé Mukula, un substitut du bois de rose, est suspendue depuis bientôt quinze jours. Les raisons ? Selon le gouvernement provincial du Haut-Katanga à Lubumbashi, il y aurait eu de nouvelles coupes de bois classé sur la liste des espèces protégées de la flore du Katanga. Pourtant, le gouvernement central à Kinshasa a autorisé il y a un an l’exportation de près de 3 000 conteneurs de bois rouge, coupé il y a deux ans. À Lubumbashi, ceux qui exportaient ces stocks sont aujourd’hui dans le désarroi.

Grumes de bois (image d'illustration).
Grumes de bois (image d'illustration). Getty Images
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Il y a à peine cinq mois que l’exportation du bois rouge de Lubumbashi vers la Chine a repris, les expéditions ne concernent que les stocks, assurent les exploitants. Mais il y a quinze jours, le gouvernement provincial du Haut-Katanga a pris la décision de suspendre toute activité autour de ce bois précieux, appelé Mukula, même l’exportation.

« 70 dollars de paiement par camion et par jour »

Jean Lwamba, président de l’association des exploitants du bois à Lubumbashi, affirme que cette mesure a déjà des conséquences économiques : « les gens qui sont en ordre ont des tracasseries aujourd’hui. Des camions sont bloqués à la frontière et dans les dépôts. Et cette immobilisation forcée, c’est 70 dollars de paiement par camion et par jour. Tout cela, c’est sur le dos du pauvre exportateur katangais. »

Les autorités provinciales du Haut-Katanga craignent de nouvelles coupes de bois rouge, à la faveur de l’autorisation d’en exporter les stocks. L’ONG PremiCongo, spécialisée dans la protection des écorégions de Miombo, vient de mener une enquête dans la région. « De toutes les tournées que nous avons faites, nous n’avons constaté aucune nouvelle coupe, explique Christian Bwenda, coordinateur de PremiCongo. Nous n’avons constaté que les stocks des anciens mukula qui ont été coupés avant 2017 et qui avaient été abandonnés dans les forêts. »

Chute du prix du bois rouge sur le marché choinois

Entre temps, des voix s’élèvent pour exiger que l’exploitation et le commerce de ce bois rouge profitent aux communautés locales : « malheureusement, les communautés ne comprennent pas grand-chose dans tout ce commerce-là, estime Patricia Kashala, chargée des programmes à PremiCongo. Ils ne comprennent pas que c’est une affaire de gros sous, dans laquelle ils pourraient avoir plus que ce qu’ils ont aujourd’hui. Quand on discute avec eux, ils disent qu’ils pouvaient gagner de l’argent avant l’interdiction des coupes, parce qu’ils pouvaient gagner entre 7 000 et 12 000 francs congolais. En réalité, ils ne gagnaient presque rien. Les vrais gagnants, ce sont les exportateurs qui envoient leurs cargaisons en Chine. »

Le prix du bois rouge a chuté ces derniers temps sur le marché chinois, d’après un commerçant de la filière, à cause des arbres coupés en Zambie et au Zimbabwe. Un conteneur de 25 tonnes, qui coûtait 45 000 dollars auparavant, se vend aujourd’hui 35 000 dollars.

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